Arménie. Le conflit avec l’Azerbaïdjan menace notre existence

Paris-AFP

L’ambassadeur d’Arménie en France a regretté jeudi que « toute l’attention » de la communauté internationale soit focalisée sur l’Ukraine et a dénoncé « l’agression de l’Azerbaïdjan » menaçant l’existence de leur pays après une semaine de combats acharnés.

Hasmik Tolmmadjian a souligné lors d’une conférence de presse à Paris : « L’Arménie vit un moment crucial et sa survie est menacée d’agression » et d’imposition de sanctions.

Et des affrontements sanglants (environ 300 morts) ont éclaté le 13 septembre à la frontière entre les deux pays, s’accusant mutuellement d’être responsables des combats les plus violents depuis la guerre de 2020. Le calme est revenu ces derniers jours, mais la situation reste tendue entre les deux ex-républiques soviétiques.

« Toute l’attention de la communauté internationale est tournée vers l’Ukraine, nous sommes une victime collatérale de la grande tourmente géopolitique actuelle », a ajouté Tolmmadjian, dénonçant « l’isolement extrême » de l’Arménie dans le climat actuel. L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont fait face à deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh, la région à prédominance arménienne liée à l’Azerbaïdjan, et ont déclaré unilatéralement leur indépendance en 1991.

Après une première guerre qui a coûté la vie à plus de 30 000 personnes au début des années 1990, Erevan et Bakou se sont de nouveau affrontées à l’automne 2020 dans des combats qui ont coûté la vie à plus de 6 500 personnes.

Moscou a déployé 2 000 casques bleus au Karabakh en novembre 2020, dans le cadre d’un accord signé sous les auspices de la Russie. Le représentant du Karabakh en France, Hovhannes Gevorkian, a déclaré que « leur présence est rassurante » et « a permis à la situation de se stabiliser quelque peu ». Mais Bakou n’a pas abandonné son projet de « nettoyage ethnique », selon Erevan.

De son côté, Bakou nie toute volonté de nettoyage ethnique et accuse l’Arménie d’entraver le processus de paix. Rehman Mustafayev, ambassadeur d’Azerbaïdjan en France, a récemment déclaré : « Ils veulent internationaliser la question et se présenter comme des victimes pour détourner l’attention de leur manque de respect pour l’accord signé en 2020. » Il a dénoncé « le récit selon lequel Bakou est l’agresseur ». .”

Et la Russie, engagée dans son attaque contre l’Ukraine, est isolée sur la scène internationale. La médiation historique du groupe de Minsk mené par les Américains, les Russes et les Français a ainsi été remise en cause dans le conflit entre les deux pays.

De plus, dans le contexte d’une crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine, les Européens qui cherchent à s’affranchir de l’approvisionnement en gaz russe se tournent vers d’autres pays, dont l’Azerbaïdjan.

Édith Desjardins

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