Lundi, l’Algérie a commémoré le 61e anniversaire du massacre de Paris en 1961, au cours duquel la police française a tué environ 400 manifestants algériens qui participaient à une manifestation pacifique dans la capitale française en soutien à la lutte pour l’indépendance de leur pays et les a jetés dans la Seine.
Le président français Emmanuel Macron a reconnu l’incident, le qualifiant de « crime injuste », mais la France a toujours ignoré ses excuses.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié les massacres qui ont tué des dizaines de manifestants algériens de jour fatidique.
Dans un message publié par la présidence algérienne à l’occasion de l’anniversaire du massacre, il a déclaré : « Les martyrs de cet odieux massacre ont rejoint les combattants de la liberté qui ont consacré leur vie à éradiquer l’oppression coloniale ».
Selon la télévision officielle algérienne, le président Tebboune, accompagné de tous les cadres présidentiels, a observé lundi une minute de silence pour la vie des victimes de ces massacres.
L’anniversaire est appelé « Journée nationale de la migration » en mémoire des immigrés algériens en France qui ont pris part à ces manifestations.
Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a observé une minute de silence en l’honneur des âmes des martyrs à l’occasion de la Journée nationale de l’immigration pic.twitter.com/qPpnUr8I9W
– Dialogue algérien (@elhiwar_dz) 17 octobre 2022
Pardon
Dimanche, le parti majoritaire en Algérie a appelé les autorités françaises à reconnaître le massacre historique.
Le Front de libération a déclaré dans un communiqué : « Nous nous souvenons de cet incident avec pitié pour les âmes de nos martyrs qui ont été décapités par le chef de la police criminelle Maurice Papon et ses collaborateurs au su du président de l’époque, Charles de Gaulle, qui l’a maintenu en fonction malgré connaissance de son acte. »
Il a ajouté que « le Front de libération nationale appelle les autorités françaises à reconnaître les événements du 17 octobre 1961 comme un crime d’Etat commis par les autorités d’occupation et exige des excuses ».
La demande du parti a coïncidé avec une décision officielle entre les deux pays de « tourner une nouvelle page » après des mois de stagnation due aux actes coloniaux qui ont duré 1830-1962.
Bien que Macron ait reconnu le massacre, il ne s’est pas excusé, écrivant sur son compte Twitter : « Il y a 61 ans, la répression d’une manifestation indépendantiste d’Algériens à Paris faisait des centaines de blessés et des dizaines de morts ».
« Ce sont des crimes injustes pour la République. La France n’oublie pas les victimes. La vérité est le seul moyen d’avoir un avenir ensemble », a-t-il ajouté.
L’année dernière, Macron s’est rendu sur le site de ces massacres pour marquer le 60e anniversaire de leur survenance et a été le premier président français à le faire.
À Paris, il y a 61 ans, la répression d’une manifestation d’indépendantistes algériens fait des centaines de blessés et des dizaines de morts. Des crimes inexcusables pour la République. La France n’oublie pas les Victimes. La vérité est le seul chemin pour un avenir partagé.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 octobre 2022
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Des militants, des responsables et des hommes politiques présents sur les sites de communication en Algérie et en France ont commémoré le massacre et appelé à ne pas oublier leur mémoire.
Le Premier ministre algérien Ayman bin Abdel Rahman a déclaré sur son compte Twitter que « le 17 octobre a exprimé la profondeur de la cohésion entre les Algériens à l’intérieur et à l’extérieur et a formé un tissu national contre l’occupation ».
— Aïmène BENABDERRAHMANE – Ayman Bin Abderrahmane (@BAbderrahmane_A) 17 octobre 2022
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré que sa ville se tenait aujourd’hui pour honorer tous ceux qui ont été tués dans la Seine et dont les corps ont été maltraités et a exhorté à se souvenir de leur mémoire.
Aujourd’hui Paris honore, comme chaque année, la mémoire des nombreux algériens tués, blessés ou disparus lors de la répression sanglante de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961. N’oublions jamais.
—Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 17 octobre 2022
L’ancienne ministre française de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a souligné que les massacres d’octobre 1961 « sont une honte dans l’histoire de France car ils ont fait subir le même sort aux femmes iraniennes qu’aux femmes qui ont manifesté pour réclamer l’indépendance de l’Algérie ».
A l’heure où la répression meurtrière de jeunes iraniennes cherchant à vivre libres nous bouleverse, se souvenir qu’il n’y a pas passé si longtemps, dans notre propre pays, on réserva le même sort à de simples manifestants #Algérie. Tache indélébile sur notre histoire. #17. Octobre 1961 https://t.co/ZOLeHO2I1X
— Najat Vallaud-Belkacem (@najatvb) 17 octobre 2022
La députée Clémentine Autan, membre du mouvement France Fière, a qualifié les événements de « crime d’Etat qui tache et pollue l’histoire de France ».
Ce qui s’est passé il y a 61 ans, la nuit du #17. Octobre 1961, porte un nom : crime d’État. Le massacre des manifestants algériens à Paris entache l’histoire de notre République. Contre l’oubli, exigeons la vérité et la justice. pic.twitter.com/rz3OImt0VY
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 17 octobre 2022
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