Selon l’association Utopia 56, la police française a évacué jeudi matin un camp abritant environ deux mille migrants dans le nord du pays, dont de nombreuses familles et mineurs non accompagnés. Les associations ont déploré l’abondance de centres d’accueil dans la zone, considérée comme un point de rassemblement pour ceux qui souhaitent passer la frontière vers le Royaume-Uni, et ont souligné que l’État n’avait envoyé que cinq bus pour transporter les migrants vers les centres d’accueil.
Après avoir commencé la première évacuation la semaine dernière, les autorités françaises ont évacué ce matin, jeudi 19 octobre, environ 2 000 personnes d’un camp appelé « Lone Plage » près de Dunkerque, dans le nord de la France, d’où partent habituellement les vols migratoires vers le Royaume-Uni.
Le coordinateur de l’association « Utopia 56 » à Grand Sainte a indiqué que le processus d’évacuation avait duré plusieurs heures. Amélie Moyart a déclaré à Migrant News : « Parmi les personnes se trouvaient au moins 50 familles, neuf femmes enceintes et environ 200 mineurs non accompagnés. »
Cependant, elle a indiqué qu’il n’y avait que cinq bus pour transporter les deux mille personnes vers les refuges, car les centres d’accueil de la région étaient pleins. L’association mandatée par l’Etat pour accueillir les migrants a prévenu qu’il n’y avait plus de place dans le centre d’accueil et d’examen de statut (CAES).
« Les pansements, c’est stressant »
Muyart a expliqué que la situation des migrants dans la région de Dunkerque est devenue très compliquée ces dernières semaines et a prévenu que « de nouveaux arrivants arrivent chaque jour ». Elle a ajouté : « Les bandages sont épuisés. Nous ne pouvons pas faire face. Avec l’arrivée du froid cette semaine, les choses sont devenues plus compliquées. La température est tombée à 5-6 degrés ces jours-ci.
Le bénévole estime que la météo pourrait être une des raisons de cette forte augmentation du nombre de migrants croupissant dans des camps du nord de la France. Les mauvaises conditions météorologiques ont empêché les bateaux de partir pendant une dizaine de jours. Mais ce n’est pas la seule raison de cette situation, c’est plutôt « le résultat de tout ce qui se passe dans le monde qui pousse les gens à migrer. Il y a beaucoup de gens qui arrivent à Briançon (la frontière française avec l’Italie), par exemple, et puis ils arrivent ici », selon Moyart.
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Le militant condamne également la politique du « non-accueil en France » et dénonce la solution proposée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui consiste à « construire un nouveau centre de détention à un coût exorbitant, alors qu’il nous faut des logements pour les familles ». »
Faute d’options d’hébergement disponibles, des centaines de personnes seront contraintes de dormir sans tente ce soir, les autorités ayant confisqué la plupart des tentes et des couvertures ce matin, selon l’association Utopia 56.
Évacuation des plus grands camps de Calais
La semaine dernière, les autorités ont évacué les plus grands camps de réfugiés situés à la périphérie de la ville de Calais. Au total, 537 personnes, pour la plupart soudanaises, ont quitté le camp dit « Old Liddell » et ont été transférées par les autorités vers des abris d’urgence dans la région. Selon les associations présentes lors de l’évacuation et interrogées par Migrant News, les migrants ont été contraints de monter à bord des bus envoyés par le gouvernorat.
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La police a déjà procédé à plusieurs expulsions de ce camp cette année, la dernière en date en juin dernier. Mais faute de solutions, les migrants s’installent sans relâche dans cette région. Certains migrants sont rentrés dans le même camping quelques heures après l’évacuation, tandis que d’autres ont déambulé dans les rues de Calais.
La traversée est devenue plus difficile
Dès que les conditions météorologiques le permettent, les tentatives de traversée de la Manche en bateau sont encore nombreuses, malgré la présence policière sur les côtes françaises. Pour éviter cette surveillance, les emplacements des points de départ changent et s’étendent constamment à mesure que de plus en plus de bateaux se rendent au Royaume-Uni depuis la Somme, le point le plus au sud de Calais. Cela augmente la distance que les migrants doivent parcourir et multiplie les risques.
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« Il est clair qu’elle (la région de la Somme) n’est pas la plus proche », a déclaré Marc Ferrand, le gouverneur maritime de la Manche et de la mer du Nord. conférence de presse Le 11 octobre, il est écrit : « Se rendre au Royaume-Uni devient de plus en plus difficile. C’est pourquoi les migrants tentent de prendre des traversiers et de se cacher comme passagers clandestins dans des camions en provenance de villes comme Dieppe ou Westerham.
Lors de cette conférence de presse, le gouverneur maritime a annoncé que les autorités ont surveillé environ 30 000 tentatives de traversée de la Manche depuis le début de cette année. « C’est 25% de moins qu’en 2022, grâce au travail des forces de sécurité qui empêchent ou tentent d’empêcher les gens d’aller à la mer (…), mais c’est encore trop », a-t-il déclaré.
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