Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a déclaré dans un entretien au Figaro publié vendredi soir que l’Afrique attend beaucoup de la France, réfutant l’idée selon laquelle elle a échoué au Sahel.

Ould Ghazouani a déclaré que le sentiment anti-français qui s’est développé dans certains pays d’Afrique francophone peut s’expliquer par les attentes de certaines populations africaines à l’égard d’un pays historiquement ami, qu’il considère comme exagérées.

Il a ajouté : « L’Afrique attend beaucoup de la France », estimant que le sentiment anti-Paris reflète notamment un « populisme malveillant » qui n’est pas propre à l’Afrique. Au contraire, elle s’exprime partout dans le monde et est largement renforcée à travers les réseaux sociaux.

Il a souligné que le retrait de la France du Niger n’était ni un échec ni une humiliation : « Il y a sans doute une raison de quitter le Niger ».

Bien que quatre des pays du G5 au Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso et Mali) aient récemment connu des coups d’État ou des changements de direction, l’organisation fondée en 2014 pour lutter contre le terrorisme et le sous-développement n’est « pas morte », a souligné Ghazouani.

Il a déclaré : « Cette organisation que je dirige existe toujours. Jusqu’à présent, seul le Mali en est sorti », a-t-il déclaré, soulignant que les raisons de sa création, à savoir la lutte contre le terrorisme et les efforts communs de développement, restaient valables.

Ould Ghazouani a reconnu que la sortie du Mali était un problème, mais a appelé à surmonter les divergences par le dialogue.

Le président mauritanien a déclaré que la situation actuelle au Sahel n’est généralement pas bonne, mais plutôt très mauvaise, reconnaissant que tous les pays de la région sont sous pression, y compris mon pays.

Il a évoqué une intensification des activités des groupes terroristes, d’autant plus que les troupes françaises de Barkhane ne sont plus présentes ici et ne sont pas non plus liées à la mission onusienne Minusma. (AFP)