rapporte le journal »Le New York Times‘, lundi que les crânes que l’Algérie a pris à la France en 2020 n’appartiennent pas tous aux résistants et que même après leur reddition ces restes sont tous restés propriété française.
Des documents du Musée de l’Homme et du gouvernement français, mis à la disposition du journal américain, ont révélé que 18 crânes parmi les 24 crânes récupérés par l’Algérie étaient de provenance incertaine.
Ces crânes ont été restitués en vertu d’un accord signé par les deux gouvernements le 26 juin 2020, qui comprenait un addendum de 4 pages identifiant les restes.
Le document, obtenu par le New York Times, montrait que parmi les restes récupérés par l’Algérie figuraient des voleurs emprisonnés et trois fantassins algériens ayant servi dans l’armée française.
Selon le New York Times, aucun des deux gouvernements n’a publiquement reconnu ces faits alors qu’ils cherchent à tirer un « avantage diplomatique » du rappel.
En juillet 2020, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu un avion C-130 Hercules de France transportant les restes de 24 combattants algériens contre le colonialisme français.
L’avion a atterri à l’aéroport international d’Alger, escorté par des combattants de l’armée algérienne, où les cercueils ont été officiellement réceptionnés, le drapeau national algérien a été hissé et porté par des soldats de la garde d’honneur avec 21 obus d’artillerie.
Le journal américain indique que le processus de restitution de ces restes, qui étaient exposés au Musée de l’Humanité, a été accepté par l’Algérie, où les deux pays ont salué ce geste comme une étape importante dans leurs efforts pour renouer des liens.
Le gouvernement algérien n’a pas répondu aux demandes de commentaires du New York Times, et on ne sait toujours pas pourquoi il a accepté certains crânes qui n’appartenaient pas à des combattants de la résistance populaire, d’autant plus qu’ils maintenaient des aspects de la politique du président français Emmanuel Macron envers le pays, du moins jusqu’à la fonte des neiges ces dernières années.
Le bureau de Macron a également refusé de commenter, renvoyant les questions au département d’État, qui a déclaré que la liste des crânes restitués était « approuvée par les deux partis ».
Lors de la passation de pouvoir en 2020, la Présidence française a déclaré que « ce geste s’inscrit dans une démarche d’amitié et de pansement de toutes les blessures de notre histoire ».
Elle a ajouté : « C’est le sens du travail que le président de la République a entamé avec l’Algérie et qui se poursuivra dans le respect de tous pour réconcilier les mémoires des peuples français et algérien ».
Lors d’une visite en Algérie en décembre 2017, le président Macron s’est engagé à restituer les restes humains algériens conservés au Musée de l’Homme du Muséum national d’histoire naturelle.
Le journal américain a décrit le processus comme une « restitution défectueuse » qui a révélé un problème plus large que les restitutions, qui sont souvent « secrètes et confuses » et n’atteignent pas le niveau nécessaire pour corriger les erreurs de l’époque coloniale.
« Les questions diplomatiques ont prévalu sur les questions historiques », a déclaré Catherine Maureen Desailly, sénatrice française de centre-droit qui a longtemps milité pour le retour des restes humains.
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