Le politologue Francis Guelleh, spécialiste de l’Afrique du Nord, a développé les caractéristiques de la perte d’influence de la France dans la région nord-africaine, en particulier dans les pays qui faisaient partie de ses anciennes colonies.
Dans un article publié mercredi par Middle East Eye, il a déclaré que la politique de la France dans les pays de la région nord-africaine s’effondrait, notamment au Mali et en Libye.
Il a ajouté que la désintégration de la politique française en Libye et au Mali et la mauvaise gestion des relations avec l’Algérie, le principal acteur militaire dans la région, « l’échec des ambitions européennes (pour la France) et un manque de réflexion stratégique par rapport à l’Afrique reflète » .
« L’échec de la politique française en Libye et au Mali et sa mauvaise gestion des relations avec l’Algérie… illustrent un échec plus large de l’imagination européenne et un manque de réflexion stratégique par rapport à l’Afrique » | François Ghiles
https://t.co/HHeDlCij3e– Œil du Moyen-Orient (@MiddleEastEye) 20 janvier 2022
Guelleh a suggéré que l’une des raisons de la perte d’influence de la France en Afrique du Nord et au Sahel était « le retrait sélectif des États-Unis des questions régionales et les divisions internes à l’Union européenne elle-même ».
Notant notamment les « politiques divergentes » de la France et de l’Italie en Libye, il a relevé que « les algorithmes diplomatiques français sont dépassés » et que d’autres puissances ont manifesté leur intérêt pour la région, dont la Turquie, la Chine et la Russie.
« Le rôle de premier plan de la France dans l’intervention militaire soutenue par l’OTAN en Libye en 2011 a divisé l’Europe occidentale », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Italie « n’était pas satisfaite du rôle de leader de la France dans l’éviction de Mouammar Kadhafi ».
Et il a ajouté: « Le soutien ultérieur de la France au général de division à la retraite Khalifa Haftar a alimenté le conflit libyen et encouragé le dissident à s’emparer de Tripoli. La position française a également ouvert la porte aux Émirats arabes unis et à la Russie pour rejoindre le combat en soutien à Haftar.
À cet égard, Guelleh a noté que la politique de Macron a provoqué la colère de l’Algérie, dont les dirigeants s’opposent à l’ingérence étrangère dans les affaires nord-africaines.
« L’échec du projet français de mettre Haftar au pouvoir a porté atteinte à la crédibilité et à l’influence de l’Europe dans le conflit, laissant la Russie, la Turquie et les Émirats arabes unis en position de responsabilité », a-t-il ajouté.
#France_Afrique
La France traverse une période de déclin et de déclin pour devenir un pays du tiers-monde, confirmé par des indicateurs tels que : les sous-marins australiens, le déclin de son influence dans les pays du Sahel et de l’Afrique centrale, la perte des paris de la France dans l’Est Méditerranée et la Libye, et ses relations tendues avec les pays du Maghreb. #France_Out_Africa pic.twitter.com/9S53FFiqkM—Mohamed Ali Gourdemi 🇷🇴🇷🇴 (@AliMoha33668633) 19 janvier 2022
Contrastes français
Guelleh pensait que les contradictions des politiques françaises dans la région étaient peu susceptibles de faire avancer les intérêts à long terme de la France.
« L’Algérie est intriguée par la clémence de Macron envers les mercenaires russes en Libye et peut-être dans le futur Mali, tout comme la clémence de Macron Émirats arabes unis Ce n’est pas catastrophique, avec lequel la France a récemment signé d’importants traités d’armement, d’autant plus qu’Abou Dhabi alimente le conflit algéro-marocain avec ses efforts pour faire reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental contesté.
Il a noté que de nombreux dirigeants ouest-africains pensent que l’intervention française a exacerbé les nombreux conflits qui sont souvent décrits en Occident comme « un conflit avec les djihadistes et personne d’autre ».
Y voir un conflit impliquant des djihadistes, a-t-il expliqué, « est une simplification excessive qui rend difficile la compréhension de la nature complexe des crises qui sévissent dans la vaste région du Sahel ».
Guelleh a souligné que la politique française « doit plus que jamais s’adapter au XXIe siècle ».
Il a déclaré qu’il n’est pas facile d’élaborer une stratégie cohérente en Afrique du Nord-Ouest « à une époque où les alliances de longue date et les intérêts postcoloniaux ont cédé la place à la diplomatie transactionnelle ».
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