La corruption est un phénomène complexe et persistant qui touche toutes les régions du monde. La corruption représente un obstacle fondamental au développement durable de nos sociétés, car elle menace l’État de droit, entrave le bon fonctionnement de l’économie et constitue un facteur déstabilisateur aux niveaux national, régional et international.
La corruption commise dans des pays permet dans certains cas d'acquérir des biens dans d'autres pays. La restitution des biens acquis illégalement, en coopération avec les pays d'origine, afin que leur population puisse en bénéficier autant que possible, constitue un outil efficace de lutte contre la corruption.
La France, sous l'impulsion du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, a mis en place un mécanisme de restitution des « biens acquis illégalement », mis en œuvre par Loi systématique n° 2021-1031 du 4 août 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales.
Ce mécanisme innovant vise à restituer durablement les fonds issus de la vente des « biens illégalement acquis » confisqués par la France au titre d'activités de coopération et de développement dans les pays concernés, au profit de leurs populations. Le mécanisme est opérationnel depuis la création de ses dispositions Circulaire n°6379/SG du 22 novembre 2022 Signé par le Premier ministre.
En droit français, le pays d'origine peut demander la restitution des « biens acquis illégalement » confisqués par les autorités judiciaires françaises en déposant une demande d'entraide judiciaire. L'État concerné peut également saisir les tribunaux français pour constater un droit de propriété ou demander une indemnisation selon les modalités suivantes :
- En tant que partie civile, introduire une action devant la justice française si l'affaire conduit à l'ouverture d'une enquête indépendante en France, notamment pour enquêter sur des affaires de blanchiment résultant d'actes de corruption,
- Ou en engageant une procédure civile distincte.
Le mécanisme de restitution des « biens acquis par des moyens illégaux », géré par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, permet l'ouverture de prêts à hauteur des sommes confisquées après inscription au budget général de l'État. Ces sommes sont ensuite mises à disposition pour des activités de coopération et de développement. Grâce à ces fonds, diverses organisations peuvent mener des activités de coopération et de développement qui apportent le maximum de bénéfices aux peuples concernés.
La mise en œuvre du mécanisme de recouvrement s'effectue dans le cadre de la coopération entre la France et les pays d'origine des fonds. Les activités financées par ces montants peuvent prendre différentes formes, à condition qu'elles conduisent à une amélioration des conditions de vie de la population, notamment :
- Projets d'infrastructures mis en œuvre par des donateurs internationaux,
- Les initiatives menées par les Nations Unies telles que les activités de l'UNESCO visant à améliorer la qualité de l'éducation,
- Ou soutenez les activités de la société civile.
Ces activités ne peuvent pas être incluses dans l'aide publique française au développement car elles visent à rembourser les populations affectées par des sommes injustement privées d'elles.
Les organismes successeurs impliquent les habitants dans la mise en œuvre des projets financés grâce aux fonds collectés. Une partie des fonds récupérés pourra être utilisée pour financer des activités visant à renforcer les capacités des organisations de la société civile locale, à les sensibiliser aux questions de récupération de biens et à leur permettre de développer leurs propres mécanismes de suivi et de contrôle de l'utilisation des fonds.
Les organisations de la société civile françaises et internationales sont des partenaires de référence pour mener des activités de renforcement des capacités des organisations de la société civile dans les pays d'origine des fonds.
Elle veille à ce que les organisations de la société civile soient bien informées en adhérant aux bonnes pratiques énoncées dans la circulaire en matière de transparence et de traçabilité de l'utilisation des fonds. La circulaire prévoit spécifiquement la publication de tous les accords écrits signés avec l'État d'origine sur l'attribution des fonds, des informations sur les activités financées telles que la valeur de l'activité, le but, les rapports d'audit, l'évaluation des fonctionnaires, etc. et, le cas échéant, des accords avec les organisations responsables de la mise en œuvre des projets.
juin 2023
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