Les impôts sur les bénéfices bancaires frappent les pays européens alors que leurs crises financières s’aggravent

Les impôts sur les bénéfices bancaires frappent les pays européens alors que leurs crises financières s’aggravent

Certains pays européens ont imposé des impôts inattendus sur les bénéfices des banques pour financer leur réponse à la crise du coût de la vie, ce qui suggère des différences significatives dans les politiques fiscales à travers le Vieux Continent.

Que signifie cette taxe et quels sont les détails de ces taxes dans les différents pays concernés, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne ?

Une « taxe exceptionnelle » est un impôt unique supplémentaire imposé à une entreprise ou à un secteur lorsque les conditions économiques se traduisent par des bénéfices importants et inattendus. Les droits de succession et les taxes sur les gains de loterie peuvent également être considérés comme des impôts aléatoires sur les gains individuels.

République tchèque

La télévision tchèque a cité les propos du ministre des Finances, Zbynek Stangora, selon lesquels l’État récolterait cette année des milliards de couronnes grâce à une taxe bancaire inattendue, qui sera inférieure aux prévisions initiales.

L’année dernière, la Chambre des représentants a accepté d’imposer une taxe surprise de 60 % aux sociétés énergétiques et aux banques pour financer le soutien aux personnes et aux entreprises touchées par la hausse des prix de l’électricité et du gaz.

France

A Paris, le président Emmanuel Macron a déclaré en mars que les entreprises de plus de 5 000 salariés devraient partager une plus grande part de leurs bénéfices « extraordinairement élevés » avec leurs salariés au lieu de racheter des actions.

Le président et ministre des Finances Bruno Le Maire a toutefois exclu la possibilité d’une taxe surprise, car les banques françaises sont soumises à une loi sur l’usure qui limite le rythme de hausse trimestrielle des prix des prêts.

La France dispose également d’un système d’épargne structuré populaire qui représente environ 20 % des dépôts bancaires et dont le rendement est lié à l’inflation et s’ajuste plus rapidement que les taux débiteurs.

Allemagne

Dans certaines des plus grandes banques allemandes, les revenus nets d’intérêts ont augmenté de 50 à 70 pour cent depuis les points bas de la pandémie de coronavirus, mais l’impôt sur les bénéfices exceptionnels n’a pas été un sujet de discussion sous la direction du ministre des Finances, favorable aux entreprises, Christian Lindner.

Le ministère allemand des Finances a refusé de commenter la décision italienne du mois d’août, mais a noté que les augmentations d’impôts étaient exclues dans le cadre de l’accord du gouvernement de coalition allemand.

Hongrie

Le gouvernement hongrois a révisé les taxes sur les bénéfices exceptionnels pour les secteurs économiques clés dans un décret publié en juin, affirmant que les banques pourraient réduire jusqu’à 50 % leurs paiements d’impôts exceptionnels pour 2024 si elles augmentaient leurs achats d’obligations d’État.

Une « taxe sociale » de 13 % a également été imposée sur certains types d’investissements, notamment les titres de placement et les gains d’intérêts sur les dépôts bancaires.

Italie

Les institutions financières italiennes ont mis de côté au moins 4,5 milliards d’euros (4,8 milliards de dollars) pour éviter une taxe extraordinaire que le gouvernement a imposée au secteur en août, profitant d’une disposition introduite par Rome en septembre qui l’autorise à permettre aux prêteurs d’augmenter leurs réserves de liquidités. de payer l’impôt. (1$ = 0,9112 euros).

Au cours du mois mentionné ci-dessus, l’Italie a annoncé l’introduction d’une taxe surprise de 40 % sur les marges nettes d’intérêt des banques, qui a ensuite donné aux prêteurs la possibilité d’augmenter leur capital d’un montant égal à deux fois et demie la taxe.

La BCE a critiqué le projet de taxe dans un avis juridique non contraignant publié en septembre, affirmant que la mesure ne prenait pas en compte les perspectives à long terme des prêteurs et risquait de laisser certains d’entre eux vulnérables à un ralentissement économique.

Lituanie

En mai dernier, le Parlement a accepté d’introduire une taxe exceptionnelle sur les revenus nets d’intérêts du secteur bancaire pour 2023 et 2024, à la suite d’une forte hausse des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne.

L’impôt de 60 pour cent sur la partie des revenus nets d’intérêts qui dépasse de 50 pour cent la moyenne des quatre dernières années était destiné à lever 410 millions d’euros (451 millions de dollars) pour le budget de l’État, qui seraient utilisés pour renforcer l’armée.

Espagne

L’Espagne vise à lever trois milliards d’euros d’ici 2024 grâce à une taxe bancaire exceptionnelle qu’elle a approuvée l’année dernière. L’impôt impose une commission de 4,8 % sur les revenus nets d’intérêts et les revenus nets de commissions supérieurs à 800 millions d’euros.

Suède

Le gouvernement suédois a introduit en janvier de l’année dernière une « taxe sur les risques » pour les institutions dont les dettes suédoises s’élèvent à plus de 150 milliards de couronnes suédoises (14,1 milliards de dollars) afin de dynamiser les finances publiques et de dégager une marge pour couvrir les coûts qui pourraient être causés par la crise financière. (1 $ = 10,6366 couronne suédoise).

La taxe était de 0,05 % du passif en 2022 et est passée à 0,06 % en 2024. L’État devrait gagner 6 milliards de couronnes suédoises par an.

Grande Bretagne

Bien que le Royaume-Uni n’ait pas imposé de taxe sur les bénéfices exceptionnels aux banques, il a introduit une taxe bancaire en 2011 en réponse à la crise financière. La taxe s’applique aux actifs du bilan global des banques britanniques ainsi qu’aux actifs des opérations britanniques des banques étrangères.

(Reuters, Al-Arabi Al-Jadeed)

Édith Desjardins

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