À l’occasion de l’anniversaire de la « répression sanglante »… Les grèves et les manifestations reprennent en Iran

Les commerçants iraniens sont en grève massive depuis mardi pour soutenir les manifestants dans le cadre des manifestations contre le régime au pouvoir.

Les nouvelles grèves coïncident avec le troisième anniversaire de la répression sanglante que les autorités iraniennes ont utilisée pour affronter les manifestants à la suite des manifestations qui ont éclaté dans le pays en 2019.

Les commerçants de Téhéran ont fermé leurs boutiques dans le Grand Bazar, qui est une artère économique majeure pour le pays, protestant en scandant « Mort au dictateur », selon le journal.le journal Wall Street« .

Les forces de sécurité ont été déployées en grand nombre sur les sites où des manifestations avaient eu lieu auparavant dans la capitale pour se préparer à une éventuelle escalade après que les métallurgistes, pour leur part, ont annoncé une grève à Téhéran et dans la ville d’Ispahan, selon des clips vidéo et images qui circulent sur les réseaux sociaux.

Dans toute la région occidentale du Kurdistan, que l’on voit depuis le début des manifestations les plus violentes, les commerçants ont fermé des marchés dans au moins 18 villes, selon l’organisation kurde de défense des droits humains Hengaw.

D’autres vidéos diffusées par l’organisation de défense des droits de l’homme montraient des images d’étudiants de la région scandant : « Pour chaque personne tuée, un autre millier se lèvera ».

Des étudiants en médecine de la ville méridionale de Yazd ont refusé de se rendre dans les hôpitaux et les cliniques où ils travaillent comme stagiaires, selon des militants sur les réseaux sociaux.

En septembre, des manifestations anti-gouvernementales ont éclaté après la mort de la femme kurde Mahsa Amini, qui a été arrêtée par des brigades des mœurs pour avoir prétendument violé le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

Les protestations se sont rapidement transformées en une révolution populaire à laquelle les différents groupes du peuple iranien ont pris part.

Depuis le début des manifestations, le gouvernement a arrêté plus de 15 000 personnes, selon des organisations de défense des droits de l’homme, qui soulignent également que plus de 300 manifestants ont été tués lors des manifestations, dont plus de 50 mineurs.

Plus tôt ce mois-ci, une majorité de députés du parlement iranien ont appelé le pouvoir judiciaire du pays à condamner à mort les manifestants arrêtés lors de manifestations.

Suite à l’appel, des politiciens et des célébrités en dehors de l’Iran ont condamné la volonté de Téhéran d’imposer la peine de mort à toutes les personnes détenues pendant les troubles dans le pays.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau était parmi ceux qui ont condamné la décision, soulignant que son pays « rejette la décision barbare du régime iranien d’imposer la peine de mort à près de 15 000 manifestants ».

Pour autant que l’on sache, le Wall Street Journal rapporte qu’un manifestant a été condamné à mort pour avoir incendié un bâtiment gouvernemental.

Les autorités iraniennes affirment avoir accusé plus de 1 000 personnes à Téhéran d’« une série de crimes ».
Parmi les arrestations figuraient des militants des droits humains, des étudiants, des avocats, des journalistes et des militants de la société civile.

Parmi les personnes arrêtées les plus importantes figure le blogueur iranien et militant des droits humains Hossein Ronaghi, qui a été renvoyé en prison après plusieurs jours d’hospitalisation après que sa santé se soit détériorée à la suite d’une grève de la faim.

Mardi, les médecins ont annoncé que l’état de Ronaghi s’était suffisamment amélioré pour qu’il puisse sortir de l’hôpital, selon l’agence de presse Mizan, qui fait partie du système judiciaire iranien.

Ronaghi, qui avait précédemment publié des articles d’opinion avec un certain nombre de journaux étrangers, dont le Wall Street Journal, a été arrêté lors des récentes manifestations.

Denise Herbert

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