Une attaque contre la politique occidentale sur le continent brun. Les pays africains retrouveront-ils leur souveraineté ?

La cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés se poursuit à Doha, où les dirigeants du monde se réunissent pour accélérer le développement durable et s’engager à prendre des mesures concrètes pour éradiquer l’extrême pauvreté, le potentiel des pays les plus vulnérables au monde et le mettre sur la voie de la prospérité et développement.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé la communauté internationale, en particulier les pays riches, à redoubler d’aide aux pays les moins avancés, qui comptent plus d’un milliard et 100 millions d’habitants, et à les aider à sortir de la pauvreté.

Souveraineté française en Afrique

Dans un discours prononcé lors de la conférence, le président de la République centrafricaine Faustin Arching Touadera a attaqué les pays occidentaux, les accusant de « maintenir un état d’instabilité politique afin de piller les richesses du pays et d’empêcher son développement ».

Il a déclaré que son pays avait été victime d’attaques géostratégiques liées aux ressources naturelles, ajoutant : « Depuis l’indépendance, la République centrafricaine fait face à des pillages systématiques, facilités par l’instabilité politique de certains pays occidentaux et des groupes terroristes dirigés par des mercenaires étrangers ».

Les déclarations du président centrafricain visent principalement la France, qui a pacifiquement accordé l’indépendance à la plupart de ses colonies en Afrique, entraînant la poursuite du système d’exploitation colonial français. Les liens de la France avec ses colonies africaines servent toujours la capitale française.

L’approvisionnement en pétrole et en uranium du continent africain est nécessaire pour maintenir l’indépendance énergétique de la France : l’uranium du Niger, par exemple, fournit 20 % du combustible des réacteurs nucléaires français.

Et en tant que garant du système monétaire dans la région africaine, la France exerce une sorte de souveraineté sur la monnaie franc qui s’y applique en obligeant les pays concernés à conserver au moins 50 % de leurs réserves de change dans le Trésor français.

La région de l’Union monétaire de l’Afrique centrale comprend six États membres, à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad. Le franc est utilisé par la Communauté financière de l’Afrique centrale.

La France a annoncé l’arrimage du franc CFA à l’euro. Le programme néocolonial français est aussi une exportation culturelle basée sur l’assimilation, avec plus d’un dixième de la population du continent africain parlant encore le français.

« l’indépendance formelle »

Commentant les déclarations du président de la République centrafricaine, Camille Al-Sari, professeur d’économie et de relations internationales à l’Université de la Sorbonne, note que de nombreux responsables africains expriment leur mécontentement vis-à-vis de la France et de sa politique, que ce soit au Mali, au Centre République Africaine ou les pays du Maghreb en général.

Al-Sari, dans une interview avec Al-Araby, basé à Paris, a confirmé qu’après « l’indépendance formelle » de ces pays, la France avait une politique particulière de choix des présidents en fonction de leur loyauté envers les intérêts français.

Il rappelle que de nombreuses personnalités françaises « se promenaient en pillant les richesses des pays africains » et transportaient illégalement des millions de dollars vers Paris.

Et il estime que les personnalités qui avaient un désir d’indépendance décisionnelle africaine et poussaient vers la croissance économique ont été « éloignées et d’autres personnalités fidèles » installées après Paris.

Il dit : « Le conflit économique en Afrique a été résolu en faveur de la Chine, et avec lui la France a été vaincue dans ces pays. »

Il ajoute : « De nombreux dirigeants en Afrique se sont tournés vers le groupe russe Wagner pour organiser des coups d’État militaires, contrairement à la rhétorique française des droits de l’homme ».

Il poursuit et dit : « La solution aujourd’hui se trouve chez les peuples africains, qui peuvent se battre pour l’indépendance de leur pays.

Édith Desjardins

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