Mercredi – 29 Ramadan 1444 AH – 19 avril 2023 AD
Paris : Michel Abou Najm
Il y a exactement un an, Emmanuel Macron était réélu président de la République française pour un second quinquennat. Les résultats des élections ont montré à Macron une baisse de 10 points par rapport à l’avance de Marine Le Pen, la candidate d’extrême droite sa rivale au second tour. Le problème le plus important est toutefois apparu lors des élections générales, au cours desquelles le parti Ennahda de Macron et ses partenaires n’ont pas obtenu la majorité absolue au parlement, ce qui explique pourquoi le Premier ministre a eu recours 12 fois à un paragraphe de la constitution parce qu’elle est capable légiférer sans voter.
Et parce que le gouvernement d’Elizabeth Bourne a une nouvelle fois utilisé ce paragraphe pour faire passer le projet de loi sur les retraites, opposé par les deux tiers des Français, il a suscité ressentiment et colère notamment de la part des syndicats et des partis de la gauche verte et de l’extrême droite. Au cours des trois derniers mois, des millions de citoyens sont descendus dans la rue pour le dénoncer. Malgré l’approbation du Conseil constitutionnel, la rancoeur ne s’est pas apaisée, tout comme le coup porté par Macron aux Français lundi soir dernier n’a pas apaisé leurs craintes.
Et aujourd’hui, après les violences qui ont accompagné certaines manifestations, elle a été remplacée par une volonté de « perturber » la vie du président de la République, alors qu’il fait face à des protestations partout. La Direction de la police métropolitaine a été contrainte de fermer une grande partie du centre de Paris pour permettre à Macron une visite tranquille de la cathédrale historique Notre-Dame, qui reconstruit la partie détruite par l’incendie de 2019. Et lorsqu’il a prononcé son discours lundi soir dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées sur les places et les rues de la capitale, notamment sur la place de l’hôtel de ville, pour tapoter sa parole en tapant sur les pots et tous les ustensiles métalliques disponibles.
Cette « inquiétude » risque d’être longue et a ressurgi lors de la visite de Macron en Alsace (est du pays) aujourd’hui, où il a été accueilli par des coups de potier « La colère (du peuple) doit être entendue, et je ne suis pas sourd. » Il a toutefois ajouté en affirmant que « ce ne sont pas les pots qui feront avancer la France ». Sa visite au village de « Selestat » fut la première à quitter le Palais de l’Elysée et il était déterminé à se déplacer dans toutes les régions françaises. « Vous me verrez toujours avec des gens », a-t-il ajouté lors de sa présence dans une usine spécialisée dans la construction bois dans ledit village, ajoutant : « Je n’ai pas le droit d’arrêter de le faire. » En tout cas, Macron estime que « la réalité de tout le pays ne se limite pas à ceux qui font du bruit avec des pots ou qui se plaignent ».
Ce que dit le président français est vrai, mais cela ne diminue en rien l’ampleur des obstacles et des obstacles auxquels il est confronté avec son gouvernement et la majorité relative au Parlement qui le soutient. Dans son dernier discours, il a présenté une feuille de route et présenté les actes et les défis à relever, représentés par l’amélioration des conditions de travail et la prise en compte des actes de santé, d’éducation, d’environnement et de migration. Il a promis aux Français d’examiner ces dossiers et s’est donné, ainsi qu’au gouvernement, cent jours pour examiner et tenir responsable de ce qui avait été accompli. Il a également exprimé son espoir de parvenir à un accord avec le parti républicain de droite traditionnel pour assurer la majorité dont son gouvernement a besoin au Parlement pour procéder à la législation qu’il a l’intention d’adopter.
Pourtant, la droite, qui a empêché le renversement du gouvernement il y a deux semaines, est divisée entre elle-même et peu encline à s’engager sous la bannière macroniste. Pour accepter l’offre qui lui est faite au lendemain des élections législatives, il veut des garanties dans le sens où la politique de Macron sera « de droite », reprenant nombre des propositions de la droite. D’où l’importance des propos de Macron, considérant que l’un des principaux ateliers est l’adoption d’une nouvelle loi sur l’immigration, dont le ministre de l’Intérieur Gerald Dramanan avait précédemment discuté à plus d’une occasion et qui devait être dévoilée à l’automne dernier. Cependant, la décision du gouvernement s’est concentrée sur la loi sur les pensions et, à ce titre, il voulait éviter les plaintes, car le projet de loi, connu pour ses clauses, diviserait le pays et s’attirerait les foudres de la droite, qu’il prônait en qualifiant l’immigration clandestine de « faiblesse ». » et « pas stricte », alors que la gauche estime viser les immigrés et adopte un discours d’extrême droite.
Dans ce contexte, on peut comprendre les commentaires de Dramanan selon lesquels les députés de droite peuvent voter pour le projet qu’il revendique en tant que ministre de l’Intérieur. On peut mettre en garde son homologue, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a estimé qu’il fallait stopper ce qu’il a qualifié de « fraude sociale », l’Etat français et l’envoyer illégalement à leurs familles au « Maghreb arabe ». « Nos citoyens en ont marre de l’arnaque » sur l’aide sociale, a déclaré Le Maire à BFMTV, ajoutant qu’ils « ne veulent pas du tout que les gens obtiennent de l’aide et l’envoient au Maghreb ou ailleurs à un moment où ils sont ». Le modèle social est pas conçu pour de telles actions.» Le chef de file de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, s’est empressé de répondre dans un tweet sur Twitter, disant : « Chers citoyens musulmans ou d’origine maghrébine comment moi, préparez-vous. Pour détourner l’attention, le Le gouvernement annonce, selon les mots de Bruno Le Maire, une nouvelle campagne pour vous destituer.« Au premier jour de la pause de 100 jours : flirter avec les stéréotypes xénophobes », a confirmé le chef de file des députés socialistes, Boris Valo.
Macron s’était engagé à faire des « annonces majeures » courant mai, notamment « un renforcement des contrôles sur l’immigration clandestine » et une action contre la fraude sociale et financière.
C’est ainsi qu’est aujourd’hui le climat socio-politique en France.Ce que Macron essaie de faire après le changement de camp dans le contentieux sur la loi sur les retraites, ramener le calme et la sérénité dans la vie politique, ne semble pas être au coin de la rue , c’est en fait le contraire. Il ne fait aucun doute que l’introduction de la Loi sur l’immigration et les procédures et mesures qu’elle contient ne contribueront pas à adoucir l’ambiance générale, mais plutôt à l’augmenter.
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