La doctrine française voit une solution au conflit du Sahara comme la fin de l’hégémonie sur les pays du Maghreb (dialogue)

Le professeur de sciences politiques Khaled Yaimout estime que la foi française reconnaît que la résolution du problème du Sahara marocain entre le Maroc et l’Algérie signifie la fin de l’hégémonie française sur les pays du Maghreb, ajoutant que la concurrence russe avec la France en Algérie ajoute Paris à celle de donner la priorité aux algériens. intérêts au détriment du Maroc.

Dans une interview au journal Al-Amq, Yamot a estimé que les crises périodiques des relations franco-algériennes sont absorbées et gérées par l’élite militaire et sont pratiquement dirigées par l’élite des affaires et par la pleine exploitation des politiciens dans leurs institutions qui mettent en évidence le caractère des relations franco-algériennes fondées sur l’élite : unies militairement et économiquement par la loyauté à la France.

Ci-dessous la conversation complète :

La relation entre le Maroc et la France est-elle dans l’impasse ?

Nous vivons une crise consécutive dans les relations franco-marocaines depuis plus de deux ans et toutes les indications actuelles confirment fortement la poursuite de la crise et qu’elle va s’approfondir du fait de la réalité internationale. Bien que les médias datent la crise de 2020 après J.-C., ce qui est certain, c’est que le contexte des tensions franco-marocaines est bien plus ancien et fortement influencé par deux facteurs principaux.

Premièrement, la relation entre les deux pays évolue avec la dynamique internationale actuelle basée sur de nouveaux partenariats et alliances. Le deuxième facteur est principalement dû aux contradictions croissantes des intérêts stratégiques entre Paris et Rabat, qui transforment par endroits la crise en un affrontement structurel et institutionnel de longue durée. Cette image signifie clairement que le temps de la crise est ancien et que les deux parties l’ont compris.

Cependant, la tentative de l’ancien président français François Hollande d’esquisser un plan pour une nouvelle vision globale de la relation dans son discours au Parlement marocain le 4 avril 2013 a manqué les contradictions internes et l’impact de la dynamique internationale sur ces relations. Il semble que l’actuel président Macron ait hérité des premières « congés » de la crise et n’ait jusqu’à présent pas été en mesure de trouver une formule acceptable pour établir de nouvelles relations avec le Maroc, fondées sur le respect de la souveraineté marocaine et des intérêts stratégiques du pays . Cet échec explique l’entrée des relations franco-marocaines en détention dans une crise très profonde, sans parvenir à une impasse.

Comment le Maroc peut-il utiliser les tensions franco-algériennes à son avantage ?

Il faut comprendre la nature des relations franco-algériennes, qui reposaient sur une élite militaire et économique unie par la loyauté à la France. Par conséquent, les crises périodiques auxquelles ces relations sont soumises sont absorbées et traitées par l’élite militaire et pratiquement drainées par l’élite des affaires, avec la pleine exploitation des politiciens et de leurs institutions.

On peut dire que l’emprise française en Algérie est actuellement confrontée à une réelle concurrence de la Russie, qui a créé une élite au sein de l’armée algérienne qui lui est fidèle. Cela a conduit la France ces dernières années à s’adapter à ces transformations, privilégiant ainsi certains intérêts algériens au détriment du Maroc. Malheureusement, cela a renforcé la validité de la doctrine française, qui reconnaît que la résolution de la question du Sahara marocain entre le Maroc et l’Algérie signifie la fin de l’hégémonie française sur les pays du Maghreb.

Tout cela a poussé le Maroc hors du cercle étroit dans lequel il s’est placé depuis des décennies et qui fait de la France l’orbite des activités internationales du Maroc. Il semble que cette transformation marocaine, étouffée dans l’œuf depuis 2007 après JC, se soit transformée en une vision globale, s’appuyant sur certaines puissances internationales influentes, notamment les États-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne, et Israël a été dans certains aspects supplémentaires pour que le Maroc puisse générer une activité internationale capable de contourner l’influence française sur certains dossiers et les plus hauts intérêts stratégiques du Royaume.

Comment l’État profond en France voit-il les tensions entre Rabat et Paris ?

Au Maroc, la perception est promue que l’État profond en France a un grand respect pour le Maroc. Cette perception est très naïve et largement partagée par les élites marocaines pro-françaises depuis des décennies. En fait, la perception des élites françaises de la sécurité, de l’élite militaire et d’une grande partie des élites d’affaires n’est pas basée sur le respect mais sur la préservation de l’héritage colonial et la défense des intérêts français dans leurs colonies d’une manière qui renforce la position internationale française. et le garde dans le club pour adultes. Par conséquent, parler des intérêts du Maroc en tant qu’État souverain ne se fait qu’au service des intérêts stratégiques français.

On peut dire que c’est le principal problème entre le Maroc et la France en ce moment. Cela explique aussi la contradiction et le conflit économique et sécuritaire que se livrent les deux camps, surtout depuis 2010, le tout à l’opposé de la perception de l’État profond français. Ce dernier a mené de véritables batailles contre les priorités, les intérêts et les hommes de l’appareil de sécurité marocain, l’incitant à réagir de manière appropriée afin de maintenir son professionnalisme et d’adresser un message compréhensible à l’État profond français.

Et du contexte de plusieurs événements qui ne peuvent être détaillés ici ; Je crois actuellement que l’État profond en France n’a aucune vision de développer de nouvelles relations avec le Maroc mais est en conflit avec lui et toutes les indications actuelles sont que cela va se prolonger. Le président actuel Macron pourrait ne pas être en mesure de changer la situation actuelle pour deux raisons principales.

Le premier est la nature de la doctrine des élites sécuritaires et militaires françaises, ainsi que l’influence d’un large éventail d’élites économiques sur le champ politique français. La seconde est la nature de la vision de la monarchie du Maroc, son unité et son avenir en tant que pays avec une position géopolitique, capable de conclure des partenariats et des alliances non traditionnels.

Et puisqu’il existe une contradiction fondamentale entre les priorités du système politique marocain, qui est basé sur l’urgence de résoudre le problème du Sahara marocain ; Et si la perception et la conviction de l’État Profond français sont basées sur la durabilité du problème créé par l’homme lié au Sahara (soutenabilité de la situation actuelle), la crise actuelle va se poursuivre et s’approfondir.

Édith Desjardins

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