- David Griten
- nouvelles de la BBC
Un militant irakien a été condamné à trois ans de prison après qu’un tweet qu’il a écrit sur Twitter l’a accusé d’avoir insulté les Forces de mobilisation populaire, une force paramilitaire qui comprend des milices soutenues par l’Iran.
Un tribunal irakien a condamné Haider al-Zaidi, 20 ans, pour « insulte aux institutions de l’État » après avoir écrit un message sur Twitter à propos d' »Abu Mahdi al-Muhandis », l’ancien chef adjoint des Forces de mobilisation du peuple.
Al-Zaidi a nié avoir écrit le tweet, qu’ils ont trouvé offensant, et a insisté sur le fait que son compte Twitter avait été piraté.
Human Rights Watch a dénoncé le procès d’al-Zaidi, le qualifiant de « clairement injuste ».
« Indépendamment de qui a posté le tweet sur le compte Twitter d’al-Zaidi, le système judiciaire irakien ne doit pas être utilisé comme un outil pour étouffer les critiques pacifiques des autorités ou des acteurs armés », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de l’organisation. .
« C’est (le verdict) une triste image de l’état de droit en Irak qu’un militant comme al-Zaidi soit emprisonné pendant trois ans pour un post sur Twitter qu’il dit n’avoir pas écrit, alors que des dizaines de responsables ainsi que des groupes armés s’enfuient avec le meurtre d’activistes et de manifestants », a ajouté Coogle.
Mercredi, un responsable de la santé a déclaré que deux manifestants avaient été abattus lors d’affrontements avec les forces de sécurité irakiennes lors d’une manifestation contre la condamnation d’al-Zaidi dans la ville méridionale de Nasiriyah, selon un correspondant de l’AFP, selon un correspondant de l’AFP.
Le responsable a ajouté que 21 personnes avaient été blessées, dont un policier.
Et les autorités irakiennes ont arrêté al-Zaidi en juin dernier au milieu d’un tweet dans lequel il a posté une photo d’Abou Mahdi al-Muhandis, avec un commentaire regrettant qu’il n’y ait qu’en Irak un « espion » plus qu’un « martyr ».
Al-Muhandis commandait les Brigades irakiennes du Hezbollah, une puissante milice chiite irakienne soutenue par l’Iran et classée comme groupe terroriste par les États-Unis.
Il a également été commandant adjoint des Forces de mobilisation populaire, une organisation armée composée de dizaines de milices à majorité chiite qui ont officiellement intégré les forces de sécurité irakiennes mais qui, dans la pratique, opèrent de manière indépendante et exercent un pouvoir considérable.
Les États-Unis ont réussi à tuer l’ingénieur lors d’une frappe aérienne de drone en janvier 2020 après qu’il ait quitté l’aéroport de Bagdad accompagné du général iranien Qassem Soleimani, qui voyageait entre l’Iran, l’Irak et la Syrie.
De nombreux Irakiens ont pleuré les deux hommes, les qualifiant de martyrs, mais certains ont célébré leur mort.
Certains Irakiens accusent l’Iran et ses milices armées alliées d’être à l’origine du meurtre de centaines de manifestants qui sont descendus dans les rues d’Irak fin 2019 pour protester contre le déclin des services publics, le chômage élevé et la corruption endémique.
Ils ont également été accusés d’avoir mené une campagne d’assassinats contre d’éminents militants irakiens qui critiquent l’influence des milices et de l’Iran derrière elles dans la vie politique irakienne.
Le militant des droits humains Salman Khairallah a déclaré que le verdict contre al-Zaidi était « un message clair aux militants que toute critique des autorités et du PMF sera punie ».
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