La Corée du Nord a lancé dimanche deux missiles balistiques dans la mer Baltique, deux jours après que Pyongyang a annoncé avoir testé avec succès un moteur à combustible solide pour développer de nouvelles armes.
L’état-major de l’armée sud-coréenne a déclaré avoir repéré les deux missiles balistiques à moyenne portée tirés depuis la région de Chungchang-ri dans la province du nord de Pyongan, dans le nord-ouest du pays, en direction de la mer de l’Est, a rapporté l’agence de presse française. « Notre armée a accru sa surveillance et sa vigilance en étroite coopération avec les États-Unis et reste dans un état de pleine préparation », a ajouté l’agence dans un communiqué.
Les deux missiles ont parcouru environ 500 km à une altitude maximale d’environ 550 km, selon le ministère japonais de la Défense. « Cela menace la paix et la sécurité de notre pays, de cette région et de la communauté internationale, ce qui est totalement inacceptable », a déclaré le vice-ministre japonais de la Défense, Toshiro Inoue. Le lancement du missile intervient quelques jours après que la Corée du Nord a testé un « moteur à combustible solide à forte poussée », que les médias d’État ont décrit comme un test important « dans le développement d’un nouveau type de système d’armes stratégiques ».
L’agence de presse Bloomberg a cité le Commandement indo-pacifique américain disant qu’il était au courant du lancement par la Corée du Nord de deux missiles balistiques. Les dirigeants ont ajouté que bien que cela ne constitue pas une menace directe pour les États-Unis, cela « met en évidence l’effet déstabilisateur » du programme d’armement de la Corée du Nord.
« Étant donné que les deux missiles lancés aujourd’hui sont des missiles balistiques à portée intermédiaire, nous estimons qu’il s’agit d’un lancement test d’un nouveau missile balistique à propergol solide testé le 15 décembre », a déclaré le chercheur Cheong Seong-chang de l’Institut Sejong. Malgré de sévères sanctions internationales contre ses programmes d’armement, Pyongyang a réussi à se constituer un arsenal d’ICBM. Mais toutes ces fusées connues sont alimentées par du carburant liquide. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a fait du développement de moteurs à combustible solide pour des missiles plus avancés une priorité stratégique.
Cette année, Kim a exprimé son désir de faire de son pays la plus grande puissance nucléaire du monde, soulignant que son pays est un État nucléaire et que cette question est « irréversible ». Parmi ses ambitions, qu’il a révélées l’année dernière, figurait la création d’ICBM fonctionnant au combustible solide et pouvant être lancés depuis la terre ou depuis des sous-marins.
Les analystes pensent que le récent test du moteur est un pas vers cet objectif, mais on ne sait pas jusqu’où la Corée du Nord a progressé dans le développement de ce type de missile.
Kim a présenté les orientations politiques pour 2023 pour le pays isolé lors d’une réunion clé du parti au pouvoir en décembre. Et l’agence de presse officielle nord-coréenne, citant Kim Jong-un, a déclaré que 2023 sera une « année historique ».
Pendant des années, le dirigeant nord-coréen a prononcé un discours le 1er janvier, mais il a rompu avec la tradition en faisant des annonces clés lors du congrès général de fin d’année du parti. Dans son dernier discours du Nouvel An, il s’est particulièrement concentré sur les questions de politique intérieure.
Les experts pensent que Kim Jong Un, qui ne parlait pas directement des États-Unis à l’époque, pourrait changer de ton cette fois. Pyongyang a lancé cette année une vague sans précédent de missiles de tous types, dont les ICBM les plus avancés.
Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord pourrait être proche de son septième essai nucléaire. La Corée du Nord a fait l’objet de nombreuses sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2006 pour ses programmes nucléaires et de missiles.