La France a exprimé lundi son opposition à la fixation d’un objectif unique de réduction de la consommation de gaz en Europe après que la Commission européenne a proposé une réduction de 15%, tout en soulignant sa détermination à être pleinement solidaire avec l’Allemagne.
« Nous ne voulons pas adopter des objectifs unifiés qui ne soient pas adaptés aux réalités de chacun et n’affecteront finalement pas notre capacité à exporter du gaz vers nos voisins », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition énergétique.
Elle a expliqué que la France vise un accord qui « établisse le principe de réductions coordonnées de la consommation de gaz, mais qui tienne compte en même temps des spécificités de chaque Etat membre, notamment notre capacité à exporter du gaz ».
Est-il techniquement possible d’exporter du gaz de la France vers l’Allemagne ?
La France dispose d’un bon approvisionnement en gaz car, contrairement à l’Allemagne, elle est moins dépendante de la Russie. Si le pays réduit volontairement sa consommation, il fournira des volumes de gaz qu’il pourra ensuite exporter vers ses voisins pour répondre à leurs besoins, mais cette capacité d’exportation est limitée par la taille des gazoducs existants, et le gouvernement français estime qu’il ne le fera pas. pouvoir exporter physiquement 15 % de son gaz vers l’Allemagne.
Le plan de Bruxelles, toujours en attente de ratification par les Etats membres, impose à chaque pays de « tout mettre en oeuvre » pour réduire sa consommation de gaz d’au moins 15% entre août 2022 et mars 2023 par rapport à la moyenne de la même période en août Précédent année à moins de cinq ans. .
En cas de « risques graves de pénurie », Bruxelles, après concertation avec les pays, demande l’activation d’un mécanisme d’alerte, selon lequel une réduction de 15% de la consommation pour les 27 pays devient « contraignante ».
Ces principes, qui devaient être discutés lors d’un conseil extraordinaire des ministres européens de l’énergie à Bruxelles, se sont heurtés à l’opposition de plusieurs pays comme l’Espagne, la Grèce et le Portugal.
Cependant, la France insiste sur le devoir de « solidarité », notamment avec l’Allemagne, très dépendante du gaz russe, et pointe l’interdépendance étroite entre les deux économies.
Mais une réduction volontaire de la consommation de gaz en faveur de l’Allemagne n’est envisageable que si elle peut être exportée.
Or, les capacités d’interconnexion entre la France et l’Allemagne sont « enfin limitées, financièrement et techniquement », selon les cercles du ministre français.
« Nous ferons bien sûr tout notre possible pour aider nos partenaires européens », a-t-elle ajouté, mais « il ne sert à rien de faire des efforts supplémentaires qui n’affectent en rien la capacité d’aider nos voisins ».
En revanche, la France exhorte les pays à ratifier également le mécanisme d’alerte conduisant à une réduction obligatoire de la consommation de gaz, car « sur une question de cette importance, il est important que les États membres aient leur mot à dire ».
« Maven de la bière. Expert du Web. Troublemaker de longue date. Organisateur en herbe. Communicateur général. Gourou de la télévision. »