Force est de constater que le rôle des « néoconservateurs » américains a été plus que pernicieux, surtout qu’ils ont été longtemps imités en Occident et notamment en France chez les « scientifiques » (Thérèse Delpeche).
Dans la première partie de mon article, j’ai rappelé les premières conséquences du 11 septembre 2001, avec la domination néoconservatrice de la politique étrangère américaine à commencer par la guerre en Afghanistan et contre l’Irak depuis 2003. Vingt ans plus tard, les effets tragiques se font encore sentir . Pire, après 4 ans d’écart par l’administration Trump, les « néoconservateurs » sont de retour avec Biden et la guerre en Ukraine.
Comme nous l’avons déjà vu et mentionné dans la première partie de mon article, le vice-président Dick Cheney et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld faisaient partie de ceux qui sont morts bien avant le 11 après JC 1991 après la libération du Koweït. En fait, à l’époque, le président George HW Bush, le réaliste mondial – il était vice-président Reagan et ancien chef de la CIA – a décidé de ne pas contourner les résolutions de l’ONU et de s’engager à expulser l’armée irakienne du Koweït et, surtout, à ne pas renverser Saddam Hussein, pleinement conscient de l’enjeu de ne pas déstabiliser l’Irak en général.
Cependant, George W. Bush Jr., encore sous le choc des attentats de 2001, comme son secrétaire d’État Colin Powell (ancien général et chef d’état-major de son père), initialement réticent sur la question, s’est écarté des vues néoconservatrices du gouvernement et a approuvé l’invasion de l’Irak en 2001. 2003 ; Alors que Saddam Hussein n’a rien à voir avec les attentats du 11 septembre, cette intervention a été étayée par de faux arguments, notamment aux Nations unies.
La suite est connue de tous : le renversement et l’élimination de Saddam Hussein, une « démocratisation » catastrophique, une guerre civile chaotique, la montée de la majorité chiite, l’ouverture du pays à l’influence des mollahs iraniens et le retour d’al -Qaïda.
Là encore, une occupation notoirement totale et une volonté d’imposer un système démocratique occidental à une société d’un millier de kilomètres de large (tout en étouffant le monopole de fait de l’économie du pays par les corporations américaines dans le pétrole etc. etc.). Tout cela se fait à l’exclusion des anciens chefs des services spéciaux irakiens et des cadres du régime et du parti Baas, qui auraient pu « contrôler » le pays… et finalement prouver que ce pays est terriblement destructeur et déstabilisant toute la région et leurs effets rayonnent sur l’Europe. N’oublions pas que certains anciens officiers de l’armée de Saddam seraient les premiers dirigeants de Daech…
Le retour victorieux des « néoconservateurs » à la guerre en Ukraine !
De toute évidence, le rôle joué par les « néoconservateurs » américains a été plus que pernicieux. Surtout en Occident, notamment en France, ils ont longtemps été imités chez les « savants » (Thérèse Delpeche), chez les hommes politiques ou intellectuels (Kouchner, BHL et autres) ou encore chez certains diplomates du château d’Orsay, que ce soit autour de volonté dans l’intérêt d’un avantage ou d’adeptes de la politique atlantique).
Aux États-Unis (comme ailleurs en Occident), ce courant de pensée est depuis biaisé par une sorte de coalition « wilsonienne » (idéalistes et interventionnistes).
Obama est régulièrement critiqué pour sa politique étrangère. Son bilan est plein de beaucoup de choses différentes ; Mais malgré les bévues américaines durant son mandat et la pression des « bellicistes » – néoconservateurs et démocrates – qui voulaient l’entraîner plus loin en Syrie ou même en Ukraine, il a généralement évité le pire, comme cela s’est produit en 2013 après qu’il ait fini par démissionner. Assad.. C’est vrai que le fiasco La troisième intervention occidentale (après l’Afghanistan et l’Irak), notamment la Libye en 2011 – où il y avait encore des interventionnistes et des pro-interventionnistes – a rendu cette tendance très calme !
