éther spécial
L’auteur de l’article : le grand penseur arabe Georges Tarabishi
Récemment, le grand penseur arabe George Tarabishi a publié une série d’articles exclusivement dans Atheer, que nous republions pour l’honorable lecteur.
Si, en se référant au proverbe italien (Traduttor, traditore), nous devons supposer que la traduction est une trahison, alors la traduction à partir de la traduction est une double trahison. En effet, la distance qui sépare inévitablement le texte traduit du texte d’origine est doublée lors du passage par une langue intermédiaire entre la langue d’origine du texte et la langue dans laquelle il est traduit.
Mais alors que la trahison n’accepte aucune justification d’un point de vue patriotique, la traduction, ou même la traduction à partir de la traduction, d’un point de vue culturel peut trouver un besoin qui ne peut être satisfait par aucune autre voie en raison de la donnée géoculturelle.
Si la culture arabe, qui est un exemple incomparable de culture traditionnelle, n’était destinée à communiquer avec la modernité que par la médiation linguistique des deux plus grandes puissances impérialistes des temps modernes, à savoir l’anglais et le français, la phase indépendante, celle désormais à trois quarts de siècle n’a pu, sauf cas exceptionnel, briser le carcan du monopole linguistique que le colonisateur anglo-français s’est imposé, sinon intentionnellement du moins selon la nécessité. Le statu quo.
Ainsi, la relation entre la culture arabe moderne et la culture mondiale est restée, à l’exception de rares cas individuels, même lorsqu’il s’agissait de cultures européennes qui ne parlaient pas la langue des anciens colonisateurs, comme les Allemands, les Suédois ou les Grecs.
Dans le cas de Freud en particulier, et de la psychanalyse en général, il y avait deux possibilités : ou bien la culture arabe resterait dans un état d’aliénation par rapport à cette grande conquête scientifique que représente freudienne, ou bien elle bénéficierait à son tour des particularités de cette conquête, elle-même à travers une langue intermédiaire, avec tout ce que traduire à partir d’une traduction risque de s’écarter de la lettre du texte original, sinon de son esprit.
De plus, la langue allemande dans laquelle Freud écrivait et la plupart des pionniers non allemands de la psychanalyse différait de manière non négligeable par sa structure, son esprit et sa lettre des médiums linguistiques semi-obligatoires représentés par l’anglais ou le français.
Le choix était pourtant inévitable : aucune culture contemporaine ne peut ouvrir à elle seule le verrou de la modernité s’il lui manque une de ses clés, telle que la représente la psychanalyse, freudienne et non freudienne. D’où la décision audacieuse que j’ai prise il y a près de quatre décennies de soumettre les livres arabes de Freud, même si par des traductions à partir de la traduction française de ses œuvres, ce qui dans les années 1970 et au début des années 1980 a abouti à la traduction ou à l’arabisation de trente titres ou plus de Freud près de quarante livres.
Comme j’ai complètement cessé d’écrire et de traduire depuis le milieu des années 1980, Dar Madarak et son fondateur, le Turki Al-Dakhil, m’ont proposé de rééditer mes travaux et de ne pas perdre leur pertinence dans mes traductions, afin de m’en donner un précieux. donner l’occasion de réfléchir sur mes traductions de textes freudiens. Car depuis une vingtaine d’années, outre la publication d’une nouvelle et complète traduction de ses œuvres, de nouvelles et multiples traductions des œuvres de Freud en français sont également apparues, dont le nombre atteignait parfois trois à quatre traductions par livre un groupe de travail en vingt tomes.
Le cas est que les nouvelles traductions françaises, qui sont basées sur une dialectique similaire à celle connue de la culture arabe moderne à partir de la dialectique de la traduction et de l’arabisation, différaient des anciennes par leur exactitude ainsi que par la fidélité littérale de l’original allemand. texte se distinguant par leur volonté de rendre le sens dans la langue compréhensible pour le lecteur contemporain. De ce point de vue, et sur la base de ces nombreuses traductions modernes d’un même texte, j’ai entrepris une révision extensive et parfois radicale de ma traduction antérieure des écrits de Freud pour tenter de concilier le plus possible, le plus permet la langue arabe, entre esprit et lettre du texte freudien qui est d’un haut degré de subtilité et de justesse conceptuelle, mais parfois semi-fermé.
J’ai saisi l’occasion de cette revue complète de mes traductions antérieures pour inclure dans les marges des explications descriptives non seulement des noms propres – et la plupart d’entre eux se trouvent dans des textes freudiens – mais aussi de tous les faits historiques et références culturelles disponibles pour le lecteur arabe contemporain. présents n’y ont pas directement accès.
Sans Namari dans la validité de l’aphorisme italien sur la traduction = trahison, disons que la traduction est aussi ijtihad, ou pour emprunter la célèbre définition de la critique d’Abu Hayyan al-Tawhidi, c’est un deuxième discours sur les premiers mots, mais dans un autre Langue.
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