France.. Des manifestants incendient un commissariat et prennent d’assaut un aéroport à Paris

Jeudi, des manifestants français ont pris d’assaut la piste n°1 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à Paris, la capitale, interrompant les travaux et empêchant la circulation des avions, selon un correspondant d’Al-Hurra TV.

Le journaliste a déclaré que des manifestants à Lorient (nord-ouest) avaient incendié un commissariat, suggérant que des blessés s’étaient produits.

Il y a deux mois, les Français se sont soulevés contre la réforme du système de retraite impopulaire, votée sans vote à l’Assemblée nationale après des propos du président Emmanuel Macron qui ont provoqué la colère des syndicats et de l’opposition.

Les syndicats ont appelé les opposants à la réforme à descendre dans la rue et à faire grève pour la neuvième fois depuis le 19 janvier et la première fois depuis que le projet de loi a été adopté au niveau national.

Dans une interview télévisée après des semaines de tensions sociales, Macron espérait que cette réforme – mesure clé de son second mandat – entrerait en vigueur d’ici la fin de l’année mais a reconnu qu’elle était « impopulaire ».

« Cette réforme n’est ni un plaisir ni un luxe, mais une nécessité », a-t-il dit, évoquant la défense de « l’intérêt général » face à la dégradation des caisses de retraite et à l’augmentation du nombre de personnes âgées en France.

Cette réforme, initiée par Macron, relève l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

La France est l’un des pays européens où l’âge de départ à la retraite est le plus bas, bien que les systèmes de retraite ne soient pas similaires et ne soient pas totalement comparables.

Une barricade brûle lors d’une manifestation une semaine après que le gouvernement a fait adopter une réforme des retraites sans vote en utilisant l’article 49.3 de la Constitution à Paris le 23 mars 2023. – Le président français a juré avec défi de…

Cependant, les opposants à cette réforme la considèrent comme « injuste », notamment à l’égard des femmes et des travailleurs occupant des emplois difficiles.

« avant et après »

Hier mercredi, il y a eu plusieurs mouvements et fermetures affectant les dépôts pétroliers, les ports, les routes, le transport aérien, le secteur gazier et les universités.

Au niveau national, la situation du carburant se détériore légèrement, avec environ 14% des stations-service confrontées à des pénuries d’au moins un type de carburant, contre 12% mardi.

Une raffinerie sur quatre en France travaille sous Total Energies.

Le ministère de l’Environnement et de la Transition a indiqué jeudi à l’AFP que l’approvisionnement en kérosène de la région parisienne et de ses aéroports normands (ouest) était « devenu critique » alors qu’il s’apprêtait à rappeler le personnel gréviste.

De son côté, la Direction générale de l’aviation civile en France a demandé jeudi aux compagnies aériennes d’annuler 30% de leurs vols à l’aéroport de Paris-Orly et 20% dans les autres aéroports.

Les ports de Marseille-Vaux (sud) et Brest (ouest) ont été totalement fermés mercredi à l’invitation de l’influente confédération syndicale (CGT).

La Société nationale des chemins de fer (SNCF) entend également exploiter jeudi seulement la moitié de ses trains à grande vitesse et un tiers de ses trains express régionaux.

Les métros et trains de banlieue parisiens seraient « très turbulents ».

Pendant ce temps, la grève des éboueurs de Paris s’est poursuivie jusqu’à lundi après avoir commencé le 6 mars.

Macron a réitéré mercredi qu’il n’avait pas l’intention de dissoudre le Parlement, de procéder à un remaniement ministériel ou d’organiser un référendum sur la réforme du système de retraite.

Mais il a dit vouloir « reprendre » le dialogue avec les partenaires sociaux sur la relation de travail « d’ici quelques jours, quelques semaines » jusqu’à ce que les tensions se désamorcent.

Le président de la Confédération française du travail démocratique (CFDT), Laurent Bergé, a réagi en déclarant à l’AFP : « C’est un non-sens, en ce moment il y a un grand conflit social, une crise de la démocratie et une crise sociale ».

Les analystes estiment que cette réforme et le mouvement de contestation qu’elle a suscité auront un impact indélébile sur le second mandat de Macron.

« Après une telle action et une telle dispute, nous ne pouvons pas croire que nous allons supprimer des choses », a déclaré jeudi le ministre du Travail Olivier Dussopp. Il a ajouté à la radio RTL : « Il y a un avant et un après et il y a une dispute qui perdurera au-delà de l’âge d’orientation » vers la retraite. « Cependant, il y a des problèmes qui permettent de rétablir la communication par le dialogue », a-t-il ajouté.

Depuis que l’exécutif a eu recours le 16 mars, faute de majorité à l’Assemblée nationale, à l’article 49.3 de la Constitution qui lui permet d’adopter un texte sans vote, le mouvement de contestation a pris un caractère extrême.

Surtout à Paris, manifestants et policiers s’affrontent tous les soirs. Environ un millier de personnes ont été arrêtées.

Félix Germain

"Fan du Web. Étudiant au bacon d'une humilité exaspérante. Organisateur. Totalement expert de Twitter. Communicateur amical. Joueur."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *