Avec l’élection de Yael Bron-Bevit à la présidence du Parlement, les Français ont quatre Françaises à des postes critiques. A ses côtés, la première ministre Elizabeth Born, la secrétaire d’Etat Catherine Colonna et la maire de Paris Anne Hidalgo. Avec des dizaines de ministres de haut rang, de députés, d’ambassadeurs et de femmes officiers. A chaque nouveau nom revient le même air misérable : « Elle n’a pas assez fait de politique. » La politique est son métier. Il se consacre à elle et lui donne plus de temps que sa femme et ses enfants. Comment la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale va-t-elle s’asseoir sous la coupole de l’historique palais Bourbon, avec un mari et cinq enfants chez elle ?
Elle a déjà accompagné son mari dans son cheminement de carrière et il est temps qu’il lui rende la pareille. Le mari a fait des allers-retours entre Taiwan, le Japon et le Portugal pour le travail. Et à chaque fois, elle interrompait sa carrière d’avocate et emmenait les enfants avec elle et le rattrapait. Ils reviennent à Paris et optent pour les élections générales. Son mari était assis dans le public et l’a écoutée lors du premier rassemblement de ses partisans. Yael Bron a grandi dans une famille qui mettait la politique sur la table du dîner comme un aliment de base. Elle a étudié le droit et a été présidente de la commission des affaires juridiques au Parlement. Que faut-il de plus ? Ce n’est pas elle qui apparaît sur les écrans. Elle n’a pas travaillé pour peaufiner son nom et n’a pas rugi comme un lion du haut des chaires. Avant, elle ne chantait qu’en conduisant. La voiture de police qui lui a été assignée après qu’elle soit devenue ministre. Mais elle a renoncé au chauffeur. Le Parlement n’a pas besoin d’une voix forte. Il y a un marteau que vous utilisez en cas de besoin pour forcer le silence.
Chaque fois qu’une femme est nommée à un « poste d’homme », les sourcils se lèvent jusqu’à la crête du front d’étonnement. Lorsque Michèle Alliot-Marie a été élue ministre de la Défense sous le président Jacques Chirac, les crieurs ont crié : Comment une femme peut-elle diriger la troisième armée du monde ? Ils ont ignoré le fait qu’elle était la première femme à diriger le parti gaulliste, le plus important de France. Ils ont remis en question leur admissibilité à diriger des généraux et des amiraux. Sa réponse fut que son père avait combattu pendant la Seconde Guerre mondiale et que ses deux grands-parents avaient servi pendant la Première Guerre mondiale. Sa grand-mère, la mère de son père, était l’infirmière en chef de cette guerre et elle a remporté de nombreux prix de France, de Grande-Bretagne et d’Amérique. La grand-mère épingle son insigne militaire sur la poitrine de la robe de sa petite-fille. Dans sa plénitude, il atteint le bas de la robe !
Pour les Français aux histoires parlementaires des mille nuits. Au temps des rois, les propriétaires des terres et des provinces avaient le droit d’élire les nobles qui représentaient leurs régions. Les abbés des religieuses ont le droit de participer à l’élection des grands prêtres. Pendant la Révolution française, un décret a été publié qui les a privés de ce droit. A la fin du XVIIIe siècle, la militante Olympe de Gouges propose à l’Assemblée nationale une Déclaration des droits de la femme, réclamant le droit de vote pour les citoyennes. Elle n’a pas reçu de réponse. Au XIXe siècle, il a été décidé que toute personne âgée de plus de 21 ans pouvait voter sans préciser son sexe. Jean Drouin se présente aux élections générales, mais la presse la néglige et refuse de se présenter en Angleterre. Les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France se classe désormais au 14e rang dans la hiérarchie de la représentation des femmes dans les parlements. Il y a cinq ans, il était classé 69e.
Les femmes ne vivent pas uniquement par choix. Les femmes élues font face à des regards grossiers de la part de leurs collègues députés. Ils entendent des commentaires de l’extérieur et se moquent de leurs vêtements. Les représentants du peuple sont obligés de porter des costumes sombres, plus proches des vêtements pour hommes. Y compris ceux qui ont porté plainte contre des députés pour harcèlement. La justice ne leur a pas rendu justice, mais la dissuasion est venue avec des campagnes pour dénoncer les harceleurs et ceux qui exploitent leurs positions à leurs propres fins. En 2017, le troisième vice-président de l’Assemblée nationale a démissionné après avoir agressé quatre personnes.
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