Avec Donald Trump, son ignorance des affaires internationales et surtout son style « bad dog », les « néoconservateurs » ont cru avoir trouvé leur pantin. Vous l’avez sous-estimé. Plutôt la « tendance Jackson » (nationaliste et réaliste) et qu’elle a été infiltrée internationalement et nationalement à Washington. Avec l’aide de « Mazarin », son très habile secrétaire d’État Mike Pompeo – que certains considéraient à tort comme un néoconservateur – Trump a systématiquement rejeté toute nouvelle intervention étrangère, malgré les pressions. Les néoconservateurs lui reprochent toujours sa volonté d’apaisement avec la Russie, son rejet d’un conflit ouvert en Iran et, surtout, son renversement des rôles par une manipulation flagrante. En fait, en juillet 2018, le président américain a élu John Bolton, l’un des « néoconservateurs » actuels les plus influents, comme son conseiller à la sécurité nationale. Pourtant, cette nomination hautement politique (avant les élections de mi-mandat de novembre 2018) a permis dans un premier temps de faire pression sur Téhéran, énervant ainsi les Iraniens (avec des assurances superficielles des alliés israéliens et saoudiens) pour les pousser à renégocier les armes nucléaires. . Et puis, principalement pour persuader, voire apaiser, les critiques des néoconservateurs (soutenus par les lobbies anti-russes et pro-saoudiens, mais anti-Mohammed ben Salmane) en période électorale, il est encore très influent à Washington, surtout sous eux également élus républicains et démocrates. Alors que les délais électoraux expiraient, Bolton a lancé une forte rhétorique anti-iranienne en septembre 2019 !
C’est la raison du soutien apparent de Joe Biden par de nombreux néoconservateurs (même dans le camp républicain, comme Bill Kristol, John Negroponte ou encore John Bolton).
Avec le retour d’idéologues dangereux dans l’entourage du président démocrate, « la tendance guerrière de l’humanisme pourrait ramener les néoconservateurs dans le troupeau progressiste » (Hadrian Deswin).
Dans mon livre Avons-nous atteint la fin de l’histoire ? Publiée en 2021, elle écrivait que « la tendance ‘isolationniste’ s’est certainement largement propagée dans l’opinion publique américaine et même dans les allées du pouvoir. » Cependant, il serait naïf d’attribuer les compétences et les talents de certains lobbyistes à la ‘remobilisation’. ‘sous-estimer’ les masses pour une éventuelle guerre humanitaire. » Et du nouveau au nom des droits de l’homme, surtout en période troublée et de crises graves… »
Cependant, c’est malheureusement le cas depuis que la Russie a envahi l’Ukraine il y a un an.
On l’a vu alors, les « néoconservateurs » occidentaux ont déjà fait un retour triomphal dans les médias, mais plus sérieusement dans les présidences occidentales.
Pour certains d’entre eux, la Russie de Poutine est le parfait croque-mitaine, bien moins puissant et dangereux que la Chine et surtout la menace d’une économie et d’une finance chinoises dominantes et prédatrices… En tout cas, ils sont toujours aussi influents et poussent toujours les dirigeants européens un peu plus, loin de l’aveuglement, de la bêtise, de l’idéologie ou des conflits d’intérêts (avec les lobbies du complexe militaro-industriel ou pro-chinois), de refuser toute solution diplomatique au conflit ukrainien, d’armer l’Ukraine au prix du sacrifice de son propre peuple et des militants encore plus agressifs (mais toujours avec le sang des autres !) et mener à une troisième guerre mondiale désastreuse avec la Russie !
Informations sur l’auteur
Roland Lombardi, écrivain et historien français du Moyen-Orient et rédacteur en chef du site Le Dialogue, poursuit ce qu’il a commencé dans le dernier numéro sur le dossier noir des néoconservateurs au sein du gouvernement américain, que ce soit en Afghanistan ou en Irak, souffre encore de l’intervention américaine dans le pays.
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