La France interdit TikTok et déploie une armée en Nouvelle-Calédonie

Le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé mercredi le déploiement de militaires pour « assurer la sécurité » des ports et de l’aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de protestations alors que le réseau social TikTok a été interdit.

« Des militaires des Forces armées seront déployés pour assurer la sécurité des ports et de l’aéroport de Nouvelle-Calédonie », a déclaré Attal lors de l’ouverture d’une cellule de crise interministérielle au ministère de l’Intérieur.

Attal a expliqué que le haut-commissaire de l’archipel français, Louis Le Franc, qui avait demandé des renforts à l’armée pour protéger l’aéroport de Nouméa, avait décidé d’imposer « un couvre-feu et une interdiction de TikTok ».

Le président français Emmanuel Macron a décidé mercredi de déclarer l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie, l’archipel français de l’océan Pacifique où de violents troubles ont eu lieu qui ont fait quatre morts. L’élément déclencheur a été un projet d’amendement constitutionnel rejeté par les partisans de l’indépendance.

Macron a également souligné « la nécessité de reprendre le dialogue politique » en Nouvelle-Calédonie, selon le communiqué prononcé à l’issue d’une réunion d’urgence dans cette région colonisée par la France au XIXe siècle et où a eu lieu un « soulèvement ». ça arrive », a déclaré le représentant de l’État de l’archipel.

Des centaines de blessés parmi les manifestants

Deux nuits de troubles violents ont eu lieu dans l’archipel depuis les premiers affrontements lundi en marge de la mobilisation indépendantiste pour protester contre le changement constitutionnel. Parmi les quatre morts figurait un policier qui a reçu une balle dans la tête.

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, des centaines de personnes ont été blessées, dont une centaine de policiers et gendarmes. Le haut-commissaire de la République, Louis Lefranc, a déclaré : « Nous sommes dans une situation que je qualifierais de rébellion ».

Malgré le couvre-feu imposé à Nouméa, la capitale de l’archipel, les violences ont repris mardi soir à la tombée de la nuit et de nombreux incendies, pillages et échanges de coups de feu, y compris contre les forces de sécurité.

Deux personnes ont également été abattues à Dokos, au nord-ouest de Nouméa, « par un mécanicien qui protégeait son atelier », selon un ministre local.

Alors que les troubles se poursuivent, les principaux partis de Nouvelle-Calédonie, ceux qui réclament l’indépendance et d’autres, ont appelé les habitants au « calme et à la raison » dans un appel commun mercredi.

L’appel dit : « Malgré la situation que nous vivons depuis 48 heures, dans le cadre de la coexistence, nous appelons tous les habitants qui ont la plus grande voix à rester calmes et sensés. »

Sébastien, un habitant de Nouméa de 42 ans, a déclaré qu’il gardait la ville « pour protéger la ville », expliquant que « les policiers ne peuvent pas tout faire, alors on essaie de se protéger, et quand il fait chaud, si quelqu’un vient ici, nous informons la police.»… Nous essayons d’avoir des agents dans chaque quartier.»

Le droit de participer aux élections

A Bari, mardi soir, avec le soutien de 351 députés et 153 membres de l’opposition, l’Assemblée nationale a approuvé le texte qui élargit le droit des ayants droit à participer aux élections dans l’archipel et provoque la colère des revendicateurs de l’indépendance.

Cet amendement doit encore être approuvé par 60% des parlementaires réunis à Versailles.

Le projet de loi constitutionnelle vise à étendre la participation aux élections locales, d’une grande importance dans l’archipel, à toutes les personnes nées en Calédonie et y résidant depuis au moins dix ans. Les partisans de l’indépendance estiment que cela « fera du peuple autochtone kanak encore plus une minorité ».

Le défenseur de l’indépendance des collectivités territoriales, Louie Mabo, a déploré mercredi « cet effort qui a un impact très important sur notre capacité à gérer les affaires de la Nouvelle-Calédonie ». Il a ajouté : « Nous appelons au calme. »

La pénurie alimentaire due au manque d’approvisionnement des magasins a entraîné la formation de files d’attente devant les magasins.

Les premiers affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont débuté lundi en marge d’un rassemblement de partisans de l’indépendance protestant contre des projets d’amendements constitutionnels.

Édith Desjardins

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