De Villepin qualifie l’Algérie de « pays frère » et refuse d’en faire un bouc émissaire des problèmes de la France

Amman – Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, a reconnu qu’il existe une tendance croissante en France à faire de l’Algérie un « bouc émissaire » pour un certain nombre de problèmes internes, notamment en matière de dossiers d’immigration. Cela s’inscrit dans le contexte des récentes déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, dans lesquelles il a vivement critiqué la manière dont les hommes politiques français ont traité leur pays.

S’exprimant lundi sur France Info, De Villepin a déploré que « les relations diplomatiques entre Paris et l’Algérie deviennent chaque jour plus tendues », citant les récents propos de Tebboune durcissant son ton à l’égard de la France. De Villepin a déclaré : « Depuis longtemps, voire des années, nous assistons à la détérioration des relations avec l’Algérie, pays frère et ami, et cela donne lieu à des accusations qui dépassent largement les limites de la réalité ».

Il a également souligné que le soutien de la France au plan marocain d’autonomie sur la question du Sahara occidental a accru les tensions entre la France et l’Algérie. Il a ajouté : « Nous aurions dû agir dans le cadre des Nations Unies et en coopération avec l’Algérie ».

Concernant les accords de 1968 accordant aux Algériens en France un statut particulier en matière de liberté de circulation, de résidence et de travail, De Villepin a évoqué les déclarations du président Tebboune dans lesquelles il a critiqué ceux qui voulaient revoir ces accords et a demandé de relever qu’« il y a une tendance à France. « Surtout en ce qui concerne la question de l’immigration, ce n’est pas la responsabilité de l’Algérie et nous devons travailler avec les Algériens pour trouver des solutions communes. »

L’homme politique de droite a souligné « l’importance des accords de 1968, intervenus six ans après les accords d’Evian, qui ont posé les conditions de l’indépendance de l’Algérie », et a souligné que la question de ces accords aujourd’hui signifie une tentative de mener une « guerre de guerre ». souvenirs « à ouvrir. avec l’Algérie, qu’il juge « absurde ». Il a ajouté : « Il existe d’autres moyens de résoudre ces problèmes. »

Concernant les problèmes d’immigration, De Villepin a indiqué que la solution à la question de l’expulsion des Algériens détenus dans les centres de rétention administrative en France vers leur pays doit se faire en coordination avec l’Algérie. Il a souligné que « cela nécessite le dialogue, le respect et la capacité à accepter l’histoire commune qui lie les deux pays », soulignant que cette histoire revêt une grande importance des deux côtés de la Méditerranée.

De Villepin est considéré comme l’une des voix modérées en France, notamment en matière de politique à l’égard du monde arabe, où il s’est récemment prononcé en faveur de la défense de la Palestine. Il s’est fait connaître au début de la dernière décennie pour son discours en tant que ministre des Affaires étrangères sous l’ère Jacques Chirac devant le Conseil de sécurité et son opposition à une intervention militaire en Irak. Sa position sur l’Algérie contraste avec le mouvement de droite auquel il appartient, qui adopte des positions hostiles à la présence algérienne en France, notamment sur les questions d’immigration et de mémoire.

Dans ce contexte, le président algérien a répondu avec fermeté à « l’appel de certains partis en France à renégocier les accords de 1968 », estimant que cet accord n’était « qu’un épouvantail et un slogan politique pour une minorité extrémiste motivée par la haine contre l’Algérie ». .»

Dans son discours à la télévision algérienne samedi dernier, il a souligné que l’accord susvisé « n’affecte en rien la qualité de l’immigration ni la sécurité de la France ». Il a souligné que promouvoir autre chose que cela relève du « chantage et des mensonges inventés pour attiser la haine contre l’Algérie dans le cœur du reste des Français ». Tebboune estime que cet accord est devenu une « coquille vide » après plusieurs amendements qui ont sévèrement restreint la liberté de mouvement ouverte par les accords d’Evian.

Dans le même contexte, le président algérien a reproché à l’extrême droite de s’employer à contrecarrer le comité commémoratif conjoint des deux pays. Il a déclaré que même si le président français Emmanuel Macron est une personne aux idées différentes et issu d’une génération qui n’a pas vécu l’ère coloniale, la minorité extrémiste est actuellement dominante.

A propos de ce comité, Tebboune a déclaré qu’il « a joué son rôle au début, mais les expressions politiques d’une minorité française qui détestait l’Algérie ont affecté son travail ». Il a poursuivi: « Nous voulons la vérité historique et exigeons la reconnaissance des massacres commis par lui ». Le colonialisme français, qui était purement colonial », ajoutant dans le même contexte : « Nous n’accepterons pas les mensonges répandus sur l’Algérie ». Il a estimé que « la parole du défunt président Houari Boumediene « Nous tournerons la page et ne la déchirerons pas ». up » est toujours valable.

Tebboune a également répondu à une question de savoir s’il poursuivrait sa visite en France prévue début octobre. Il a répondu par une phrase claire : « Je n’irai pas à Canossa », qui est une expression de la langue française qui porte le sens de rejet et de non-soumission.

La récente crise entre les deux pays, à cause de laquelle l’Algérie a retiré son ambassadeur, est due à la reconnaissance par Paris du plan d’autonomie comme seule base pour résoudre la question du Sahara occidental. Tebboune a souligné à ce stade que la reconnaissance française viole le droit international et le Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la France est membre permanent. Dans ce contexte, il a estimé que « l’annonce publique du consentement à « l’autonomie » à l’heure où la loi sur le Sahara occidental est au niveau du Comité de décolonisation de l’ONU et le fait que la France soit membre du Conseil de sécurité de l’ONU « cela reflète une politique de deux poids, deux mesures.

Édith Desjardins

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