Le mois dernier a été exceptionnel pour l’immigration algérienne en France avec ses événements controversés : un immigré algérien a été accusé d’avoir provoqué une brèche dans la sécurité d’une mosquée au nord de Paris lorsqu’il a aiguisé un couteau bien aiguisé et menacé d’y commettre un massacre alors qu’il tentait d’arrêter lui lors de l’exécution d’un ordre d’expulsion.
Toujours à Paris, la police a arrêté (sous la menace d’une expulsion forcée) un jeune algérien qui aurait agressé sexuellement un jeune juge qui tentait de l’empêcher d’agresser deux filles dans la rue au soleil de midi.
De retour à Paris, une jeune algérienne d’une vingtaine d’années est accusée (elle aussi menacée d’expulsion forcée) d’avoir tué d’une manière odieuse et innommable une française de douze ans nommée Lula, et le crime est rapidement devenu une affaire nationale pour deux semaines.
Karim Benzema, la star du Real Madrid et de l’équipe de France de football, fils de l’immigré algérien et immigré, remporte le Ballon d’or bien mérité.
Tout cela en une semaine environ au cours du mois que l’Algérie célèbre le mardi 17 octobre 1961 comme le Mois des victimes immigrées. Ce jour-là, à l’invitation du Front de libération nationale algérien, des milliers d’Algériens ont manifesté à Paris pour protester contre sa décision du gouverneur de la ville de l’époque d’imposer un couvre-feu. La police française a répondu aux manifestations pacifiques par un massacre odieux (accepté par la justice française) qui a tué des dizaines de manifestants dans ce qui a été décrit comme l’une des pages les plus sombres de l’histoire française avec l’Algérie.
Il va sans dire que les événements d’octobre 2022, dont la victoire de Benzema au Ballon d’or, ont été un cadeau dépassant l’imagination de l’extrême droite en France, qui est encore dans une phase politique éclairante.
J’ai beaucoup lu sur ces faits dans les journaux et les sites d’information français qui ont rendu compte de la victoire de Benzema au Ballon d’or. J’ai lu avec intérêt les commentaires des lecteurs sur les reportages et les articles liés à la victoire de Benzima, et j’ai été frappé par la colère écrasante et la forte présence du nom de Lula et de son association avec Ibn Zema, en plus d’une grande quantité d’insultes et d’insultes contre l’homme, son milieu et sa morale.
Les politiciens français, en particulier ceux de droite avec toutes leurs classifications, ont une longue histoire de gestion de la tragédie lorsque les victimes sont françaises.
L’extrême droite en France est l’une des droites européennes et occidentales les plus expérimentées et capables d’investir politiquement dans les errements des étrangers. Peut-être parce qu’il était en avance sur les autres dans la pose et la pratique des affaires publiques, et peut-être aussi parce qu’il vit dans un pays dont le passé colonial l’a contraint à émigrer largement de ses anciennes colonies et dont les politiciens ont toujours eu une formidable capacité à transformer n’importe quel problème en un débat politique qui (juste) maintient l’autre dans l’erreur et responsable.
Les politiciens français, en particulier ceux de droite avec toutes leurs classifications, ont une longue histoire de gestion de la tragédie lorsque les victimes sont françaises. Ce n’est pas nouveau aujourd’hui. L’un des faits à cet égard remonte à l’été 1973 lorsqu’un Algérien, qui se révélera par la suite être un chauffeur de bus fou, est tué à Marseille (sud). Depuis cette date, les affaires se sont poursuivies et le monde s’est multiplié sur de nombreux crimes et problèmes humanitaires, mais uniquement lorsque la victime est française et que l’auteur est un immigré noir. A noter que les délits dans l’autre sens (un étranger venu des colonies, une victime de français, majoritairement racistes) ne sont pas moins fréquents et odieux, mais il est impossible de trouver quelqu’un qui en fasse commerce ou les utilise politiquement comme il fait les droits.
Les responsables français partagent une part de responsabilité dans la diffusion de ce traitement pervers de questions souvent éloignées de la politique. Alors que l’extrême droite cible les étrangers en les stigmatisant comme criminels et malfaiteurs afin d’inciter la société contre eux, en ignorant et parfois en encourageant ce discours, les responsables s’emploient à nourrir la réflexion sécuritaire dans le but d’inciter la société au contrôle.
Le fait que les Algériens soient sous le feu des projecteurs s’explique par le fait qu’ils sont les plus nombreux et les plus controversés. Ils sont aussi les plus vulnérables à la marginalisation et aux attaques médiatiques et politiques, qui les touchent inévitablement quand cela touche leur pays d’origine.
L’indignation et la grande tristesse suscitées par le meurtre de la petite fille Lula auraient dû être totalement indépendantes de la nationalité, de la religion et du pays d’origine de l’accusé et de la victime. Il est honteux pour quelqu’un de placer le crime dans un contexte religieux et même civilisé, comme l’ont fait certains politiciens et personnalités médiatiques français. Il est également honteux que les parents de Lula exhortent publiquement les politiciens comme Eric Zemmour et les médias à cesser d’utiliser le nom et la ressemblance de leur fille dans leurs discussions politiques et d’inciter contre les Algériens et les étrangers.
Cependant, tout cela ne nous empêche pas de dire que le débat public qui a suivi ces événements, notamment le meurtre du jeune Lula, n’a rien d’étonnant. Ne blâmez personne affecté par le crime (et d’autres événements) et ceux qui ont agi en conséquence. Ne blâmez pas ceux qui se sont laissés emporter par la discussion extrémiste et sont entrés en eux-mêmes. Par exemple, si un immigrant d’Afrique avait tué si brutalement une fille algérienne de son âge près de chez elle, certains Algériens auraient brûlé chaque souffle africain dans leur ville.
L’autre fait est que dans ces conditions émotionnellement chargées sur les deux rives, ces faits condamnent les deux pays, la France et l’Algérie. La France parce qu’elle est prise dans le complexe de ses Algériens et savoure leur douleur, et l’Algérie parce qu’elle n’a pas su persuader ses citoyens de rester dans leur pays et les laisse ensuite à l’aliénation avec toutes les destructions humaines que cela entraîne, malheurs et crime comme le sacrifice de l’enfant Lula.
Journaliste et écrivain algérien
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