Sykes-Picot… le jour où la France et la Grande-Bretagne se sont partagé l’héritage ottoman | encyclopédie

L’accord secret Sykes-Picot a été signé entre la France et la Grande-Bretagne en 1916 pour partager l’héritage de « l’Empire ottoman » entre les terres arabes de la Méditerranée orientale. Les Arabes ne savaient rien de cet accord jusqu’à ce que le gouvernement bolchevique en Russie publie ses textes fin 2017.

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Le gouvernement français a nommé son ancien consul général à Beyrouth, Georges Picot, haut-commissaire chargé de poursuivre les affaires du Moyen-Orient et de négocier avec le gouvernement britannique sur l’avenir des pays arabes.

Picot se rendit bientôt au Caire et rencontra le haut-commissaire britannique aux affaires du Proche-Orient, Mark Sykes, sous la supervision du délégué russe.

Sykes a déclaré qu’il voulait « tracer une ligne qui commence par la lettre Alif (qui signifie la ville palestinienne d’Acre, qui s’appelle Acre en anglais) et se termine par la lettre K en référence à la ville irakienne de Kirkouk, selon l’écrivain britannique James. Barr raconte dans son livre « A Line in the Sand ».

Cette ligne divisait le Moyen-Orient sur les cartes des traités, divisant les structures tribales et claniques ainsi que les affiliations religieuses.

Ces réunions et correspondances ont abouti à un accord connu sous le nom d’« Accord secret du Caire ». Ensuite, les participants à la conférence se sont rendus dans la ville russe de Saint-Pétersbourg, et ces négociations ont abouti à un accord tripartite appelé Accord Sykes-Picot, dans lequel ils se sont mis d’accord sur les zones d’influence de chaque pays comme suit :

  • La France prend le contrôle de l’ouest de la Syrie, du Liban et de la province d’Adana.
  • La Grande-Bretagne a pris le contrôle de la région sud et centrale de l’Irak, notamment de la ville de Bagdad, ainsi que des ports d’Acre et de Haïfa en Palestine.
  • Prise de contrôle par la Russie des Arméniens américains en Turquie et au Kurdistan du Nord.
  • Le droit de la Russie de défendre les intérêts des orthodoxes dans les lieux saints de Palestine.
  • La zone comprise entre les territoires reçus par la France et ceux reçus par la Grande-Bretagne est une Union des États arabes ou États arabes unis. Cependant, cet État est divisé en sphères d’influence britannique et française, et l’influence française comprend l’est du Levant et l’État de Mossoul, tandis que l’influence britannique s’étend à l’est de la Jordanie, à la partie nord de la province de Bagdad et jusqu’à la frontière iranienne.
  • Le reste de l’administration internationale de la Palestine est soumis.
  • Le port d’Iskenderun devient libre.

Gares

L’accord a été dévoilé lorsque les communistes sont arrivés au pouvoir en Russie en 1917, provoquant la colère du peuple syrien directement touché par l’accord et embarrassant la France et la Grande-Bretagne.

La région a été divisée conformément à l’accord et la France a reçu la majeure partie du Levant ainsi qu’une grande partie du sud de l’Anatolie et de la région de Mossoul en Irak. Quant à la Grande-Bretagne, ses zones de contrôle s’étendaient de la partie sud du Levant et s’étendaient vers l’est pour inclure Bagdad, Bassorah et toutes les régions situées entre le golfe Persique et la région française.

Il fut décidé que la Palestine serait placée sous administration internationale, ce qui serait convenu en consultation entre la Grande-Bretagne et la France, et plus tard, conformément à la Déclaration Balfour aux Juifs, une grande partie de ce territoire fut remise au mouvement sioniste pour la création de l’État d’Israël.

L’accord stipulait que la Grande-Bretagne recevrait les ports de Haïfa et d’Acre, la France ayant la liberté d’utiliser le port de Haïfa. En échange, la France accorderait à la Grande-Bretagne le droit d’utiliser le port d’Iskenderun, qui aurait été sous son contrôle.

Termes du contrat

Article premier :

La France et la Grande-Bretagne sont prêtes à reconnaître et à protéger un État arabe dirigé par un président arabe dans les zones « A » (Intérieur de la Syrie) et « B » (Intérieur de l’Irak), représentées sur la carte annexée à cet accord.

La France dans la région A et l’Angleterre dans la région B ont la priorité pour les projets et prêts locaux. La France dans la région A et l’Angleterre dans la région B sont les seules à fournir des consultants et du personnel étrangers à la demande du gouvernement arabe ou d’une alliance de gouvernements arabes.

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deuxième sujet :

La France dans la zone bleue (côte syrienne) et l’Angleterre dans la zone rouge (région de Bassorah) sont autorisées à établir toute forme de gouvernement qu’elles souhaitent, directement, par des intermédiaires ou sous supervision, en accord avec le gouvernement ou l’alliance des gouvernements arabes.

Article trois :

Une administration internationale doit être établie dans la région brune (Palestine), dont la forme sera déterminée après consultation avec la Russie et en accord avec les autres alliés et représentants du chérif de La Mecque.

Article 4 :

L’Angleterre reçoit les ports d’Haïfa et d’Acre.

Une quantité limitée des eaux du Tigre et de l’Euphrate dans la zone A est garantie à la zone B, et le gouvernement de Sa Majesté, pour sa part, s’engage à ne céder l’île de Chypre dans aucune négociation avec aucun autre pays, sauf avec le consentement du Gouvernement français au préalable.

