En 2006, Maria de Cartina (13 ans) décide de porter le hijab, mais lorsqu’elle arrive dans son école de Lyon, elle se heurte à la résistance du personnel qui l’oblige à l’enlever.
Aujourd’hui, la décision du ministre français de l’Éducation, Gabriel Attal, d’interdire le port de l’abaya dans les écoles a rappelé des souvenirs douloureux à de nombreuses femmes musulmanes en France, dont De Cartina.
La jeune Française – qui est également militante des droits humains – a évoqué ses souvenirs du personnel de son école l’obligeant à retirer son hijab, en disant : « C’était humiliant et frustrant. J’avais l’impression de retirer une partie de moi-même et c’était très difficile.
À ce stade, le personnel se tenait à l’entrée de l’école pour Kartina pour s’assurer qu’elle n’entrait pas la tête couverte.
En 2004, la France a interdit le port de tout type de symboles religieux dans les écoles et les bâtiments gouvernementaux, comme le hijab islamique, les croix chrétiennes et les chapeaux juifs.
Après environ 20 ans, le gouvernement français est revenu et a annoncé de nouvelles restrictions pour les étudiants musulmans.
Depuis septembre de cette année, il est également interdit aux étudiantes de porter l’abaya dans les écoles.
Justification française de la décision
Les autorités françaises affirment que la décision a été prise conformément aux strictes lois de laïcité du pays. Le président français Emmanuel Macron a soutenu cette décision, affirmant que les symboles religieux, quels qu’ils soient, n’avaient pas leur place dans les écoles françaises.
Mais selon De Cartina, qui travaille maintenant comme conseiller juridique et politique dans une organisation anti-islamophobie, ces lois et l’imposition d’interdictions vestimentaires et de pratiques associées reflètent les sentiments et les émotions des gens.
S’adressant à Anadolu, elle a ajouté : « Aujourd’hui, il est demandé aux filles de se déshabiller devant tout le monde à l’entrée de leurs écoles ».
Concernant l’interdiction du hijab il y a plus de deux décennies, De Cartina a déclaré : « J’étais très en colère parce que je ne comprenais pas cette injustice à mon égard. Je n’ai pas eu le droit de porter le hijab pendant six ans, d’abord au lycée, puis à l’université. »
Mais les conséquences de cette décision pour De Cartina ne s’arrêtent pas là, car selon elle, l’affaire touche divers aspects de sa vie, car elle n’a pas été autorisée à faire des voyages scolaires et à participer à des activités de natation en raison de l’interdiction » Maillots de bain « islamiques » (le burkini).
De Cartina a mis en garde contre l’impact du manque d’action internationale des musulmans contre de telles décisions, affirmant que ce manque conduirait la France à continuer de mettre en œuvre davantage de ces mesures discriminatoires.
Ciblage
Dans ce contexte, Kawthar Najeeb, expert en islamophobie, estime que ces mesures ne visent que les femmes musulmanes et reflètent une exagération des faits.
Elle a dit qu’ils ciblent les femmes musulmanes simplement parce qu’elles portent des vêtements longs ou des pantalons blancs ou des kimonos (vêtements amples de la culture japonaise) ou des vêtements noirs ou beiges, et que c’est exagéré.
Elle a ajouté : « Il ne s’agit pas seulement d’abayas ou même de robes longues, il s’agit simplement de savoir qui porte ce type de robe. »
Najib a souligné que la récente décision d’interdiction montre que la France n’abandonnera pas sa politique anti-islam, déclarant : « Ils sont tellement déterminés qu’ils peuvent proposer des lois qui choquent le monde et ils continuent de le faire ».
Un état de fierté chez les musulmans français
Malgré la situation actuelle, Naguib a exprimé son optimisme quant à l’avenir de la communauté musulmane en France, soulignant que la jeunesse musulmane en particulier est fière de son identité islamique.
Elle ajoute qu’en 2004 il y avait peu de femmes portant le hijab en France et qu’aujourd’hui il y a une demande croissante pour le port du hijab.
Elle a également souligné que la persistance de pratiques qui reflètent la haine envers les musulmans accroît davantage qu’auparavant l’attachement des musulmans eux-mêmes à leur identité et leur fierté à l’égard de celle-ci.
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