A l’heure où le déclin de l’influence française sur le continent africain s’accélère avec la série de coups d’État dans la zone d’influence historique française sur le continent africain, on peut dire que les vétérans se souviennent quelque part de l’ère des indépendances africaines au début. Dans les années 1960, lorsque Paris fut contraint d’abandonner ses colonies, notamment après avoir perdu les guerres d’Indochine à la fin des années 1950, il abandonna le Vietnam, le Laos et le Cambodge et fut remplacé par les États-Unis. Quant à l’Afrique, la guerre de libération de l’Algérie, débutée en 1954, s’est terminée par l’indépendance du pays en 1962 et le départ d’Algérie de centaines, voire de milliers de citoyens français. Peut-être pour absorber le choc, l’ère de l’indépendance africaine avait besoin d’un dirigeant français exceptionnel qui prenait des décisions historiques et en assumait la responsabilité, comme le général Charles de Gaulle, héros français de la Seconde Guerre mondiale. Lui seul reconnaissait la réalité de la situation et les limites des capacités françaises à cette époque, il prit donc des décisions douloureuses et courageuses et mit fin au colonialisme officiel afin de préserver l’influence pratique de la France sur tout le continent africain. En alliance avec la France, des républiques indépendantes ont émergé dont l’influence a dominé la vie publique et privée à différents niveaux politique, sécuritaire et économique. Cette phase a duré, d’une manière ou d’une autre, du début des années soixante du siècle dernier jusqu’à la deuxième décennie du troisième millénaire. Ici, les récents coups d’État qui ont eu lieu dans les zones ouest-africaines et sahéliennes, du Mali au Burkina Faso et au Niger et enfin dans la région de l’Afrique centrale au Gabon, sont un signal d’alarme pour une nouvelle phase de présence française dans cette région. L’infiltration de la Chine à travers les investissements, les flux financiers et les politiques de crédit, et de la Russie à travers les politiques grossières représentées par le recours aux groupes mercenaires « wagnériens », a constitué un défi majeur pour Paris, frappé par deux incursions majeures dans son « arrière-cour ». » La troisième crise putschiste s’est produite au Niger, après le Mali et le Burkina Faso, où elle s’est aggravée sans que Paris puisse la contenir, bien que le pays maintienne des forces armées relativement importantes dans le pays et dispose avec elles d’une grande influence économique, commerciale et culturelle. Une crise menace de s’opposer à l’influence française qui persiste depuis l’indépendance du pays jusqu’à aujourd’hui. De plus, toutes les options que le président français Emmanuel Macron a sur la table sont difficiles et extrêmement complexes, donc l’option militaire avec la supériorité décisive des Français des forces capables de détruire l’armée nigériane sont quasiment impossibles en raison de leur manque de couverture africaine nécessaire et du déclin du groupe « CEDEAO » de l’option militaire, ainsi qu’en raison de la faiblesse des alliés de Paris, sur le terrain ou sur le terrain. dans l’armée. Par conséquent, les Français n’ont d’autre choix que de s’appuyer sur l’approche américaine, moins sévère, pour faire face au coup d’État et peut-être plus tard accepter de rester en retrait tandis que les Américains doivent résoudre la crise et limiter les pertes.
Au Gabon, le problème est quelque peu différent. La famille du président déchu Ali Bongo contrôle le pouvoir depuis 1967. C’est une très longue période. Même si les putschistes n’ont pas encore exprimé leur hostilité à l’égard de Paris, le défi est grand et les risques plus grands compte tenu des grands intérêts économiques et politiques qui lient le Gabon à la France. La question est : les putschistes au Gabon, comme au Niger, vont-ils riposter contre la France ? Ou bien le jeu est-il différent et Paris peut-il surfer sur la vague des putschistes (s’il n’y a pas un provocateur chinois ou russe derrière eux) et protéger ses intérêts ? La vérité est que la famille Bongo a régné pendant très longtemps. Il n’est pas raisonnable que Paris défende un régime héréditaire, entaché par la corruption depuis plus de 57 ans. Par conséquent, la politique française, confrontée aux plus grandes épreuves historiques depuis l’ère des indépendances en Afrique, nécessite une révision en profondeur pour aborder deux facteurs fondamentaux : Premièrement, l’évolution de l’image de la France et de la mentalité des peuples et des élites africaines à son égard. Le deuxième est la pénétration de la Chine et de la Russie sur le continent. Mais il reste important de dire à ces élites et peuples africains que remplacer l’influence française postcoloniale par un colonialisme déguisé d’un type différent de celui de la Chine ou de la Russie ne sera pas une solution pour le continent africain, mais apportera plutôt davantage de malheur.
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