Le rôle de la France au Liban va-t-il disparaître après l’accord Iran-Arabie ?

La situation est bouleversée. Leurs rôles changent et, avec eux, leur influence s’étend ou se rétrécit. Chaque pays joue un rôle proportionnel à sa taille, et parfois le rôle l’emporte sur la taille en raison de facteurs et de conditions complexes et croisés.

Le monde à ce stade vit à une époque où les rôles se définissent ou se reconfigurent, y compris la région du Moyen-Orient et particulièrement le Liban, dont les conditions ont changé et dont les rôles ont disparu. Deux phases cruciales ont contribué à la fin du rôle historique et bien connu du Liban : la première phase a été la guerre civile de 1975 à 1990. La deuxième phase est actuellement au milieu de cette grande crise dans laquelle le Liban s’effondre successivement dans différents secteurs, et la plupart de ces Secteurs étaient importants. D’après le rapport effrayant et effrayant du Fonds monétaire international, la difficulté à surmonter et à sortir de la crise est grande.

inversion des rôles?
Dans la mesure où les conditions libanaises sont bouleversées, il y a d’autres bouleversements dans le rôle des puissances influentes dans la région et au sein du Liban. Encore une fois, c’est particulièrement vrai pour la France, qui a joué un rôle politique majeur dans la phase passée, particulièrement ces dernières années, du Liban à l’Irak, bénéficiant de ses liens avec toutes les différentes puissances de la région au milieu du conflit saoudo-iranien. Paris a su faire progresser son rôle et sa communication en s’appuyant sur sa gestion de toutes les forces en présence pour faire converger les positions et parvenir à un accord.

Mais qu’en est-il après l’accord saoudo-iranien et l’ouverture de lignes de communication directes ? Il y a ceux qui croient que le rôle de Paris diminuera sans que cela implique une diminution des intérêts français, car personne n’essaiera d’agir contre ces intérêts. Cependant, tous les développements internes et externes indiquent qu’aucun effort français n’est nécessaire dans la phase suivante, d’autant plus que les puissances éloignées sont devenues prêtes pour une communication directe.

Désaccords avec la France
Ici, il faut s’arrêter à quelques remarques. Compte tenu du rapprochement saoudo-iranien, la divergence des deux parties avec la France apparaît. Le désaccord franco-saoudien sur l’approche du dossier libanais est clair.
D’autres sources montrent qu’avant la rencontre bilatérale entre les Français et les Saoudiens à Paris il y a quelques jours, la position saoudienne était claire de rejeter l’approche française et qu’il y a eu un vote saoudo-qatari et saoudien-américain sur ce refus, bien que le la matière a conduit à la dissension et à la désintégration de cette assemblée. Il ne fallut pas longtemps avant que des signes de désaccord ne commencent à apparaître. Il en va de même pour le différend franco-iranien, notamment après la déclaration du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, dans laquelle il a appelé le gouvernement français à respecter les droits des manifestants et c’est une réponse iranienne aux déclarations françaises concernant les manifestations en Iran. Et la tension dans la relation ne s’arrête pas là. Sa base reste le différend, les tensions et la pression européenne exercée sur Téhéran à propos de son implication dans la guerre d’Ukraine.
Cela signifie un chevauchement irano-saoudien avec la France et cela aura de nombreuses conséquences qui pourraient entraîner l’exclusion de Paris de l’équation de l’influence libanaise et ce n’est pas la première fois que cela se produit.

dépêche-toi
Pour en revenir à l’initiative française en 2020, plusieurs forces pourraient s’unir pour la renverser, à commencer par le Hezbollah, qui a refusé de se conformer à toutes ses dispositions et en a exigé une exonération de 10 %, ouvrant la voie à son avortement. Et plus tard l’Arabie saoudite et l’Amérique, puisque l’initiative est viciée et imparfaite, ce qui a inévitablement échoué.

Cela pourrait aussi se répéter aujourd’hui, notamment au sujet du troc, que Paris propose et accepte. Comme il y en a qui pensent que la France a beaucoup précipité les démarches, ce qui a poussé le président du Parlement Nabih Berri à se précipiter pour annoncer la candidature de Suleiman Franjieh. Ici, d’autres sources confirment qu’avant que Berri ne franchisse cette étape, à savoir la candidature de Franjieh rapidement et de manière surprenante, l’homme avait reçu deux appels téléphoniques du président français Emmanuel Macron personnellement et une communication directe avait eu lieu entre eux, alors Berri a supposé qu’il avait les mains pleines pour lancer sa nomination et sa candidature à la tête du mouvement, Marada.
Il y a ceux qui pensent que ce dynamisme français pourrait subir un revers face à toutes les évolutions de la région et du monde, surtout compte tenu de l’impact des évolutions majeures dont la France a besoin d’une part et d’autre part à cause des Iraniens et des Saoudiens les Américains et non les Français. L’accord saoudo-iranien sous les auspices chinois motivera également Washington à aller de l’avant, et cela pourrait devenir plus clair après que les détails et les résultats de la visite de la sous-secrétaire d’État américaine aux affaires du Moyen-Orient, Barbara Leaf, à Beyrouth et sa rencontre avec des responsables soient connus.

Cette orientation renvoie à l’opposition entre deux pôles, la Chine d’un côté, qui a commencé à avancer une politique étrangère au Moyen-Orient et en Europe basée sur l’accord saoudo-iranien et l’initiative de résolution de la guerre russo-ukrainienne, opposée à le pôle américain, et ici les rôles des autres puissances seront inévitablement en déclin.

Indicateurs de l’absence du rôle
La mémoire de trois stations historiques peut aider à lire ou à anticiper les évolutions. Lors de la conférence de Yalta, le président américain Roosevelt a approché le Premier ministre britannique Winston Churchill pour lui dire qu’il se rendrait en Égypte et de là rencontrerait le prince Abdulaziz Al Saud, et à ce moment-là l’accord stratégique entre les États-Unis et l’Arabie a eu lieu -Arabie à la place. Churchill comprit alors que le Moyen-Orient entrerait dans une ère d’influence américaine aux dépens de la Grande-Bretagne.

La deuxième phase est la guerre de 1956, connue sous le nom d’agression tripartite contre l’Égypte, car les Britanniques la considèrent comme un poste essentiel pour consolider l’influence américaine dans la région en arrêtant la guerre et en soutenant Abdel Nasser face à l’agression de cette influence se renforce également à aux dépens de la Grande-Bretagne.

La troisième étape libanaise a été le coup décisif porté à la banque libanaise Intra, alors considérée dans les livres américains comme faisant partie du système bancaire français. Il convient de mentionner ici le partenariat que la banque a conclu avec des entreprises et des institutions françaises, notamment l’acquisition d’actions d’Air France au profit de Middle East Airlines. Alors que la liquidation de la banque a servi de titre pour faire entrer le Liban dans l’ère du système bancaire américain.
A cela s’ajoutent deux critères actuels dont le premier est l’annonce par le président français Emmanuel Macron de son départ d’Afrique. Deuxièmement, la visite du roi Charles de Grande-Bretagne à Paris doit être annulée en raison de manifestations et de protestations. Cela suggère qu’au lieu d’être la porte d’entrée de la Grande-Bretagne vers l’Europe, le roi Charles se rendra en Allemagne, que Macron cherche depuis longtemps à hisser à la tête de l’Union européenne.

Sur la base de ces faits, il y a ceux qui croient que tant que le rôle joué par Paris dans la communication avec deux parties en conflit, à travers l’accord entre eux, le retrait français doit avoir un écho décroissant au Liban ou dans la région a été nié.

Édith Desjardins

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