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La question de l’interdiction par la ministre française des Sports, Emilie O’Dea Castera, aux athlètes féminines françaises de porter le hijab pendant les Jeux olympiques de Paris est toujours en discussion.
Cette décision a été critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, les Nations Unies et Amnesty International.
Quelques jours avant le début du tournoi et après que le Comité olympique a rejeté les appels des organisations de défense des droits de l’homme demandant à Paris d’abandonner cette décision « discriminatoire » qui ne ferait qu’empêcher les athlètes français voilés d’y participer, le débat est revenu sur le devant de la scène.
Quel est le contexte de la décision française ?
La décision de l’État français de séparer la religion de l’État remonte à 1905.
En 1989, une controverse majeure sur ce qu’on appelle la « question du hijab » a éclaté en France après que le directeur d’une école de banlieue a licencié trois élèves pour avoir refusé de retirer leur hijab en classe. Cependant, le Conseil d’État n’a pas interdit aux étudiants de porter des symboles religieux à cette époque.
En 2004, suite aux travaux du « Comité de réflexion sur la mise en œuvre du principe de laïcité », la loi sur les symboles religieux à l’école a été votée, ce qui a conduit à l’interdiction du port de symboles ou de vêtements que les élèves utiliseraient pour désigner leur appartenance religieuse exprime.
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En 2011, une loi a été adoptée interdisant les couvre-visages tels que les burqas et les niqabs dans les lieux publics.
En juin 2023, le Conseil d’État a confirmé une décision de 2016 et jugé que « la Fédération française de football n’a pas besoin de modifier sa politique discriminatoire qui interdit de fait aux joueurs musulmans portant le hijab de participer aux matchs de football ».
La même année, Gabriel Attal, alors ministre français de l’Éducation, décide d’interdire le port de l’abaya et des chemises longues dans les établissements d’enseignement de son pays car, selon lui, cela « exprime une appartenance religieuse dans un environnement académique », ce qui constitue une extension de la loi de 2004 a été consultée.
La ministre française des Sports, Amélie O’Dea Castera, ancienne joueuse de tennis professionnelle, a également confirmé que l’équipe de France olympique, en tant qu’institution qui représente et est financée par le public français, est attachée au principe de laïcité.
Elle a ajouté : « Cela signifie s’engager à une neutralité absolue dans le service public. L’équipe de France ne portera pas de hijab.
Mais la plus grande controverse autour de la décision française est que les athlètes d’autres pays seront autorisés à porter le hijab aux Jeux olympiques de Paris en 2024, ce qui, selon les militants des droits de l’homme, constitue une discrimination à l’égard des athlètes féminines françaises.
«Doubles standards et discrimination»
Quelques jours seulement après les commentaires de la ministre française des Sports Amélie O’Dea Castera l’année dernière, la porte-parole du bureau des droits de l’homme de l’ONU, Marta Hurtado, a déclaré aux journalistes à Genève : « Personne ne devrait dire à une femme ce qu’elle doit et ne doit pas porter ».
Le Comité international olympique avait alors annoncé que les athlètes du Village des athlètes des JO de Paris 2024 seraient autorisés à « porter le hijab ou tout autre vêtement religieux ou culturel » sans restrictions. Car « les règles du CIO s’appliquent au village olympique » où résident les athlètes participants.
Reuters a cité un porte-parole du Comité international olympique disant : « Les compétitions sont soumises aux règles des fédérations internationales compétentes (pour chaque sport). »
Amnesty International a constaté en octobre 2023 que « l’interdiction du port du hijab religieux dans les lieux publics viole les droits des femmes musulmanes ».
En mai dernier, des organisations sportives et de défense des droits de l’homme ont demandé au président du Comité international olympique, Thomas Bach, de l’aider à lever l’interdiction faite aux athlètes féminines françaises de porter le hijab.
