L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été interdit vendredi de se présenter à des fonctions politiques pendant cinq ans, a déclaré son avocat, après que la commission électorale du pays eut jugé qu’il trompait les fonctionnaires sur les cadeaux qu’il avait reçus pendant son mandat.
La décision est une autre tournure dans la controverse politique qui a commencé avant l’éviction de Khan en avril et fait partie de plusieurs batailles juridiques menées par l’ancien joueur de cricket international et son parti, le Mouvement pour la justice, selon l’Agence France-Presse. Des dizaines de ses partisans ont attaqué des voitures quittant le siège de la Commission électorale au Pakistan après le verdict, et la police a arrêté l’un des gardes de sécurité d’Imran Khan après qu’il ait tiré au sol.
Dans la ville orientale de Lahore, ses partisans ont bloqué certaines routes, tandis qu’à Faisalabad, ils ont utilisé des pneus enflammés pour bloquer la circulation. La police d’Islamabad a déclaré sur Twitter que les forces de sécurité de la capitale étaient « en état d’alerte maximale ».
« La Commission électorale du Pakistan a annoncé qu’Imran Khan était impliqué dans des pratiques de corruption », a déclaré à l’AFP l’avocat Jawhar Khan. Nous allons faire appel auprès de la Haute Cour d’Islamabad pour le moment.
Les tribunaux pakistanais sont souvent utilisés pour contraindre les législateurs à de longs processus que les organisations juridiques considèrent comme réprimant la dissidence politique, mais l’implication de la Commission électorale dans cette affaire découle de l’obligation faite aux élus de divulguer tous leurs avoirs. Les représentants du gouvernement doivent déclarer tous les cadeaux qu’ils reçoivent, mais ils sont autorisés à maintenir les cadeaux en dessous d’une certaine limite.
Les journaux pakistanais affirment depuis des mois que Khan et sa femme ont reçu des millions de dollars en cadeaux somptueux, notamment des montres de luxe, des bijoux, des sacs à main et des parfums, lors de leurs voyages à l’étranger. Khan est accusé de ne pas divulguer certains des cadeaux ou des bénéfices qu’il a tirés de la vente.
Le Mouvement démocratique pakistanais a déposé la plainte auprès de la Commission électorale alors que Khan était encore Premier ministre. À l’époque, Khan a déclaré qu’il n’avait pas déclaré certains des cadeaux pour des raisons de sécurité nationale, mais a admis dans une note écrite, avoir acheté des biens d’une valeur d’environ 22 millions de roupies (100 000 $) et les avoir ensuite revendus pour plus du double de ce montant.
Et l’ancien Premier ministre pakistanais a remporté six des huit sièges à l’Assemblée nationale pour lesquels il se présentait lors d’une élection partielle qui s’est tenue la semaine dernière, des résultats non officiels ont été publiés lundi, lors d’un vote qu’il considérait comme un référendum sur sa popularité. Le politicien de 70 ans a cherché à perturber le processus politique au Pakistan depuis son éviction en avril, lorsqu’il a appelé tous les députés de son parti à abandonner leurs sièges, laissant l’Assemblée nationale sans membres du PTI.