Avec la montée en puissance de l’extrême droite, la France peut-elle tenir tête aux extrémistes ? | Fayçal Al Yafei

Le représentant politique du centre de la France, Emmanuel Macron, est maintenant au milieu de celui-ci, ayant perdu de manière inattendue sa majorité absolue au parlement quelques semaines seulement après avoir été réélu président.

Il doit désormais gouverner le pays entre un bloc de gauche emmené par Jean-Luc Mélenchon, qui l’a défié à la présidence et frôlé la deuxième place, et le Rassemblement national d’extrême droite emmené par Marine Le Pen pour la première fois à franchir le seuil d’inclusion au Parlement français dépassé.

C’est un changement radical en France et une gêne personnelle pour Macron, l’homme qui a promis d’évincer l’extrême droite de la présidence et qui est désormais contraint de les inviter à la table des négociations.

Étonnamment, il l’a déjà fait, puisque Macron a pris la décision inhabituelle mardi dernier d’inviter Le Pen à l’Élysée pour des entretiens avec elle, alors qu’il a simultanément invité Melenchon et rencontrera les dirigeants de deux autres partis, et peut-être. routine, mais Macron est maintenant confronté à un dilemme auquel aucun dirigeant français n’a été confronté depuis des décennies, est de savoir s’il faut affronter l’extrême droite.

Û Le Parlement européen a suspendu des membres d’extrême droite de postes influents pendant des décennies

L’histoire de ce cycle électoral a été la montée de la gauche française : Jean-Luc Mélenchon s’est présenté aux élections présidentielles plus tôt cette année et a remporté de justesse le second tour avec 22 %, Marine Le Pen a remporté 23 % et cela aurait été le résultat du second tour présidentiel. , différent grâce à quelques voix ici ou là.

L’élection présidentielle, quant à elle, a montré comment le parti centriste de Macron a éclipsé les partis traditionnels au pouvoir alors que les républicains et les socialistes, qui étaient effectivement les deux partis au pouvoir depuis 40 ans, se sont effondrés parce qu’ils ont obtenu si peu de voix.

La France doit maintenant faire face à la question à laquelle d’autres pays européens sont depuis longtemps confrontés, s’il faut affronter les partis d’extrême droite ou les ostraciser.

Le Parlement européen a gelé des députés d’extrême droite à des postes d’influence pendant des décennies et leur a refusé de présider des commissions, une pratique connue sous le nom de maintien de la « ceinture d’hygiène » ou barrière de protection, puisque Le Pen s’est vu interdire de présider des commissions alors qu’elle était membre du Parlement européen.

D’autres pays européens à travers le continent se sont saisis de la question, l’Autriche étant le premier à donner le feu vert et à permettre au Parti de la liberté d’extrême droite de former une coalition en 2000, et depuis lors, d’autres pays ont emboîté le pas, notamment l’Italie, le Matteo Salvini au président de la ligue et au vice-premier ministre.

Historiquement, les partis d’extrême droite en Europe ont nourri deux questions, à savoir l’immigration et la question de la monnaie commune européenne, l’euro.

L’une des raisons pour lesquelles les partis d’extrême droite au Royaume-Uni ont l’un des taux de vote les plus faibles de tous les pays européens est que ces deux questions ont été largement reprises par le parti conservateur de centre droit politique, par exemple la question du Brexit, la c’est l’extrême droite qui s’est fâchée, mais c’est le centre droit qui a fait la législation.

Essayer d’imiter l’extrême droite en France est dangereux. Nicolas Sarkozy l’a tenté il y a plus de 10 ans pour attiser l’indignation contre l’immigration et a fini par ne légitimer que le sentiment d’extrême droite. Les électeurs recherchaient l’original et non l’imitateur. Un argument que Sarkozy a lancé la longue marche du Front national vers l’Assemblée nationale.

L’Allemagne pourrait être un exemple plus utile pour Macron.

S’appuyant sur le tollé suscité par la réponse de l’Allemagne à la crise des réfugiés il y a cinq ans, l’Alternative d’extrême droite pour l’Allemagne (AfD) s’est hissé à la troisième place avec 94 sièges, le parti qui n’a remporté aucun siège lors des élections de 2013, un choc de une ampleur similaire à celle de l’Assemblée nationale (rebaptisée Front national) en France.

Cependant, l’AfD a été expulsé du gouvernement conformément à la politique allemande, qui rejette les coalitions avec l’extrême droite. Lors des dernières élections d’octobre, le parti a perdu des sièges et sa représentation est tombée à environ 10 % des voix fédérales, le parti a toujours compte toujours 83 sièges, mais a de nouveau été exclu de la coalition au pouvoir et, avec quatre grands partis, a montré le dynamisme du groupe parlementaire en 2017.

Comment les Allemands ont-ils fait ? L’une des raisons était la reformulation de la question des migrants, qui était la principale motivation des électeurs de l’AfD, car la promesse d’Angela Merkel en 2015 « Nous relèverons le défi » est devenue un moyen de façonner la gestion de la crise des migrants par l’Allemagne avec le peuple allemand et la situation était difficile, et les électeurs voulaient que l’Allemagne réussisse dans ce combat, et non qu’elle échoue, de sorte que les attaques de l’AfD contre Merkel au sujet de l’immigration n’ont porté aucun fruit.

Ce serait le meilleur espoir de Macron de traiter avec Le Pen en ne la traitant pas, elle et son parti, comme un parti politique normal, mais aussi en n’essayant pas de se conformer à la politique extrémiste et en ayant plutôt besoin de changer l’agenda pour montrer que lui et les autres partis sont les coalition assumant la lourde tâche de diriger le pays, Le Pen jouant encore la carte de l’immigration ou défendant Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine.

Sinon, Macron, qui a qualifié Le Pen d’autoritaire et pourrait déclencher une « guerre civile » grâce à ses opinions sur l’islam, pourrait être critiqué pour avoir laissé entrer le troupeau du parti d’extrême droite au gouvernement.

Denise Herbert

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