La France vit-elle un séisme politique avec l’alliance d’extrême droite ?

Paris-AFP

Le chef du Parti républicain de droite, Eric Ciotti, a appelé mardi à la formation d’une « alliance » inédite avec l’extrême droite, qui pourrait déclencher un nouveau séisme en France après le choc de la dissolution de l’Assemblée nationale, le l’appel à des élections législatives anticipées du président Emmanuel Macron, qui exclut toute démission.

Cette évolution radicale de la scène politique française, avec la victoire écrasante du Rassemblement national d’extrême droite aux élections européennes de dimanche, impacte également l’opposition de gauche, qui tente de surmonter ses divisions en vue des élections législatives prévues à deux tours. le 30 juin et le 7 juillet de l’année prochaine.

A droite, Ciotti, le leader du parti qui se dit héritier du gaullisme, a provoqué un nouveau choc retentissant en appelant pour la première fois en France à une « alliance » avec le Rassemblement National.

Dans une interview accordée à TF1, Sioti a déclaré : « Nous devons nous allier au Parti du Rassemblement national et à ses candidats tout en préservant notre identité. Sioti a immédiatement été vivement critiqué par plusieurs cadres de son parti, qui l’ont appelé à démissionner de son poste de président ». ce qu’il proposait était une décision personnelle.

Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, ancien membre du Parti républicain ayant rejoint le camp d’Emmanuel Macron en 2017, a accusé Ciotti d’avoir signé les « Accords de Munich » de 1938, alors signés par la France et l’Allemagne nazie. d’autant plus qu’il voulait « porter atteinte à l’honneur de la famille gaulliste ».

-Fausse marginalisation

– L’Assemblée nationale, portée par son succès aux élections européennes et considérée comme le candidat le plus probable aux prochaines élections législatives, s’est félicitée de cette nouvelle victoire et a salué ce choix courageux car il reflète un « sens des responsabilités ».

Marine Le Pen, chef du Rassemblement national, a déclaré : « Quarante ans de fausse exclusion disparaissent après nous avoir fait perdre tant d’élections. Marine Le Pen a perdu l’élection présidentielle à deux reprises face à Macron. »

Macron, qui a plongé le pays dans l’incertitude après la défaite de son camp aux élections européennes dimanche en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, précisera la direction qu’il considère appropriée pour la nation lors d’une conférence de presse prévue mardi, mais qui a été reportée. au mercredi après-midi.

Dans un entretien au Figaro Magazine mardi, Macron a confirmé qu’il refusait de se retirer quel que soit le résultat des élections législatives, qui pourraient amener l’extrême droite au pouvoir pour la première fois alors que le pays se prépare à accueillir les Jeux olympiques à partir de juin juillet. Du 26 au 11 août de l’année prochaine.

Interrogé sur la possibilité que l’Assemblée nationale demande sa démission en cas de victoire, Macron a démenti cette hypothèse.

Il a déclaré : « L’Assemblée nationale n’est pas le parti qui formule la Constitution ou son esprit. Les institutions sont claires, tout comme la position du président, quel que soit le résultat. C’est pour moi une affaire constante et inviolable.

Un sondage d’opinion réalisé par les instituts Harris Interactive et Toluna, dont les résultats ont été publiés lundi, montre que le Rassemblement national obtiendra 34% des voix au premier tour du scrutin le 30 juin, ce qui lui permettra de s’imposer en au second tour une semaine plus tard, une majorité relative de 235 à 265 sur 577 sièges à l’Assemblée nationale.

L’enquête d’opinion donne le camp présidentiel à 19% des intentions de vote et seulement 125 à 155 sièges, contre 115 à 145 pour la gauche, qui devrait obtenir 22% des intentions de vote sous sa nouvelle bannière unifiée. Selon les enquêtes d’opinion, le Parti républicain se contenterait de 9% des voix.

– Grandes manœuvres

Après des désaccords survenus entre eux lors de la campagne des élections européennes, les quatre principaux partis de gauche – France Fière, le Parti Socialiste, les Verts et le Parti Communiste – ont annoncé lundi qu’ils étaient une nouvelle fois convenus de rester unis depuis le premier tour. voter pour soumettre des candidatures, même s’il y avait des divergences persistantes.

Le Premier ministre Gabriel Attal a vivement critiqué mardi cette alliance, la qualifiant d’odieuse, et souligné que les socialistes veulent parvenir à un accord avec la fière France (la gauche radicale), accusée d’avoir des positions ambiguës sur l’antisémitisme.

Les pourparlers visant à clarifier le programme commun et à diviser les 577 circonscriptions électorales ont repris mardi. Cependant, l’élection d’un leader pour cette coalition reste toujours en suspens.

Dans le camp présidentiel, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a levé ses réserves et appelé à « construire une nouvelle majorité ».

Atal a réitéré : « Je remplirai mon devoir de citoyen engagé envers son pays qui fera tout pour éviter le pire », reconnaissant que la dissolution de l’Assemblée nationale a été dure pour les représentants de la majorité.

Les partis politiques manquent de temps ; Les candidatures doivent être soumises dans un délai allant du mercredi au dimanche.

Édith Desjardins

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