Le deuxième jour de la tournée africaine de Macron : un deal agricole à Luanda

Le deuxième jour de la tournée africaine de Macron : un deal agricole à Luanda

Le président français Emmanuel Macron, en tournée à travers l’Afrique aujourd’hui, a souligné la nouvelle relation qu’il souhaite avoir avec le continent avant d’arriver à Brazzaville, où les organisations de défense des droits de l’homme l’ont exhorté à les soutenir.

Macron est arrivé à Brazzaville, la capitale du Congo, peu avant 17 heures (16h00 GMT) en provenance de Luanda en Angola, qui était la deuxième étape de son voyage après le Gabon.

Macron ne devrait passer que quelques heures à Brazzaville, qu’il quittera dans la soirée en direction de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, surplombant l’autre rive du fleuve qui a donné son nom aux deux pays.

Vendredi matin, Macron a participé à un forum d’affaires sur l’agriculture à Luanda en présence de plus de 50 entreprises françaises, avant de rencontrer son homologue angolais Joao Lourenço.

A cette occasion, Paris et Luanda ont signé un accord de partenariat pour développer le secteur agroalimentaire dans ce pays africain producteur de pétrole qui souhaite diversifier son économie.

« Le vif intérêt du secteur privé des deux côtés témoigne de ce sentiment partagé. Ensemble, nous devons construire cette diversification et répondre aux défis du présent », a déclaré le président français lors du forum économique.

Il a ajouté: « Les mentalités ont changé (…) et cela correspond à mon idée d’un partenariat économique entre le continent africain et la France et entre l’Angola et la France. »

« Cela signifie répondre aux défis de l’Angola avec des acteurs représentant les deux parties, proposer des solutions communes plutôt que d’inventer des solutions toutes faites, tout en servant les intérêts des deux parties de manière respectueuse », a-t-il poursuivi.

Macron a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec Lourenço que l’accord vise à développer « une stratégie de souveraineté alimentaire à laquelle nous croyons pour le continent africain » et repose sur « la construction de partenariats équilibrés et mutuels ».

L’Angola, qui importe une grande partie de ses denrées alimentaires, a confirmé vouloir renforcer sa « souveraineté », tandis que l’Elysée a indiqué que la France pourrait lui fournir « un savoir-faire technique » allant de la production à la fabrication et à la commercialisation.

Le président français sera accompagné de représentants de grandes sociétés céréalières et de sociétés spécialisées dans le développement des infrastructures, telles que « Meridiam » et « Total ».

Macron avait commencé sa visite au Gabon, où il avait assisté au One Forest Summit, et l’avait conclue en promettant que Paris et deux organisations à but non lucratif apporteraient 100 millions d’euros de fonds pour protéger les forêts tropicales.

Calme en République Démocratique du Congo

Avant de quitter Luanda, Macron a remercié le président Lourenço, qui « est attaché à la stabilité de la région », a évoqué le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo et a évoqué « des espoirs justifiés de résultats tangibles dans les prochains jours pour de -escalade. « 

Plusieurs sources ont indiqué à l’AFP qu’une délégation du « 23. mars » (M23) était présent à Luanda, mais selon l’Elysée il n’y avait pas eu de rencontre entre la délégation et la présidence française.

Emmanuel Macron s’emploie à valider le tournant des pages « France africaine », terme qui désigne les réseaux d’influence de Paris hérités du colonialisme avec les pratiques opaques qui l’accompagnent et la construction de relations fondées sur des partenariats concrets et la protection de l’environnement pour la Santé.

Le président français est en visite en République démocratique du Congo, dirigée d’une main de fer par Denis Sassou Nguesso depuis près de quatre décennies.

Après sa rencontre avec le président congolais, Macron doit rencontrer la communauté française au « Cas de Gaulle », qui fut la résidence du chef de la France libre Charles de Gaulle (1890-1970) pendant la Seconde Guerre mondiale et devint plus tard la résidence du Ambassadeur de France à Brazzaville.

A la veille de son arrivée, des organisations de défense des droits de l’homme ont demandé au président français de répondre à leurs préoccupations.

Les organisations ont appelé à la libération de l’ancien chef d’état-major général Jean-Marie Michel Mukoko et de l’ancien ministre André Ocombe Salisa, emprisonnés après l’élection présidentielle de 2016 qu’ils ont perdue et dont les résultats ont été contestés.

Macron se rendra ensuite à Kinshasa, sur l’autre rive du Congo, où il rencontrera le professeur Jean-Jacques Muembe, qui a contribué à la découverte du virus Ebola, ainsi que des artistes et des investisseurs culturels.

Cette visite est importante car la France en République démocratique du Congo a été accusée de soutenir le Rwanda qui, selon Kinshasa, arme les rebelles du « M23 ».

Après de petites manifestations cette semaine, une vingtaine d’ONG en RDC ont déclaré Macron « pas le bienvenu ».

(AFP)

Denise Herbert

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