Le facteur externe est devenu un déterminant crucial de l’évolution de la scène compte tenu de l’impasse politique et militaire qui domine le dossier libyen. Récemment, il y a eu une escalade de l’implication internationale et régionale dans la crise libyenne alors que ces acteurs intensifient leurs efforts pour parvenir à de nouveaux arrangements pour résoudre la crise politique actuelle.
Position internationale différente
La position internationale actuelle sur le dossier libyen est caractérisée par des fluctuations et des incertitudes. Les limites de l’engagement international en cours en Libye peuvent être observées comme suit :
1- Imprimé américain
Les États-Unis exercent actuellement une pression intense sur les parties à la crise libyenne pour établir la base constitutionnelle et ouvrir la voie à la tenue d’élections en priorité, comme en témoignent les réunions intenses de l’ambassadeur américain en Libye, Richard Norreland, secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires du Moyen-Orient Barbara Leaf a clarifié avec les parties libyennes.
Washington continue de s’en tenir à son approche consistant à créer un fait accompli jusqu’à la tenue des élections générales et présidentielles, c’est-à-dire à maintenir la présence de deux gouvernements concurrents, chacun assumant la responsabilité de la tenue des élections dans la zone géographique qu’il contrôle, mais à condition que le conflit interne ne dégénère pas au niveau des affrontements militaires, ce qui a été expressément déclaré par l’ambassadeur des États-Unis en Libye.
2- La poursuite de l’influence russe
Malgré les inquiétudes de la Russie concernant la guerre actuelle en Ukraine, elle a finalement ramené de nombreux éléments russes de Wagner en Libye, car leur nombre est maintenant estimé à 5 000 soldats, et la Libye est en passe de devenir une arène de concurrence entre la Russie et les États-Unis dans la période à venir, notamment après la chute de la Fédération de Russie : le drone américain NQ-9 Reaper avec des armes russes a volé près du centre de commandement de l’armée libyenne dans la région de Rajma à l’est de la Libye et a mené des opérations de reconnaissance sur les activités des éléments de Wagner En Libye.
Moscou travaille actuellement au renforcement de sa présence en Libye, à la fois pour l’utiliser comme monnaie d’échange contre l’Occident et pour l’utiliser comme point d’appui pour accroître l’influence russe sur la côte africaine.
3- Rôle européen confus
L’influence européenne en Libye a récemment diminué en raison de la politique unilatérale des pays européens envers la Libye, souvent caractérisée par la concurrence et les conflits de rôle, notamment entre la France et l’Italie.
La position européenne est devenue encore plus confuse à mesure qu’elle traitait des implications internes de la guerre ukrainienne. L’Italie et la France jouent toujours des rôles influents en Libye. Rome se concentre sur l’augmentation de sa participation dans le pétrole et le gaz libyens, ce qui s’est clairement reflété dans la récente réunion qui a vu Dabaiba rencontrer l’ambassadeur d’Italie en Libye, Giuseppe Buccino. D’autre part, Paris tente de renforcer sa présence en Libye en soutenant Bashagha, puisque sa dernière tentative d’envahir la capitale, Tripoli, a été coordonnée et soutenue par un président français.
4- Activation du rôle international
L’ONU a récemment pu nommer un nouvel envoyé de l’ONU en Libye, le diplomate sénégalais Abdullah Betley, après une impasse d’environ neuf mois, qui pourrait pousser à activer le rôle international dans le dossier libyen dans la période à venir. La sélection de Betley était basée sur la pression russe, chinoise et africaine. Certains rapports suggèrent également que la sélection de Betley bénéficie également du soutien français, compte tenu des liens étroits que Paris entretient avec le diplomate sénégalais depuis qu’il a assumé le poste d’envoyé adjoint de l’ONU auprès de la mission MINUSMA au Mali en 2013.
Engagement régional croissant
Le volume actuellement croissant de la participation régionale dans le dossier libyen, qui peut être suivi comme suit :
1- Les mouvements de médiation turcs
Ankara a maintenu sa position neutre sur le conflit entre Dabaiba et Bashagha, après les avoir accueillis le 2 septembre à la suite des affrontements à Tripoli fin août, et a tenu des réunions séparées avec chacun d’eux au siège des renseignements turcs.
L’approche actuelle de la Turquie vis-à-vis de la Libye repose sur son ouverture à toutes les parties pour s’assurer que ses intérêts y sont maximisés, travaillant pour un consensus politique tout en refusant de changer par la force le statu quo à Tripoli.
