La politique parisienne dans la guerre à Gaza déplaît aux diplomates français… Macron défend sa position « équilibrée »

Lors d’une conférence de presse mercredi à Berne, le président français Emmanuel Macron a défendu une position « équilibrée » entre Israël et le Hamas qui n’a « jamais changé » et a condamné plus fermement encore « le bombardement d’infrastructures civiles dans la guerre entre Israël et le Hamas ».

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Le premier jour de sa visite officielle en Suisse, Macron a déclaré : « Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les bombardements contre des civils, en particulier contre des infrastructures civiles, qui doivent être protégées par notre droit international et humanitaire ».

Mécontentement de certains employés du ministère français des Affaires étrangères

Un groupe de diplomates français travaillant au Moyen-Orient a critiqué la politique du président Emmanuel Macron dans la région et sa position pro-israélienne dans une note interne, une initiative inhabituelle qui exprime le mécontentement de certains employés du ministère français des Affaires étrangères.

Les diplomates français ont révélé les grandes lignes de ce mémorandum au journal local Le Figaro, mais le contenu littéral n’a pas été divulgué.

L’ancien ambassadeur de France en Jordanie, Denis Bouchard, a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il s’agissait « d’un mémorandum interne collectif à caractère professionnel », mais a noté qu’il était « d’une forme inhabituelle, puisqu’il porte les signatures d’environ… ». Moyen-orient. »

Bouchard en a parlé avec une des personnes qui étaient au courant.

La France perd son influence politique historique

Le ministère des Affaires étrangères reçoit chaque jour des dizaines de notes diplomatiques des ambassades et consulats français du monde entier, mais elles ne sont pas adressées au public.

Le partage de ce mémorandum n’est donc pas considéré comme « accidentel », comme l’a expliqué un diplomate à Paris à l’Agence France-Presse sans révéler son identité, à l’heure où la guerre entre Israël et les Palestiniens suscite un vif débat dans la société française. dont le ministère des Affaires étrangères n’a pas été épargné.

Ce document apparaît comme « une initiative d’ambassadeurs qui partagent le même diagnostic » de la situation, a noté Bouchard, qui était auparavant directeur pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient au département d’État.

Il « exprime également son inquiétude quant à la perte d’influence de la France, y compris dans les pays avec lesquels le pays entretient traditionnellement de bonnes relations, comme le Liban, la Jordanie et l’Égypte ».

« Les positions de Macron sur le conflit israélo-palestinien sont incompréhensibles. »

De son côté, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Lugandre, a répondu que le ministère « ne fait aucun commentaire sur la correspondance diplomatique à caractère confidentiel ».

Elle a ajouté, soulignant que « la diplomatie n’est pas une question d’opinions personnelles exprimées dans la presse. Le devoir de discrétion et de loyauté s’applique aussi bien aux diplomates qu’à tous les salariés.

L’ancien ambassadeur en Irak et en Tunisie, Yves Aubin de Lamsouzière, considère ce mémorandum « comme le résultat des positions successives de Macron sur le conflit israélo-palestinien, incompréhensibles pour certains ambassadeurs ».

Il a ajouté : « On a l’impression qu’il s’agit d’initiatives et de propositions irréfléchies ou complètement improvisées, comme son appel à étendre les tâches de la coalition internationale contre (ISIS) pour inclure également la lutte contre le mouvement Hamas. »

C’était une position « inutile et dénuée de sens », étant donné que de nombreux pays arabes ne l’auraient pas accepté.

« Le président français a perdu sa crédibilité dans le monde arabe. »

De Lamsoisière poursuit en affirmant que les positions de Macron rendent la politique étrangère de la France « incompréhensible », compliquant ainsi la mission de ses ambassadeurs sur le terrain.

Il note que le conflit israélo-palestinien a été « un élément structurel de la politique étrangère française » depuis l’époque du président Charles de Gaulle jusqu’à Jacques Chirac, et regrette que cette question ait perdu sa « centralité ».

Il a ajouté : « Le problème est grave car il est lié à la perte d’influence dans la région ».

Début novembre, l’un des conseillers du Premier ministre irakien, Muhammad Shiaa Al-Sudani, sans donner son nom, avait exprimé une analyse similaire, déclarant à l’Agence France-Presse : « Le président français a perdu sa crédibilité dans le monde arabe » ainsi que sa réputation, surtout après les déclarations qu’il a faites lors de sa visite en Israël, où il a déclaré son soutien à Inconditionnel pour eux.

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En revanche, Denis Bouchard et Yves Aubin soulignent que les diplomates français sont également « préoccupés » par la « méthodologie » utilisée, évoquant la mise en place d’une cellule diplomatique au palais présidentiel pour suivre le dossier, ce qui semble avoir assumé une « taille excessive » sans y prêter suffisamment attention. Selon les experts du Département d’État.

Bouchard résume l’affaire en disant : « Le président n’est bien sûr pas obligé de suivre les conseils des diplomates, que ce soit au palais présidentiel ou au Département d’État. Mais le sentiment qui prévaut souvent, à tort ou à raison, est qu’il y a une improvisation inattendue.»

Mais la porte-parole du Département d’Etat a rejeté cette critique, soulignant que la détermination de « toute situation internationale fait l’objet des contributions de nombre de nos centres diplomatiques ».

Sources supplémentaires • AFP

Édith Desjardins

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