L’Afrique est furieuse contre Macron… et les rues de France aussi

L’Afrique est furieuse contre Macron… et les rues de France aussi

Dès le retour du président français Emmanuel Macron dans son pays après son voyage en Afrique (du 1er au 4 mars), la France s’est lancée dans une nouvelle série de manifestations, avec des manifestations et des grèves qui ont secoué divers secteurs sur fond d’opposition populaire à la loi d’extension à la retraite. âge à 64 ans. Les difficultés intérieures ajoutent à la déception diplomatique du voyage en Afrique.

Avec les visites de Macron au Gabon, en République du Congo, en République démocratique du Congo et en Angola, pays qu’il n’a jamais visités officiellement, il semble clair qu’il essaie de réorganiser ses papiers de politique étrangère. Ces pays représentent l’arrière-cour des pôles d’influence du principal continent que la France a perdus ces dernières années, notamment au Mali et au Burkina Faso.

Une tentative d’atténuer les pertes françaises

Et après que des pays comme le Tchad et le Niger aient été directement infectés par la tendance hostile (officielle et populaire) contre la France, on peut comprendre que la tournée de Macron adopte une approche proactive pour réduire les pertes françaises sur le continent africain, ou une tentative de (comme la présence de l’Angola dans le Tour, pays qui ne fait pas partie de la sphère d’influence historique de la France). Les pays visités par Macron représentent un bloc géopolitique à côté du bloc où l’effondrement de l’influence française est devenu un fait accompli, et leur redressement apparaît face à une coopération militaire, sécuritaire croissante de ces pays avec la Russie et la Chine et à des niveaux économiques improbables.

La tournée de Macron avait une tendance proactive à réduire ou à tenter de redéployer les pertes françaises sur le continent africain

Il a semblé à Macron qu’une tournée prolongée de l’Afrique de l’Ouest pourrait aider à restaurer les sites français. À première vue, le plan semblait aller dans le bon sens, mais un écueil dans la communication dispersa de nombreux journaux et les médias rendirent compte des résultats positifs que la France pourrait récolter et il pourrait même y avoir un résultat négatif pour l’ensemble de la tournée.

Le président français a déclaré à Kinshasa : « Depuis 1994, ce n’est pas la faute de la France si vous (les Congolais) n’avez pas réussi à établir la souveraineté militaire et administrative de votre pays ». Immédiatement et sur la même tribune, le président congolais Félix Tshisekedi a répondu que la France « devrait regarder les Africains d’une manière différente, comme de vrais partenaires, et non de manière paternaliste ».

Tshisekedi en a profité pour ouvrir un compte personnel avec la France lorsque, dans le même discours, il a fait référence aux commentaires de l’ancien ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian selon lesquels il pensait que l’arrivée au pouvoir de Tshisekedi était après un « règlement à l’africaine ». Tshisekedi souligne ici que les démocraties occidentales, dont la France, sont au courant de dizaines de violations (il faisait référence à un scandale électoral du temps de Jacques Chirac), sans que personne ne dise qu’il s’agissait d’un « règlement à la française ». .

Ce discours peut différer des retranscriptions des déclarations du Président, mais il montre que de nombreux horizons sont présents dans l’enregistrement du discours officiel français. Alors que Macron explore de nouvelles façons de travailler ensemble, il ne peut se débarrasser de la rhétorique arrogante qui imprègne toute la politique étrangère française. Si la coopération avec l’Afrique est dans l’intérêt immédiat de la France, elle est présentée en fonction des besoins des pays africains.

La boutade de Macron a été rapidement reprise par le nouvel esprit politique africain, apparemment saturé de littérature critiquant l’hégémonie française sur le continent brun. En effet, l’attention officielle arrive tardivement par rapport au niveau populaire d’une part et aux productions intellectuelles oeuvrant au démantèlement des rapports d’hégémonie Nord-Sud, alors que le centralisme anti-occidental en Afrique s’intensifie et devient progressivement un postulat dans différents domaines de connaissances allant des sciences politiques à la littérature et aux sciences humaines.

