L’organisation non gouvernementale basée à Londres, Iran International, a confirmé samedi que la patineuse artistique iranienne Atefeh Ahmadi, qui a participé aux Jeux olympiques de 2022, avait quitté son pays et demandé l’asile en Allemagne.
Atefeh Ahmadi, 22 ans, est le seul patineur artistique iranien à s’être qualifié pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin.
« J’ai quitté l’Iran pour atteindre mon objectif, mais mon cœur est avec l’Iran », a déclaré l’athlète à l’ONG.
L’Iran assiste à un mouvement de protestation depuis la mort de la jeune femme Mahsa Amini, trois jours après son arrestation par la « police des mœurs » le 16 septembre pour avoir prétendument enfreint le strict code vestimentaire iranien qui interdit aux femmes de porter le voile prescrit dans les lieux publics.
Les autorités qualifient généralement ces manifestations d' »émeutes » provoquées par des États et des organisations anti-iraniens.
Selon le dernier chiffre publié par l’Organisation des droits de l’homme en Iran, basée en Norvège, les forces de sécurité ont tué au moins 488 personnes, dont 64 mineurs, lors des manifestations.
Atefeh Ahmadi s’est plainte que lors de sa demande de visa, l’Association iranienne de ski lui avait demandé de fournir un « acte de propriété en guise de garantie ».
Elle a également regretté « d’avoir donné la priorité à l’équipe masculine de ski » et déploré la surveillance des services de sécurité iraniens lors de déplacements à l’étranger.
L’agence de presse iranienne Tasnim a cité le président de l’Association iranienne de ski, Abbas Nazarian, disant que son départ était « une décision personnelle et avait apparemment été planifié depuis un certain temps ».
Atefeh Ahmadi n’est pas le premier athlète à quitter l’Iran. En décembre, la joueuse d’échecs Sara Khadem s’est enfuie en Espagne après avoir participé à un tournoi international sans porter de foulard.
En 2020, la joueuse de taekwondo Kimia Alizadeh, seule médaillée olympique de l’histoire du sport en Iran, a quitté son pays pour les Pays-Bas.