Accord du Conseil de sécurité pour prolonger de 6 mois le mécanisme d’assistance transfrontalière à la Syrie

Lundi, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont convenu de prolonger de six mois le mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire à travers la frontière vers la Syrie.

Les membres du Conseil ont cédé à la demande de la Russie lorsque les pays occidentaux ont tenté de la prolonger d’un an, selon des sources diplomatiques.

Les effets de ce mécanisme ont expiré dimanche soir. Il est prévu que le Conseil de sécurité votera ultérieurement sur un projet de résolution prolongeant l’application de ce mécanisme de 6 mois et pourrait être prolongé de 6 mois supplémentaires à condition que la prolongation soit conforme à un projet de résolution similaire alors en vigueur au Conseil de sécurité. émis, selon ce qu’ont dit les diplomates.

L’ambassadeur d’un Etat membre du Conseil de sécurité a déclaré à l’AFP, sans dire ce qui s’était passé au Conseil, que « la Russie a réussi à tordre le bras à tout le monde : soit le mécanisme est resté inopérant, soit il a été prolongé de six mois ». ont laissé mourir des gens. » à mourir de faim. »

L’accord stipule que les Nations Unies reprendront l’utilisation du point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque, sachant qu’il s’agit du seul couloir par lequel l’aide des Nations Unies peut être acheminée vers les civils, sans passer par les zones contrôlées par Damas. .

Le projet de résolution irlando-norvégien appelle également à la présentation d’un rapport spécial au Secrétaire général de l’ONU sur les besoins humanitaires au plus tard le 10 décembre, et lui demande de soumettre un rapport régulier tous les deux mois sur ce mécanisme et sur ceux qui indiquent le acheminement de l’aide humanitaire depuis Damas par la ligne de front.

« Nous adopterons notre projet avec une légère modification », a déclaré à l’AFP l’ambassadeur adjoint de Russie auprès des Nations unies, Dmitry Polyansky.

La Russie a opposé vendredi son veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer un projet de résolution occidental sur l’utilisation du passage frontalier pendant une année supplémentaire.

« Nous adopterons la résolution » confirmant l’accord du Conseil pour prolonger le mécanisme pour une période de 6 mois, a déclaré l’ambassadeur d’un pays influent au Conseil de sécurité, qui a requis l’anonymat.

L’adoption du texte nécessite l’approbation d’au moins 9 membres sur 15 sans vote négatif d’aucun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité disposant d’un droit de veto (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Chine).

Le mécanisme d’acheminement de l’aide de l’ONU à travers la frontière est opérationnel depuis 2014, aidant plus de 2,4 millions de personnes dans le gouvernorat d’Idlib (nord-ouest), contrôlé par l’opposition et des groupes terroristes, via le point de passage de Bab al-Hawa.

Il a déjà été prolongé de 6 mois, bien que cette courte période rende difficile la livraison et la planification de l’aide.

« La guerre en Ukraine a compliqué les négociations sur la Syrie cette année », a déclaré Richard Gowan, spécialiste de l’ONU à l’International Crisis Group.

Il a déclaré à l’AFP que « l’effondrement des canaux bilatéraux russo-américains » avait poussé les membres du conseil à « errer » pour parvenir à un accord.

Plus de 4 millions de personnes vivent dans le nord et le nord-ouest de la Syrie. Alors que trois millions d’entre eux, dont la plupart sont des déplacés, vivent dans des zones contrôlées par Hay’at Tahrir al-Sham (anciennement al-Nusra) à Idlib, plus d’un million vivent dans des zones contrôlées par les forces turques et leurs factions loyales dans le nord Alep.

Le projet de décision visant à prolonger de six mois les travaux du mécanisme appelle à des efforts humanitaires accrus dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de la santé, de l’éducation et de l’électricité, en plus de « projets de réhabilitation rapide » dans le domaine de la sécurisation des abris pour les sans-abri.

Ce paragraphe signifie que les Occidentaux, qui ont jusqu’à présent refusé de soutenir le démarrage de la reconstruction en Syrie à moins que des réformes politiques ne soient mises en œuvre dans ce pays, ont assoupli leur position sur la question.

La Russie a toujours exhorté l’Occident à s’impliquer dans la reconstruction de la Syrie, mais certains membres du Conseil de sécurité, la France en tête, s’y opposent à moins que le processus de réforme politique ne soit engagé dans le pays.1

Denise Herbert

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