2- Le soutien égyptien au processus constitutionnel
L’Égypte se concentre actuellement sur la réalisation de progrès sur la base constitutionnelle qui organisera les prochaines élections. À cet égard, le Caire a accueilli en août la présidente de la Chambre des représentants libyenne, Aqila Saleh, et le président du Conseil suprême d’État, Khaled Al-Mashri, après la visite de ce dernier à Ankara, alors que l’Égypte tente de parvenir à un accord entre Saleh et Al-Mashri sur la base constitutionnelle, le Caire maintenant la légitimité du gouvernement Pashaga. Désigné par le Parlement, et la fin du mandat du gouvernement Dabaiba, qui s’est clairement traduite par le départ de la délégation égyptienne le 6 septembre des réunions de la Ligue arabe, en signe de protestation contre Najla Al-Manqoush, ministre des Affaires étrangères de le gouvernement Dabaiba, qui a occupé le siège de la Libye lors de la présente session de la Ligue.
3- La rivalité maghrébine
Le dossier libyen représente actuellement l’une des principales priorités de la politique étrangère algérienne, car cette dernière cherche à accroître sa présence sur ce dossier, ce qui s’est traduit par sa réception à Dabaiba en avril 2022, ainsi que la visite de la ministre algérienne des Affaires étrangères Najla Al -Manqoush en Algérie en juillet dernier La nomination d’un ambassadeur en Libye l’année dernière après la réouverture de son ambassade à Tripoli, qu’elle avait fermée en mai 2014, alors que le gouvernement Dabaiba a nommé son ambassadeur en Algérie en août 2022, le député Muhammad Himma Bakda, après ce dernier poste est vacant depuis 2018.
L’Algérie est le seul pays à reconnaître explicitement la légitimité du gouvernement Dabaiba et tente de renforcer son influence économique dans l’ouest de la Libye grâce à ses liens étroits avec lui. La Tunisie s’est rapprochée de la position algérienne sur le conflit actuel en Libye, s’étant rapprochée plus tôt d’un soutien au gouvernement Bashagha, et cela semble être le résultat d’une compréhension croissante entre l’Algérie et la Tunisie.
Revers internes possibles
Compte tenu du réseau complexe d’engagements extérieurs à l’intérieur de la Libye, un certain nombre d’implications possibles de cet engagement sur la scène intérieure peuvent être observées comme suit :
1- Soutenir la voie de la règle constitutionnelle
Il est probable que dans la période à venir, l’accent sera davantage mis sur la voie constitutionnelle et une tentative de parvenir à un consensus entre la Chambre des représentants et l’État qui ouvrira la voie à la formulation d’une base constitutionnelle sur laquelle on pourra compter, prendre en charge la présidence et les élections générales, surtout compte tenu de la pression américaine actuelle.
2- Créer une nouvelle feuille de route
Certaines estimations suggèrent qu’étant donné le relatif consensus actuel dans les relations entre les puissances régionales actives dans le dossier libyen, des efforts sont en cours pour proposer une nouvelle feuille de route dans la période à venir. Il semble qu’il existe une perception américaine concernant les caractéristiques de cette carte, exprimée par l’ambassadeur de Washington en Libye, et donc le nouvel envoyé de l’ONU pourrait mener le processus de consultation pour présenter cette nouvelle carte dans la prochaine phase.
voie constitutionnelle
Il semble que le rôle régional et international ait influencé les développements sur la scène libyenne en ce moment d’une manière qui peut aider à parvenir à un consensus sur la voie constitutionnelle et la tenue d’élections anticipées tout en essayant d’y lier les deux gouvernements concurrents. empêcher le recours à la force militaire pour résoudre la lutte de pouvoir en cours. Il est à noter que le consensus sur la voie constitutionnelle ne sera pas un processus facile, surtout compte tenu de l’échec des efforts précédents, ce qui signifie la poursuite de deux gouvernements parallèles en Libye dans un avenir prévisible.
L’approche actuelle de la Turquie vis-à-vis de la Libye dépend de son ouverture à toutes les parties pour assurer la maximisation de ses intérêts là-bas et travailler vers un consensus politique tout en refusant d’utiliser la force pour changer le statu quo.
L’Égypte se concentre actuellement sur la réalisation de progrès sur la base constitutionnelle qui organisera les prochaines élections.
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