Mercredi – 28 Ramadan 1444 AH – 19 avril 2023 Numéro d’émission CE [16213]
La visite du président français en République populaire de Chine a délivré trois messages clés. Pour commencer, il est logique de rappeler que la « France de Gaulle » a été la première puissance occidentale à reconnaître la Chine populaire communiste en 1964. Le premier message concerne les questions économiques et commerciales. Il convient de noter que les échanges commerciaux entre les deux pays souffrent d’un déséquilibre important entre les deux parties, bien sûr dans l’intérêt de la République populaire de Chine. Le déficit commercial français avec la Chine a atteint environ 40 milliards d’euros. Les investissements chinois en France sont également encore relativement faibles. Puisqu’il n’a pas dépassé le demi-milliard d’euros en 2021. L’importance de la question économique dans la visite du président est attestée par le fait que plus d’une cinquantaine d’hommes d’affaires de haut rang faisaient partie de la délégation française accompagnant le président Macron.
Outre les effets de la crise ukrainienne sur le plan économique, la France, comme d’autres pays occidentaux, souffre de la loi anti-inflation votée par le gouvernement Biden, qui vise, entre autres, à inciter les entreprises à revenir ou à s’installer dans les États Unis. Ce qui a un fort impact sur les économies occidentales, dont la France, bien sûr. Le président Macron veut encourager les investissements chinois en France et augmenter le volume des échanges entre les deux pays pour faire face à l’impact des politiques américaines que nous avons évoquées, entre autres défis auxquels est confrontée l’économie française. L’un des indices les plus importants de la politique économique nouvelle et active de la France envers la Chine populaire est que la société « Total » a signé un accord de coopération économique commerciale avec la Chine populaire en yen et non en dollars ou en euros, ce qui implique l’avenir sur le priorité que Paris accorde aux liens économiques avec la superpuissance économique, la République populaire de Chine.
Le deuxième sujet de la visite concernait la guerre en Ukraine. Bien que le président français ait déclaré à plusieurs reprises qu’il n’était pas d’accord avec toutes les dispositions de l’initiative de paix chinoise, il a souligné l’importance du rôle que la Chine populaire peut jouer à cet égard, soulignant même les excellentes relations avec Moscou et les poids, dont il jouit dans le monde entier. Les entretiens ont souligné la volonté des deux parties, malgré des positions politiques différentes concernant la guerre en Ukraine, de s’efforcer de mettre fin à la guerre et de trouver une solution politique au conflit basée sur le respect des principes et des règles de la légitimité internationale (ne pas occuper le terre des autres). Même s’il reste encore un long chemin à parcourir avant un cessez-le-feu et des négociations, le rôle de la Chine dans ce domaine et son succès sont plus qu’essentiels, ainsi que le rôle d’autres, dont la France et l’Allemagne, quoique dans une moindre mesure, la position de la Renforcement de la Chine populaire dans le système mondial qui se constituera demain. La fin de la guerre.
Le troisième message véhiculé par la visite du président français était politique et stratégique par excellence, avec différentes dimensions.
Pour rappel, le président français souhaiterait que la chancelière allemande, qui s’est rendue en Chine en novembre dernier, se joigne à lui. Cependant, la froideur des relations entre les deux parties, due à la concurrence croissante entre elles au sein de la maison européenne sur de nombreux actes qui ont historiquement constitué la locomotive du processus de construction européenne, a poussé la chancelière allemande à s’abstenir d’impliquer le président français dans la visite. Mais le message européen que le président français a voulu adresser à la Chine et au monde avec sa visite à Pékin a été confirmé par la participation de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à sa visite.
Macron a voulu envoyer un message de Pékin sur « l’indépendance stratégique » européenne, qui reste un objectif européen, même s’il est loin d’être atteint. Il reste cependant un objectif fondamental et historiquement français, malgré les blocages européens au niveau collectif et national qui ralentissent ou empêchent la réalisation de cet objectif. Aujourd’hui, à un moment très complexe au niveau européen, le président français a mis cet objectif au premier plan de ses priorités, en raison des différences dans la maison européenne, allant de la politique à l’économie aux relations avec les différentes puissances internationales. Le président français a voulu envoyer un double message depuis Pékin sur l’indépendance de la décision française, et pas seulement européenne, plus difficile à obtenir.
La déclaration de Macron sur Taïwan, parlant de non-intervention ou d’escalade dans des crises qui ne sont pas les nôtres, a sans doute été saluée par Pékin, mais a provoqué plus ou moins de réactions négatives au sein de « l’Alliance occidentale » ; Considérant qu’il affaiblit la position occidentale envers la Chine populaire au milieu de la confrontation qui a lieu avec elle. Il représente également une rupture avec les principes et les règles sur lesquels la position occidentale sur la « question taïwanaise » a toujours été fondée. La position « équilibrée » sur la crise taïwanaise qui revient au premier plan des événements en ce moment représente une rupture avec la position occidentale traditionnelle. États d’Amérique : « Amis, alliés, mais pas partiaux. » Un dicton qui est la doctrine de la politique étrangère française depuis l’époque de de Gaulle, qui s’est poursuivie avec les présidents Mitterrand et Chirac, même s’il y a eu des périodes ultérieures où la France s’écartent parfois de cette doctrine.
A-t-on assisté depuis Pékin à un retour de la France à cette croyance, quoique timidement ? La réponse à cette question nous apportera l’avenir proche et moyen.
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