Macron essaie de dépeindre la France comme une « amie » de l’Afrique, mais échoue à cause du parti pris anti-français, un parti pris fondé sur une longue histoire d’oppression et d’imposition de dépendances par la force directe ou par des alliances avec des dictatures. Aujourd’hui, la France ne peut se persuader qu’elle est « l’amie des Africains » en le proclamant, d’autant plus que les conséquences du discours politique français alimentent encore cette tendance anti-francophone. Dans cette situation, même la Main de l’Amitié agit comme une carte de dernier recours pour préserver ce qui reste de l’hégémonie française dans la région.

succès en Afrique du Nord

En contrepartie de cette répulsion en Afrique subsaharienne, Macron a remporté quelques succès en Afrique du Nord : lors de la récente conférence francophone, tenue sur l’île tunisienne de Djerba (novembre 2022), il est apparu que le président français avait marqué quelques points positifs du nouvelle France qui veut traiter ses anciennes colonies sur un pied d’égalité. Cette conférence n’était pas un cadre pour ouvrir les dossiers sur les relations déséquilibrées avec la France, pas plus que la visite en Algérie d’août dernier, au cours de laquelle Macron a prôné une réinterprétation de l’histoire coloniale sans toutefois reconnaître les griefs contre les Algériens.

Ainsi, on ne peut pas dire que les politiques des pays arabes d’Afrique du Nord soient entrées dans une période de véritable conflit face à l’influence française, alors que les pays d’Afrique subsaharienne semblent être en position avancée par rapport à eux à cet égard. . Il en va de même pour la question de la récupération des artefacts, question sur laquelle la voix des Arabes se fait à peine entendre par rapport à celle des Africains.

Les différends politiques avec la France en Afrique du Nord continuent de se limiter à des anecdotes et des anecdotes

En Afrique du Nord, les conflits politiques avec la France sont encore marginaux et mesquins et n’ont pas encore atteint le niveau de recherche d’un examen radical, et ce qui peut manquer ici, c’est le soutien que les élites peuvent offrir pour une telle approche.

Mais est-ce possible compte tenu de la présence intense des francophones et de l’adoption du français comme principale langue de recherche en Tunisie, en Algérie et au Maroc, et donc de l’adoption de la plupart des discours théoriques et intellectuels issus de la langue française ? Ce problème était connu des élites d’Afrique subsaharienne quant à la façon de le surmonter, mais il semble que les élites nord-africaines n’en aient pas beaucoup appris pour faire monter les propositions qui sont finalement reprises par les politiciens et mises en pratique.

Macron a trouvé une réaction féroce à sa proposition dans le discours du président congolais lors de son récent voyage en Afrique.Il a également trouvé de la froideur en recevant son discours en République du Congo que « l’Afrique française » appartient au passé. puisque l’affaire touchait au fait accompli et ne requérait pas la faveur du président français.

Et ce dernier, dès son retour dans son pays, a constaté une escalade de la colère publique, et certaines des banderoles brandies lors des manifestations n’ont pas hésité à l’appeler à la démission car Macron n’a pas obtenu la majorité absolue au parlement (aux élections tenu en juin 2022). a eu lieu), et pourtant son équipe, le Conseil présidentiel et son gouvernement s’emploient à incarner le projet d’allongement des années de travail, qui est une autre forme d' »impudence » qui a trouvé sa réponse populaire avec la fermeture de un certain nombre de routes vers les ports et réduction des transports depuis mardi.

Moins d’un an s’est écoulé depuis que Macron a été réélu pour un second mandat, mais sa popularité est au plus bas étant donné qu’il s’agite dans les dossiers qu’il conserve. Il se déplace d’une région à l’autre et se heurte toujours au rejet de ses propositions et initiatives.

Édith Desjardins

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