IL (France, 2016). Super film, super qualité

Réalisateur : Paul Verhoeven. Scénario : David Burke.
Photographie : Stéphane Fontaine. Acteurs : Isabelle Huppert (Michel Leblanc), Laurent Lafitte (Patrick), Anne Consigny (Anne), Charles Burling (Richard Leblanc), Virginie Efira (Rebecca), Judith Mager (Irène). Christian Berkel (Robert), Jonas Block (Vincent), Alice Isaac (Josie) et autres

Après d’innombrables publicités, avant-premières de films et explosions d’horreur, les lumières de la pièce s’éteignent et une bagarre se fait entendre entre un homme et une femme, avec des bruits forts de céramiques tombant sur le sol et se brisant, peut-être à cause de la bagarre, ce qui elle accompagne les gémissements et les grognements. La lumière s’allume et vous voyez une femme allongée sur le sol, les jambes écartées et un homme sur le dos, vêtu de noir avec un masque de ski, ajustant ses vêtements et quittant la pièce où s’est produit l’accident. Elle a ensuite été vue en train de ramasser des assiettes, des tasses et des mugs cassés avec un balai sur une pelle à poussière et de les jeter à la poubelle.
La scène se poursuit dans la baignoire, où Michelle se détend et une tache de sang apparaît à travers les bulles. Ce qui a été dit ne peut pas être considéré comme un spoiler (cela gâche le plaisir ou l’intérêt) car cela se produit au début du film mais se poursuit tout au long du film. Après une pause de près de dix ans, Verhoeven, presque 80 ans, est de retour derrière la caméra en France avec le dernier film de la compétition officielle du Festival de Cannes de cette année.
Les critiques l’ont unanimement salué, mais le jury a peut-être trouvé extrêmement ennuyeux qu’il n’ait pas remporté de prix. Verhoeven est un réalisateur qui s’est distingué par ses provocations cinématographiques, il suffit de rappeler l’énorme influence du film à succès « Basic Instinct » d’il y a un quart de siècle.
L’excellent scénario est basé sur le roman à succès de Philippe Gian. L’héroïne de la première scène et du film en général est Michele LeBlanc, la riche propriétaire d’une société de jeux vidéo violente, qui dîne avec un groupe d’amis et de famille dans un restaurant luxueux le même jour où elle raconte leur une histoire légère. D’un ton indifférent, elle a déclaré avoir été violée et laissé tout le monde bouche bée, ne sachant que faire ou dire, au moment précis où le serveur s’apprêtait à ouvrir une bouteille de champagne comme le lui demandait l’un des serveurs. donc. Attendez un peu avant de l’ouvrir.
Michelle refuse le conseil d’aller à la police et la raison de sa réticence sera révélée plus tard. Il s’avère qu’enfant, elle était la fille de Charles LeBlanc, le tristement célèbre tueur en série des années 1970, et qu’elle a également été témoin de certaines des escarmouches de son père lorsqu’elle était enfant. Le fait est que Michelle peut continuer sa vie comme si de rien n’était. D’une manière plus intense, mêlant peur, dégoût, colère, humiliation et peut-être un peu de plaisir, j’ai ressenti.
Ces sentiments la submergent à chaque fois que le souvenir du viol revient et réapparaît encore et encore dans de brefs flashbacks. Lors d’une visite à sa mère Irène, elle considère son père comme un monstre, mais dit qu’il n’est rien de plus qu’un homme. De plus, la vieille dame flirte avec les plus jeunes, elle peut se le permettre, et en plus, elle envisage d’épouser l’homme actuel, au grand désarroi de Michel.
Les personnages qui entourent Michelle sont Richard, un écrivain qui n’a pas eu beaucoup de succès et a rompu avec elle ; Son fils Vincent, un garçon sans caractère ; Son partenaire, qui le contrôle à volonté, est à la fois Josie et Bélier ; son ancien amant Robert, le mari de son amie et partenaire Anne; Le jeune voisin pimpant Patrick est marié à Rebecca, une catholique zélée. L’actrice qui l’interprète est désormais visible sur le panneau d’affichage local dans le film Les merveilles du goût.
Ce que le réalisateur a fait est très risqué, car la représentation du viol, qui caractérise bien sûr le film, est tout à fait inhabituelle au cinéma et en est donc victime, mais le personnage en particulier, avec ses propres contradictions, y correspond parfaitement. Problème.
« Elle » est un thriller à l’américaine dans lequel planent des doutes sur l’identité du violeur et la possibilité de nouvelles agressions. Le penchant du réalisateur pour les provocations et les excès aggrave encore la situation. Chaque plan est bien réalisé pour dépeindre la contradiction perverse du personnage principal, avec des touches d’humour ici et là servant de relief comique dans un contexte tendu et dense. Une fois de plus Isabelle Huppert prouve qu’elle est une excellente actrice, accompagnée d’un casting hors du commun.
Un film choquant et génial et un labyrinthe psychologique.

Léone Duchamps

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