Chrétiens effrayés par le dialogue : « Marta… Martha… une chose s’impose »

Bkerki a des réserves quant à la formation d’une table de dialogue où les partis et les forces politiques libanaises se réunissent, sous quelque titre que ce soit, même s’il y a consensus sur un président. Il converge avec des partis chrétiens et toute une gamme d’hommes politiques indépendants.

Les proverbes populaires disent : « Celui qui brûle du lait souffle sur du lait. » Les chrétiens pleurent aux tables de dialogue depuis que Berri a mis en scène « Le lapin du dialogue » en 2006.

Encre noire sur papier blanc
Les décisions du dialogue au Liban étaient toujours écrites à l’encre noire sur un document d’intention pas toujours impeccable.

En 2006, entre le 8 et le 14 mars, le Liban était bouleversé par la scission consécutive à l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et au retrait de l’armée syrienne du Liban.

Berri a réussi à attirer les Polonais du premier rang à la table de dialogue « sur ses terres » et parmi ses « fans » au Parlement. Il a apporté des titres controversés à la table, du Tribunal international sur les relations avec la Syrie, les armes palestiniennes hors des camps, la stratégie de défense et autres.

Après sept sessions et un accord sur certaines décisions, la guerre de juillet a mis un terme à tout dialogue et a approfondi les divergences et les divisions entre les Libanais.

La France est intervenue. En juillet 2007, j’ai proposé et demandé la tenue d’une conférence de dialogue. La conférence de Saint Cloud a eu lieu dans une banlieue française, en présence de représentants de partis politiques et de forces connues pour être étiquetées de seconde zone.

À l’instar du dialogue au Liban, rien de pratique n’a émergé du dialogue français, à l’exception peut-être de la formation et du développement ultérieurs des relations de la France avec le Hezbollah.

Quatre mois après la conclusion de la conférence de Saint Cloud, le président Emile Lahoud a livré le palais de Baabda au Vide. Les tensions montèrent dans la rue libanaise et ce fut le fatidique 7 mai, dont le spectre repose à ce jour sur le comportement de tous les groupes libanais.

La langue est perturbée. Après un an de tensions, l’horizon d’une solution interne semble bouché et les Libanais sont incapables de parvenir à un accord qui les sortirait de leur crise. Le Qatar est intervenu sous un large parapluie arabe et a pu organiser une conférence de dialogue à Doha en mai 2008. La conférence s’est terminée par un accord sur l’élection de Michel Suleiman à la présidence, la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’adoption d’une loi électorale.

Suleiman a essayé de capitaliser sur l’élan des débuts, alors en septembre de la même année, il a convoqué des séances de dialogue au palais de Baabda, au cours desquelles un accord a été conclu sur les dossiers pétroliers et les relations avec la Syrie, et un comité militaire a été chargé de dessiner une étude sur la stratégie de défense créer.

Le dossier du dialogue et de ses résultats a été clos pour être renvoyé et rouvert au rythme de la guerre syrienne, reflété dans les combats dans le nord du détroit libanais entre Bab al-Tabbaneh et Jabal Mohsen. Suleiman a de nouveau appelé au dialogue, qui a abouti à la soi-disant « Déclaration de Baabda ». La chose la plus importante qui a été convenue était « la neutralisation du Liban de la politique des axes et conflits régionaux et internationaux ».

Bien sûr, aucune des décisions de Baabda n’a été mise en œuvre, et le député Muhammad Raad a ensuite conseillé aux Libanais de « l’avaler et de boire son mito (eau) ».

Le président Michel Aoun, à son tour, a appelé à une table de dialogue économique à Baabda en septembre 2019, à laquelle ont participé la plupart des hauts responsables. Mais rien n’en est sorti non plus, comme en témoigne le terrible effondrement économique qui a suivi.

En 2021, en pleine crise et en fin de mandat, Aoun renouvelle son appel au dialogue. L’opposition ne lui a pas répondu, qualifiant cela de « tentative de flottement politique », tout en insistant sur le fait que « le… » « Le conflit politique ne doit pas nous entraîner dans un conflit national sur des principes fondamentaux tels que l’identité et l’existence ». pourrait mettre en péril l’unité, la souveraineté et l’indépendance du Liban.

Mais pour être précis, pas une seule fois le dialogue n’a réussi à créer des mécanismes qui protègent « l’identité, l’existence et tout ce qui pourrait menacer l’unité, la souveraineté et l’indépendance du Liban » !

Aujourd’hui, les « Forces armées libanaises » ont renouvelé leur opposition au dialogue, le considérant comme une « opération frauduleuse qualifiée » et un « rejet public des institutions et de leur rôle, en particulier la Chambre des représentants, qui serait chargée d’élire le président. » Rejet public du document d’accord national, qui contient des solutions convenues par les Libanais à des questions litigieuses. » Cela inclut les armes et la décision souveraine… »

Une position qui convient à la fois au Courant patriotique libre et aux Brigades libanaises, qui craignent qu' »un tel appel ne soit un piège pour des changements constitutionnels et autres, d’autant plus que l’on entend parler de tentatives de mise en place de tables de dialogue chez nous et à l’étranger ». Ce qu’il faut, cependant, c’est l’adoption de mécanismes et de cadres constitutionnels pour le règlement de toutes les questions et revendications, à commencer par l’élection du Président de la République.

C’est ce qu’affirme l’un des évêques maronites qui, interrogé sur la priorité du dialogue, emprunte une phrase de la Bible et dit : « Marthe, Marthe, tu as beaucoup de choses en tête et tu es troublée, mais qu’est-ce qui il en faut un… En l’occurrence l’élection d’un président.

Édith Desjardins

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