La Grande Mosquée de Paris, construite par les Marocains et acquise par l’Algérie

Elaf de Paris : A l’heure où une grande confusion s’installe sur la question de « l’islamisation de la France », une fête franco-algérienne est organisée aujourd’hui, mercredi, dont le but, selon le site français (causeur), est de commémorer le centenaire de la pose de la première pierre de la Grande Mosquée de Paris. La cérémonie sera marquée par la présence du président français Emmanuel Macron.
A noter que la célébration est le fruit d’une initiative de l’imam de la mosquée franco-algérienne, Chamseddine Hafez.
Cet édifice religieux était avant tout un projet marocain et a été aménagé par des artisans marocains spécialement envoyés de Fès, comme en témoignent les mosaïques et zelliges de type qui décorent la mosquée.
La mosquée appartient à l’Association des Habous et des Lieux Saints, qui a été fondée en 1917 au Palais Royal du Maroc à Rabat sous les auspices du Sultan Moulay Youssef Al-Alawi, qui a ordonné le début de la construction en 1922 par le maréchal Hubert Lyautey, alors résident français. Général au Maroc.
La mosquée est inaugurée quatre ans plus tard, en juillet 1926. Leur objectif était d’honorer les 100 000 combattants musulmans morts pour la France, principalement pendant la Première Guerre mondiale.
Le jour de l’ouverture des chantiers, le Maréchal Lyautey a personnellement adressé une lettre au Sultan Moulay Youssef, commémorant aujourd’hui la création de la place, dans laquelle il notait ce qui suit : « Quand j’ai prononcé le nom de Son Honorable Majesté, c’était bien par le public et ensuite être reçu par des membres de différentes nationalités musulmanes. »
Kaddour bin Ghabrit, d’origine algérienne, a été le premier Imam de la Mosquée et l’un des sujets de l’honorable royaume après avoir obtenu la nationalité marocaine, puisque ses études à l’Université d’Al-Qarawiyyin à Fès et les différents emplois qu’il a occupés l’ont fait Sultan Moulay Youssef proche, et c’était la raison de sa nomination après La Mosquée.
Il est à noter que de nombreuses tentatives ont été faites pour manipuler les systèmes de base de l’Association des Habous. Des tentatives ont toujours été faites pour réécrire l’histoire de cette mosquée, notamment pour cacher ses racines marocaines.
Les manœuvres ont été initiées en 1954 par François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, un socialiste qui a reconnu que la mosquée parisienne était devenue au fil du temps le « centre du patriotisme marocain » et le siège d’un mouvement militant pour le roi Mohammed V, qui était en exil à Madagascar.
Les socialistes français ont donc entrepris de dominer la mosquée en s’ingérant dans son administration et en lui donnant une vision sous prétexte de « laïcité et républicanisme ».
A l’époque de l’imam Hamza Boubaker, les socialistes voulaient modifier les textes juridiques de l’Association islamique Al-Ahbas.
Le premier pas vers cela fut l’ouverture d’un nouveau bureau du club en Algérie en 1962 et avec lui la domination du club et donc le contrôle de la mosquée.
La nomination du franco-algérien Hamza Boubaker par le président français Guy Molly comme administrateur de la mosquée en 1957 pour une période jusqu’en 1982 marque un tournant pour la mosquée de Paris. Les accusations montèrent contre l’État algérien naissant, tout comme la colère, qui eut d’importantes ramifications diplomatiques, notamment le changement de législation de l’Association des Habous, qui fut la première étape du processus algérien de réécriture de l’histoire et de confiscation des lieux de culte.
En 1962, dans un mémorandum adressé à l’État français, le ministre plénipotentiaire Claude Lebel signait : « La réapparition à Alger d’un prétendu Bureau de l’Association des Lieux Saints, remanié de toutes pièces pour répondre aux besoins de l’affaire dans le cadre de une procédure d’urgence.» Référence à la faible représentation des non-membres des Algériens dans ce bureau.
En 1982, suite à un accord entre Hamza Boubaker et le gouvernement algérien, ce plan est dévoilé.
Après une période où les membres du Front de libération nationale algérien ont discuté de la présidence de la mosquée de Paris, Ibn Hamza Boubaker a été proposé dans les médias.
Dalil Boubaker a affronté les événements de la « décennie noire » qui s’est achevée en 1995 avec le déclenchement de la première grande série d’attentats islamistes en France.
Sachant que Dalil Boubaker a été à l’origine de la reconnaissance de l’hégémonie algérienne sur la mosquée.
Il n’en reste pas moins que la Grande Mosquée de Paris est étroitement liée au Maroc.
Et à l’heure où les divergences diplomatiques entre le Maroc et la France se creusent, de nombreux observateurs estiment qu’il aurait été une bonne chose que le président Macron n’ait pas participé à une fête algérienne visant à saisir la mémoire.
Le site français a promis la cérémonie et sa présence de la part du président Macron qu’il s’agit d’une véritable impasse, laissant entendre dans le même contexte qu’il va bouleverser le Maroc et sauter sur des faits historiques, mais en même temps il sera plus proche de l’Algérie , le Macron « coûte que coûte » de nouer avec lui des relations solides pour s’approvisionner en gaz face au rude hiver européen qui s’annonce.
Et la partie française de souligner que « La Grande Mosquée de Paris n’est pas la mosquée d’Alger, car sa propre histoire confirme qu’elle est la mosquée des musulmans qui se sont battus pour la France, et bien que certains d’entre eux étaient Algériens, n’étaient-ils pas tous les mêmes De plus, son histoire le lie étroitement et fortement au Maroc.
Le site a conclu en notant que s’il y a des querelles diplomatiques quotidiennes entre le Maroc et la France, le président Macron aurait mieux fait de refuser de l’inclure dans une cérémonie algérienne visant à déformer l’histoire.

Léone Duchamps

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