Amnesty International et 10 autres groupes ont signé une lettre à Bach soulignant que la décision française contredit la Charte olympique.
« L’interdiction du hijab dans le sport a conduit à la discrimination, à la marginalisation, à la marginalisation et à l’humiliation de nombreuses athlètes féminines musulmanes, leur causant des traumatismes et un isolement social », indique la lettre.
Ils ont appelé Bach à prendre des mesures pour soutenir « l’égalité des sexes en France en garantissant que toutes les femmes et les filles bénéficient de leur droit à ne pas être discriminées, en respectant et en protégeant ce droit et en garantissant leur droit de participer à des activités sportives ».
Comment le Comité olympique a-t-il réagi ?
Amnesty International a déclaré dans un rapport publié le 16 juillet intitulé : « L’interdiction du hijab dans le sport français révèle des doubles standards dus à une discrimination à l’approche de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques. Le comité a jusqu’à présent refusé d’inviter… » Sports. Les autorités françaises doivent lever l’interdiction qu’elles ont imposée aux athlètes féminines de porter le hijab aux Jeux olympiques et à tous les niveaux sportifs. » Elle a jugé la réponse « inappropriée et indifférente » à une question qui constitue une « violation des lois internationales sur les droits de l’homme ». ».
Elle a ajouté que le Comité international olympique a déclaré dans sa réponse à la lettre commune que « l’interdiction du hijab sportif imposée par la France sort du cadre du mouvement olympique » car « la liberté religieuse est interprétée différemment selon les pays ».
Amnesty International a constaté que l’interdiction en France des couvre-chefs dans les sports « contredit les codes vestimentaires des fédérations sportives internationales telles que la Fédération internationale de football association (FIFA), la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) et la Fédération internationale de volley-ball (FIVB)).
L’organisation a ajouté avoir examiné les règles sportives dans 38 pays européens et constaté que « la France est le seul pays à avoir établi des règles interdisant le port du couvre-chef religieux, que ce soit au niveau des lois nationales ou des systèmes sportifs individuels ».
La France interdit le port du hijab dans de nombreux sports, dont le football, le basket-ball et le volley-ball, ainsi que dans les compétitions à tous les niveaux, y compris les compétitions de jeunes et amateurs.
Ces décisions françaises sont soutenues par des Français qui ne souhaitent pas voir de manifestations religieuses claires en public, mais d’autres craignent que la France puisse utiliser ces lois comme prétexte pour opprimer les minorités du pays, notamment la minorité musulmane.
Certains affirment que ces restrictions empêchent les femmes musulmanes qui ont choisi le sport comme carrière et en vivent. Cela annule également des années d’efforts, d’entraînement et de persévérance pour réaliser un rêve personnel.
Tandis que d’autres juristes estiment que la neutralité ou la laïcité de l’État ne constituent pas un motif légitime pour imposer des restrictions à la liberté d’expression ou de conviction en vertu du droit international.
La controverse politique entourant les Jeux ne se limitait pas à la question du hijab, mais incluait également la question de la pollution de la Seine, où se déroulent les compétitions de natation ouvertes, et le danger qui y est associé pour la santé et la sécurité des nageurs.
De plus, en raison de la guerre russe en Ukraine, les joueurs russes et biélorusses ne sont autorisés à concourir que sous la bannière d’un « joueur neutre », c’est-à-dire sans mentionner leur pays, sans lever son drapeau ou jouer son hymne.
Les manifestants contre la guerre à Gaza se sont également opposés à la participation des joueurs israéliens aux compétitions, malgré les appels visant à les empêcher.
Le chef du comité de coordination Paris 2024 du Comité international olympique, Pierre-Olivier Beckers-Viogant, a déclaré en mars dernier qu’il serait « impensable » d’imposer des sanctions à Israël pendant les Jeux olympiques en raison de sa guerre à Gaza. Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Segorn a confirmé lundi que les athlètes israéliens étaient « les bienvenus en France ».
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