Le gouvernement suisse a annoncé mercredi qu’il prévoyait de présenter d’ici fin février un projet de loi interdisant les activités du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et de ses partisans en Suisse. La France a également appelé à l’imposition de sanctions européennes contre les responsables du Hamas.
La ministre suisse de la Justice et de la Police, Elisabeth Böhm-Schneider, a déclaré qu’une interdiction des activités du mouvement Hamas faciliterait l’expulsion de ce qu’elle qualifie de personnes « dangereuses » et, selon ses propres termes, accélérerait les poursuites pénales contre des terroristes potentiels.
Schneider a ajouté que le gouvernement suisse est conscient qu’une interdiction de mouvement représente une grave violation des droits fondamentaux et pourrait affecter la liberté d’action de la Suisse en matière de politique étrangère. Cependant, le gouvernement prend en compte les intérêts de la sécurité intérieure et la nécessité de lutter contre le « financement du terrorisme » et d’autres considérations.
Suivi des flux financiers
Schneider a noté que les banques et autres intermédiaires financiers seront tenus de divulguer et de signaler les activités potentielles du mouvement Hamas et de ses organisations affiliées en Suisse.
Le ministre a souligné que les organisations non gouvernementales ne devraient pas utiliser les fonds suisses pour soutenir le travail du Hamas.
De son côté, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a déclaré que les autorités de son pays ignoraient l’existence de fonds suisses bénéficiant au mouvement Hamas et à ses activités.
Il estime que l’opération du Hamas du 7 octobre marque un tournant dans l’histoire et que le Hamas devrait être classé comme « terroriste », comme il l’a décrit.
Les ministères suisses compétents doivent soumettre le projet de loi d’ici fin février de l’année prochaine ; selon les autorités fédérales, le processus prendra encore un an.
Sanctions individuelles
De son côté, la ministre d’État française chargée des Affaires européennes, Laurence Beaune, a déclaré aujourd’hui que la France appelle à l’imposition de sanctions européennes individuelles contre de hauts responsables du Hamas, allant au-delà de la condamnation du mouvement dans son ensemble.
Bonn n’a fourni aucune information sur le nombre ou l’identité des personnes qui pourraient être concernées par ces sanctions essentiellement financières, qui pourraient prendre la forme de gels d’avoirs, a-t-elle expliqué.
Le ministre a ajouté que la France souhaite que les individus liés au mouvement Hamas ou au mouvement libanais Hezbollah soient soumis aux mêmes sanctions que celles qui frappent les individus en Iran pour leur rôle dans la guerre en Ukraine.
L’Union européenne a imposé des sanctions à sept entreprises iraniennes au motif qu’elles produisent des drones explosifs que la Russie utilise pour attaquer des cibles en Ukraine.
Le ministre d’Etat français espérait que la proposition de Paris serait adoptée lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne en décembre prochain, qui, selon des sources, était soutenue par Berlin et Rome.
Les États-Unis ont notamment imposé des sanctions à dix dirigeants du mouvement Hamas, et l’Union européenne, Washington et d’autres pays ont qualifié le Hamas d’« organisation terroriste ».
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