La France a récemment intensifié ses efforts diplomatiques pour calmer le conflit croissant entre le Hezbollah et Israël au Liban, mais semble avoir considérablement perdu son influence politique au Liban ces dernières années.
Deux jours seulement après l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est rendu à Beyrouth lors d’une frappe aérienne israélienne. Il a souligné que « la France se tient aux côtés du Liban dans ses moments les plus difficiles » et a appelé le Hezbollah et Israël à respecter le plan de cessez-le-feu de 21 jours élaboré par la France et les États-Unis d’Amérique.
Il y a dix jours, le président français Emmanuel Macron Il s’est adressé directement aux Libanais à travers un clip vidéo publié sur les réseaux sociaux. « Le Liban est rempli de tristesse et de peur », a déclaré Macron, entouré des drapeaux français et libanais. Sans évoquer le Hezbollah, il a indiqué qu’il travaillait à trouver une solution diplomatique à la lumière des valeurs et des « sentiments fraternels » de la France. Liban.
Même si la France a fourni au Liban une aide humanitaire, dont 12 tonnes de médicaments et de matériel médical et 10 millions d’euros, ses efforts diplomatiques semblent avoir eu peu d’impact sur… Liban. Quelles en sont les raisons ?
« L’échec catastrophique » en Syrie
Le véritable tournant est survenu avec la guerre de 2015-2016. Syrie» précise Fabrice Balanche, spécialiste des affaires du Moyen-Orient. Il qualifie alors la politique française de « terrible échec ».
Il ajoute : « Nous pensions que Bachar al-Assad allait tomber, alors nous avons soutenu (les rebelles) et le pays a sombré dans la guerre civile », ce qui a poussé plus d’un million de réfugiés syriens à fuir. Europe. La plupart d’entre eux ont fini en Allemagne.
Balanche dit : « L’Allemagne a payé le prix de cet échec lamentable de la France, et à partir de ce moment-là, les Allemands ont commencé à s’emparer du pouvoir réel en Europe. »
Il souligne que l’Allemagne a mis fin à cette politique France En utilisant les fonds européens au profit de sa politique étrangère, notamment au Liban.
Les États-Unis comme alternative
Il y a eu un déclin notable de l’influence France Au Liban en août 2020, lorsque Macron s’est rendu au Liban pour promouvoir les efforts de reconstruction après l’explosion du port de Beyrouth.
Son appel à la solidarité a permis de récolter 250 millions d’euros d’aide d’urgence dans le monde. Mais l’autre message de Macron, selon lequel il a « honte des politiciens libanais » et que l’élite dirigeante doit introduire des réformes politiques et économiques, n’a pas été accepté par ceux-ci.
« Quand il a donné ses ordres aux dirigeants libanais », commente Balanche, « il leur a parlé avec dédain. En même temps, il a été troublé par la demande du président que les dirigeants libanais leur parlent. » Hezbollah Américain.
Balanche rappelle ce que l’envoyé David Schenker, alors chargé des affaires du Moyen-Orient au Département d’État américain, avait déclaré lors d’une visite à Beyrouth : « N’oubliez pas ! « Ce sont les Américains et les Saoudiens qui signent les chèques. »
une diplomatie « confuse »
Balanche estime que les gouvernements doivent défendre une ligne claire : « Nous ne pouvons pas dire aux Israéliens : ‘Vous avez le droit de vous défendre.’ Nous formerons une coalition internationale contre… » agitation Semblable à la coalition contre ISIS. Ensuite, nous disons aux pays arabes : « Ce que fait Israël à Gaza est un scandale. »
Si la France a eu plus d’influence au Liban sous la présidence de Chirac, c’est en partie parce qu’il poursuivait une politique clairement pro-arabe, explique Balanche.
Un livre récent d’un ancien diplomate français de haut rang dresse un sombre tableau de l’état de la diplomatie française en… Ukraine Il qualifie le Moyen-Orient et le continent africain de « confus ».
L’auteur, l’ambassadeur Jean de Glinisty, qui a été à trois reprises ambassadeur de France, a appelé la France à faire revivre ses valeurs traditionnelles telles que le respect de la souveraineté, des différences et des aspirations nationales.
La langue française est en déclin
Balanche, qui a travaillé à l’Institut français de Beyrouth de 2003 à 2007, a constaté une baisse significative de l’usage du français au Liban, ajoutant : « Les moins de 30 ans ne parlent plus français ».
Cela est dû en partie au manque d’investissement dans les institutions culturelles françaises LibanLe nombre de salariés travaillant dans les programmes de coopération culturelle française est devenu faible. Les personnes envoyées sont plus souvent des apprentis que des maîtres.
« L’anglais est moins cher », se plaint Balanche. Tout cela a joué un rôle dans l’effondrement de la présence française au Liban.»
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