L’Europe continue d’être en proie à une sécheresse extraordinaire, obligeant la France à envisager le recyclage des eaux usées, tandis que des dizaines de vaches sont mortes en Italie à cause de la sécheresse.
Et depuis que la sécheresse exceptionnelle de l’été 2022 a révélé le manque d’approvisionnement en France, la réutilisation des eaux usées s’impose comme une option d’avenir et se développe dans ce pays, en retard sur les autres pays en la matière.
« Aujourd’hui, moins de 1 % de l’eau en France provient de la réutilisation des eaux usées, alors que c’est courant en Italie (8 %) et en Espagne (14 %) », a déclaré Frédéric Salan, directeur de Veolia Eau, expert du traitement de l’eau dans la région. Aude région sud de la France. ) ».
« Nous devons sensibiliser à la nécessité de la réutilisation pour conserver les ressources en eau », a-t-il ajouté, notant que cela s’applique dans les pays où l’eau est rare et n’ont pas d’autre choix, comme Israël, Singapour ou la Namibie.
En 2021, à la station d’épuration de Narbonne, ainsi que dans cinq autres usines du pays, l’opérateur Veolia a construit une « reuse box », une usine de conteneurs qui offre un niveau supplémentaire de traitement des eaux usées.
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Au lieu d’être canalisée dans les rivières ou la mer, cette technologie, avec une capacité de traitement allant jusqu’à 75 mètres cubes par heure, rend l’eau si propre qu’elle peut être utilisée pour l’irrigation agricole, le nettoyage des villes, les pelouses, les terrains de jeux ou les terrains de golf.
Sophie Pinault, experte en traitement de l’eau à l’Institut national de recherche agronomique, alimentaire et environnemental, estime que la France tarde à activer cette technologie, mais c’est parce que « ce système n’est pas nécessaire quand il n’y a pas de pénurie d’eau (. ..) et du fait des exigences réglementaires, des cahiers des charges complexes et coûteux.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat s’attend à ce que l’intensité et la fréquence des sécheresses augmentent à travers la Méditerranée.
Dans le même ordre d’idées, un scientifique italien a conclu que la mort d’une cinquantaine de vaches début août dans le nord-ouest de l’Italie due à un empoisonnement par des pousses de plants de sorgho pourrait être causée par la sécheresse actuelle.
Le 6 août, 50 vaches piémontaises d’une ferme de Sumareva del Bosco, près de Turin, ont été gravement intoxiquées par la dromine, qui est naturellement présente dans les jeunes pousses de sorgho mais pas à des niveaux aussi élevés que ceux observés dans les échantillons prélevés sur place.
« Nous soupçonnons que la sécheresse est responsable de la présence d’une très grande quantité de sorgho dans les plants de sorgho », a déclaré à l’AFP Stefano Giantín, vétérinaire à l’Institut de recherche animale du Piémont, de la Ligurie et de la Vallée d’Aoste.
Le durhin est une substance toxique pour les animaux que l’on trouve dans le sorgho, en particulier chez les jeunes plantes qui l’utilisent comme moyen d’autodéfense contre les herbivores, car il libère de l’acide cyanhydrique lorsqu’il se décompose dans l’estomac des ruminants. Mais Stefano Giantin souligne que « cela ne mène généralement pas à la mort ».
Mais dans des germes de sorgho prélevés dans une ferme de Sumareva del Bosco, l’analyse a montré une concentration de dradine de 10 717 milligrammes par kilogramme, un niveau que Giantin considère comme « complètement anormal ».
Selon les premières analyses, cette forte concentration est due au stress hydrique provoqué par la sécheresse qui a frappé l’Italie et l’Europe en général. Chez les animaux morts à la ferme Sumareva, la quantité d’acide cyanhydrique était supérieure à 900 mg/kg, tandis qu’une dose supérieure à 700 mg/kg était considérée comme létale pour le bétail.
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