35 ans de prison pour un Belge. L’Iran vengera-t-il « Assadi » ?

Une peine de prison belge en Iran apporte la preuve de l’utilisation par le pouvoir judiciaire des relations internationales et de la « vengeance » de la suspension par Bruxelles d’un accord contesté avec Téhéran.

En juillet dernier, un tribunal de Bruxelles a rendu une décision empêchant le transfert vers son pays d’Assadollah Assadi, un diplomate iranien accusé d’avoir comploté un attentat terroriste contre des opposants iraniens, dans un coup dur porté à l’accord d’échange de prisonniers entre les deux pays.

Les observateurs pensent que Téhéran a depuis accéléré le rythme de sa protestation contre Bruxelles, bien qu’indirectement, en évitant les condamnations judiciaires contre des citoyens belges pour faire pression sur le pays européen afin qu’il livre les diplomates terroristes.

En juillet dernier, le parlement belge a approuvé un accord d’échange de prisonniers entre Bruxelles et Téhéran, qui, selon les critiques, ouvre la porte à un processus « d’échange » entre un travailleur humanitaire belge emprisonné en Iran et mon lion diplomatique, un agent du régime iranien emprisonné en Belgique.

Les opposants estiment que le traité ouvre la porte à l’extradition de Téhéran à la suite d’une éventuelle amnistie pour Assadullah Assadi, qui a été condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour « tentatives d’assassinat terroriste ».

35 ans

Dans une nouvelle référence à l’utilisation de la justice dans la politique internationale de l’Iran, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a prononcé mardi une peine de 35 ans de prison contre un ressortissant belge arrêté lors des récentes manifestations.

L’agence de presse iranienne Justice Mizan a déclaré: « Aujourd’hui, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a prononcé une peine de 35 ans contre le ressortissant belge Olivier Van Castel, né en 1981, après avoir porté quatre chefs d’accusation contre lui. »

« Selon l’acte d’accusation émis, Vandecastel est accusé d’espionnage pour le renseignement étranger contre l’Iran, de collaboration avec le gouvernement anti-américain contre l’Iran, de contrebande professionnelle de 500 000 dollars en devises étrangères vers l’Iran et de blanchiment d’argent du même montant. » , l’agence d’inculpation m’a dit.

Elle a expliqué: « Après que le tribunal a tenu des audiences en présence du procureur adjoint, du prévenu et de son avocat, le tribunal a finalement condamné le ressortissant belge à 12,5 ans de prison pour la première accusation d’espionnage pour les services de renseignement étrangers, il en va de même pour la deuxième charge qui est la coopération avec le gouvernement ennemi (États-Unis) contre l’Iran.

Sur le troisième chef d’accusation, à savoir la contrebande de 500 000 dollars en devises étrangères, le président du tribunal a condamné le ressortissant belge à deux ans et demi de prison, à la confiscation de la monnaie de contrebande et à une amende du prix du riyal deux fois par jour et à 74 coups de fouet.

Concernant le quatrième chef d’accusation, blanchiment d’argent de 500 000 dollars américains, l’agence a déclaré que « le tribunal révolutionnaire de Téhéran a envisagé d’emprisonner cette personne pendant 12,5 ans et de confisquer la propriété principale des revenus et des bénéfices de la commission de l’infraction principale et de l’infraction de blanchiment d’argent. « 

guerre contre l’ouest

Auparavant, la famille d’Olivier Van Castel, un travailleur humanitaire belge détenu en Iran, avait déclaré qu’il avait été condamné à 28 ans de prison.

Au cours de la vague de protestations en cours dans le pays, les autorités de sécurité iraniennes ont arrêté de nombreux étrangers et binationaux sous divers prétextes, notamment « soutenir les manifestations » ou ce qu’ils décrivent comme « fomenter des émeutes et des émeutes ».

Des pays européens, dont la France, la Grande-Bretagne, la Suède, l’Allemagne et l’Espagne, ont confirmé l’arrestation d’un certain nombre de leurs ressortissants, tandis que les pays occidentaux ont exhorté leurs citoyens en Iran à quitter le pays et à ne pas s’y rendre dans les circonstances actuelles.

Masoud Staishi, porte-parole de la justice iranienne, a annoncé lors de sa conférence de presse en novembre dernier que 40 étrangers avaient été arrêtés lors des manifestations en cours dans le pays.

Édith Desjardins

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