La France demande à nouveau à Téhéran de libérer ses cinq citoyens
Abdollahian rejette ce qu’il considère comme une « ingérence européenne » dans les affaires intérieures de l’Iran
Mercredi – 17 Rabi’ al-Awwal 1444 AH – 12 octobre 2022 AD
Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères (AFP)
Paris – Téhéran : « Moyen-Orient »
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a renouvelé son appel à la libération de cinq Français détenus en Iran lors d’une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian, qui a dénoncé ce qu’il a qualifié d' »ingérence européenne » dans les affaires intérieures de l’Iran et a souligné qu' »aucun parti doit » menacer sa sécurité nationale.
Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que Colonna « s’est penché sur la situation de nos citoyens détenus arbitrairement en Iran et a renouvelé notre appel à leur libération immédiate. Elle a rappelé qu’il était inacceptable de divulguer les prétendus aveux de deux d’entre eux.
La semaine dernière, Téhéran a diffusé un clip vidéo présenté comme des « aveux » par les syndicalistes Cecil Kohler et Jacques Paris ; Ce qui a provoqué une réaction de condamnation de Paris. Le ministre français, dans une déclaration à la radio France Inter, a indiqué que cinq ressortissants français sont détenus en Iran, à savoir : Fariba Adelkhah, la chercheuse franco-iranienne arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » et Benjamin Brier, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois de prison pour espionnage, et Kohler et Paris, arrêtés en mai dernier. Quant au cinquième détenu, il s’agit d’un « Français qui était en visite temporaire » à Téhéran et qui a été récemment arrêté, selon le ministère.
Fin septembre, Téhéran a annoncé l’arrestation de neuf étrangers, dont un Français, dans le cadre de la vague de protestations qui déferle sur le pays depuis la mort de l’Irano-kurde Mahsa Amini.
Alors que l’élan des protestations, qui s’apprêtent à entrer dans leur deuxième mois, se poursuivait, Colonna « a fermement condamné la répression pratiquée en Iran et appelé ce pays à honorer les engagements internationaux auxquels il a souscrit ». Dans sa déclaration à France Inter, Colonna a révélé que l’Union européenne avait accepté d’imposer des sanctions aux responsables de la répression en Iran. Elle a expliqué que ces sanctions seront entérinées par le Conseil européen la semaine prochaine, notamment un « gel des avoirs et une interdiction de voyager » des responsables de la répression qui a fait des centaines de victimes.
D’autre part, l’agence de presse Fars, qui est liée aux Gardiens de la révolution, a cité le ministre Abdollahian lors d’une conversation téléphonique avec Colonna disant que Téhéran « ne permettra à aucune partie interne ou externe de compromettre sa sécurité ». Dans un tweet, il a indiqué que lors de l’appel, il s’était opposé à « l’ingérence de l’Europe dans les affaires intérieures de l’Iran ». Il a averti que Téhéran réagirait « sous forme de représailles » si l’Union européenne lui imposait des restrictions.
Lors d’un autre appel téléphonique avec le ministre bulgare des Affaires étrangères, Nikolai Melkov, Abdollahian a critiqué ce qu’il a appelé les doubles standards des pays occidentaux concernant les « troubles » en Iran. « Il est surprenant que la gestion des troubles en Europe soit une bonne et nécessaire chose et considérée comme une répression en Iran », a-t-il déclaré. Il a déclaré à son homologue bulgare : « La constitution iranienne garantit le droit du peuple à manifester pacifiquement, mais la protestation légitime est complètement différente des troubles organisés et du terrorisme visant la sécurité de l’Iran ainsi que la vie et les biens de son peuple.
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