Article cinq :

Iskenderun est considéré comme un port franc pour le commerce de l’Empire britannique. Il n’y aura pas de frais portuaires différentiels, aucune facilité spéciale ne sera introduite pour la navigation et les marchandises britanniques, et la libre circulation des marchandises anglaises sera autorisée via Iskenderun et le chemin de fer dans la zone bleue, qu’elles se trouvent dans la zone rouge ou dans la zone rouge. importés ou issus des zones A et « B ».

Diverses transactions directes ou indirectes affectant les marchandises et les navires britanniques ne pourront avoir lieu sur aucun des chemins de fer ni dans aucun des ports des territoires mentionnés ci-dessus.

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Haïfa doit être un port franc pour le commerce de la France, de ses colonies et des pays sous sa protection. Il ne doit y avoir aucune différence dans les transactions et aucune facilité ne doit être refusée à la navigation française. Le transport des marchandises via Haïfa devrait être gratuit et sur le chemin de fer anglais dans la zone brune (Palestine), que les marchandises proviennent des zones bleues ou rouges ou des zones A et B.

La moindre inégalité de traitement ne doit pas affecter, directement ou indirectement, les marchandises ou les navires français sur aucune des lignes ferroviaires ou dans aucun des ports mentionnés ci-dessus.

Article 6 :

Le chemin de fer de Bagdad dans la zone A ne s’étendra pas au-delà de Mossoul au sud, ni au-delà de la zone B au-delà de Samarra au nord, jusqu’à ce qu’un chemin de fer Bagdad-Alep traversant la vallée de l’Euphrate soit construit avec le soutien des deux gouvernements.

Article sept :

La Grande-Bretagne a le droit de construire, d’exploiter et d’être l’unique propriétaire d’une ligne ferroviaire reliant Haïfa à la zone B et a par ailleurs le droit permanent de transporter des troupes le long de cette route à tout moment.

Les deux gouvernements doivent être conscients que cette ligne doit faciliter la liaison entre Haïfa et Bagdad et que si des difficultés techniques ou des coûts excessifs de sa gestion empêchent l’établissement de la ligne de communication dans la région brune et rendent son passage impossible, le gouvernement français le fera. la route Barboura-Umm Qais-Malaga-Idar-variante Ghosta jusqu’à atteindre la zone «B».

Article huit :

Le tarif douanier turc restera en vigueur dans toutes les zones bleues et rouges des zones A et B pendant 20 ans. Aucun frais supplémentaire ne sera ajouté et la règle d’évaluation des frais ne sera pas remplacée par la règle d’échantillonnage, sauf si cela se fait par accord entre les deux gouvernements, et il n’y a pas de tarifs internes entre une région et une autre dans les régions ci-dessus. déterminés, et les droits de douane perçus sur les marchandises expédiées sont payés au port et répercutés sur l’administration de la région vers laquelle les marchandises sont expédiées.

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Article neuf :

Il est convenu que le Gouvernement français ne négociera à aucun moment la renonciation à ses droits ou le transfert de ses droits sur la Zone Bleue à un pays autre que l’État ou l’Alliance des pays arabes sans l’accord préalable du Gouvernement de Sa Majesté du Gouvernement français. chose.

Article 10 :

Les gouvernements anglais et français, en leur qualité de protecteurs de l’État arabe, s’engagent à ne posséder aucune terre sur la péninsule arabique ni à permettre à un État tiers de les posséder ou d’établir une base navale sur la côte orientale de la Méditerranée, à moins que ce ne soit le cas. cas pour empêcher une correction des frontières d’Aden qui pourrait devenir nécessaire en raison de l’hostilité turque.

Article onze :

Les négociations avec les Arabes se poursuivent de la même manière qu’auparavant entre les deux gouvernements pour déterminer les frontières de l’État ou de l’alliance des États arabes.

Article Douzième :

Sauf indication contraire, il est convenu que les deux gouvernements examineront les moyens nécessaires pour contrôler les importations d’armes vers les pays arabes.

L’après-Sykes-Picot

Après l’effondrement de l’Empire ottoman et le contrôle britannique des terres de Palestine et d’Irak, la Grande-Bretagne a abandonné l’idée de diviser les possessions du sultanat selon le plan Sykes-Picot et l’a remplacée par celle de la conférence de « San Remo », qui ils le 26 avril 1920 avec la France, dans le but de déterminer le sort des États du Levant arabe.

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Avec la fin de la Première Guerre mondiale, il ne restait pratiquement plus rien des accords Sykes-Picot, à l’exception de la démarcation initiale des frontières avec le Liban, l’Irak, la Jordanie et la Palestine.

Jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, le colonialisme franco-britannique resta dominant dans les pays du Levant, détenant le pouvoir mandataire que lui avait accordé la Société des Nations lors de la Conférence de Londres en 1922, avec des exceptions au Yémen et en Arabie Saoudite et Jordan. L’Égypte et l’Irak étaient liés à la Grande-Bretagne par des traités qui limitaient leur indépendance jusqu’à la chute des deux royalistes en 1952 et 1958.

Avec le déclin global du rôle des empires français et britannique en faveur des États-Unis d’Amérique et de l’Union soviétique, la Grande-Bretagne a pris des mesures dans les années 1960 et 1970 pour dissoudre sa présence dans la péninsule arabique, en se retirant du Koweït en 1965 et en établissant le protectorat d’Aden en 1967, suivi d’accords similaires à Mascate, Oman (1970), au Qatar, aux Émirats et à Bahreïn (1972).

Depuis cette date, les pays du Levant arabe n’ont pas connu de changements significatifs dans leurs frontières, sauf après l’unification des deux parties du Yémen en 1990, et les accords d’Oslo de 1993 entre Israël et les Palestiniens n’ont abouti pratiquement qu’à l’autodéfense. Organisme gouvernemental doté d’une souveraineté limitée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et non géographiquement contiguë.

Édith Desjardins

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