Lors de son premier voyage à l’étranger depuis qu’il est Premier ministre en Israël, Yair Lapid se rendra mardi à Paris pour demander au président français Emmanuel Macron d' »intervenir » pour sauver les négociations gazières libano-israéliennes.
Lapid a été nommé Premier ministre vendredi dans le cadre d’un accord qu’il a conclu avec le chef du parti d’extrême droite Yamina Naftali Bennett pour former une coalition gouvernementale dans laquelle ils dirigeraient à tour de rôle le gouvernement si le Parlement était dissous.
Sa coalition a perdu sa majorité ces dernières semaines, ce qui a nécessité la dissolution de la Knesset et la convocation de nouvelles élections générales en novembre, permettant à Lapid de prendre la relève en tant que Premier ministre en attendant la formation du prochain gouvernement.
Au lendemain de la prise de fonction de Lapid, l’armée israélienne a intercepté trois drones tirés par le Hezbollah libanais en direction de champs gaziers en mer Méditerranée, selon l’AFP.
Les trois drones ont été abattus alors qu’ils se dirigeaient vers le champ gazier de Karish dans les « eaux économiques israéliennes » en Méditerranée orientale, selon l’armée israélienne.
Karish Field et les menaces du Hezbollah
Le week-end dernier, Lapid a averti que « le Hezbollah continue sur la voie du terrorisme et compromet la capacité du Liban à parvenir à un accord sur les frontières maritimes », mais il s’en est tenu à une visite en France prévue par son prédécesseur Bennett.
Le Liban considère que le champ de Karish fait partie des eaux contestées avec Israël, tandis qu’Israël prétend qu’il se trouve dans sa zone économique exclusive.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, l’ennemi juré d’Israël, a confirmé le 9 juin que « l’objectif direct devrait être d’empêcher l’ennemi d’extraire du pétrole et du gaz du champ de Karish ».
Le Hezbollah et Israël ont mené une guerre à travers la frontière libanaise en 2006, mais depuis lors, selon Reuters, il y a eu peu d’escalade entre eux.
Un haut responsable israélien a déclaré aux journalistes que le champ de Karish près de la côte libanaise produira du gaz non seulement pour Israël mais éventuellement pour l’Union européenne, capitalisant sur les efforts de l’Union européenne pour remplacer la Russie en tant que fournisseur d’énergie, depuis qu’elle a envahi l’Ukraine à « Reuters ». .
Lapid est en visite avant une prochaine visite du président américain Joe Biden en Cisjordanie et en Arabie saoudite, lors de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Le Liban et Israël, deux pays voisins toujours officiellement en guerre, ont entamé en octobre 2020 des négociations sans précédent sous les auspices de Washington pour délimiter les frontières maritimes et supprimer les obstacles à l’exploration pétrolière et gazière.
Les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 en raison de différences sur la taille de la zone contestée, en particulier le champ gazier de Karish.
Le responsable israélien a déclaré, selon l’AFP : « Nous reconnaissons l’importance de la position française sur les questions libanaises et nous demanderons à la France d’intervenir pour maintenir les négociations que nous voulons mener à bien sur les questions gazières ».
Il a ajouté : « Il est important pour nous de défendre notre cause… Israël s’oppose au retour au Plan d’action global conjoint (l’accord sur le nucléaire de 2015) et en même temps, nous ne sommes pas opposés à la conclusion d’un accord, mais selon Reuters » s’efforcer d’obtenir un accord très fort.
L’Egypte, Israël et l’Union européenne ont signé un protocole d’accord au Caire à la mi-juin visant à exporter du gaz vers l’Europe pour trouver des alternatives au carburant russe au milieu de la guerre en cours en Ukraine.
La coopération vise à transporter du gaz naturel d’Israël vers l’Europe après qu’il ait été liquéfié dans les stations égyptiennes préparées à cet effet, à un moment où l’Union européenne tente de diversifier ses sources de gaz après que la Russie a décidé d’arrêter l’approvisionnement en gaz des pays européens. .
La découverte d’immenses gisements de gaz en Méditerranée orientale ces dernières années a aiguisé les appétits des pays riverains et alimenté les conflits frontaliers.
Le dossier nucléaire de l’Iran
Les pourparlers de Lapid à Paris se concentreront sur l’Iran alors qu’Israël cherche à dissuader les puissances occidentales de reprendre l’accord sur le programme nucléaire iranien.
Israël s’oppose à la relance de l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien, qui vise à empêcher l’Iran d’acquérir la bombe nucléaire en échange de la levée des sanctions qui étouffent son économie, un accord que les États-Unis ont démissionné en 2018 et des négociations sont en cours pour le relancer.
Les pourparlers ont été officiellement suspendus en mars, les personnes concernées confirmant que si l’accord était presque conclu, des désaccords subsistaient entre Washington et Téhéran, notamment la demande de ce dernier de retirer le nom des Gardiens de la révolution de la liste américaine des étrangers. organisations terroristes ».
Bennett a souligné le grand danger « que représentent les progrès continus de l’Iran dans l’acquisition d’armes nucléaires en trompant la communauté internationale en utilisant des informations et des mensonges fabriqués ».
Israël considère l’Iran comme une menace pour sa sécurité et que le programme nucléaire iranien vise à acquérir des armes nucléaires, ce que Téhéran a toujours nié, tandis que les experts considèrent Israël comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient.
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