Villes – le voile de la gauche

En France, comme toutes les autres manifestations religieuses, le foulard est interdit dans les écoles publiques et parmi les fonctionnaires en service.

Il y a une gauche qui assimile les deux cas, s’appuyant sur la question du choix (très ambigu selon l’idéologie religieuse) et refusant ce qui est prescrit comme devoir pour les femmes de s’habiller ou de se déshabiller.

De nombreux attributs peuvent être classés par une telle gauche, ainsi que certains courants féministes et ce que l’on appelle communément la culture de l’inclusion, sous le slogan du multiculturalisme décoré qui a donné lieu à la « Journée internationale du hijab » en Amérique et dans certaines parties de l’Occident. a… Mais, ni brillance, ni consistance, ni solidité cognitive, parmi ces traits.

Alors que les rues iraniennes font rage avec des manifestations protestant contre l’assassinat de Mahsa Amini et la domination du pouvoir politico-religieux sur le corps, le mouvement, la parole des femmes et les aspects les plus importants de leur vie et de leur liberté, les médias français sont confrontés à un incident où un public une enseignante du secondaire a été menacée par le frère d’une fille qui portait le hijab à l’école et lors d’une sortie scolaire. Lorsque l’enseignant lui a demandé de l’enlever car toute représentation religieuse est interdite par la loi dans toutes les institutions gouvernementales, en particulier les écoles, l’élève a appelé ses parents et son frère a menacé l’enseignant par téléphone et à la porte de l’école, alors la police l’a arrêté. Il est naturel que les Français soient encore frais dans leurs souvenirs de panique et de polémiques comme l’assassinat de l’instituteur Samuel Baty dans des contextes similaires.

L’extrême droite exploite l’événement pour sa propre politique et propagande ? Oui bien sûr. Mais la réponse de certains gauchistes n’en est pas moins superficielle. Le député Louis Boyard du bloc France Fière (Jean-Luc Melenchon) a tweeté : « Là où les hommes essaient d’imposer aux femmes ce qu’elles doivent et ne doivent pas porter et ce qu’elles doivent et ne doivent pas faire, il y aura des révolutions pour la liberté ». Le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour a tweeté : « En Iran, les femmes se battent pour qu’on leur enlève leur foulard et dans les écoles françaises, elles sont menacées si elles demandent aux écolières de les enlever. Terrible contradiction. » Il n’y a pas de différence entre Zemour, qui est qui se battent pour enlever le voile aux femmes par la force, et les dirigeants iraniens, qui se battent pour le leur imposer. Tous deux sont des ennemis de la liberté de choix des femmes.

Il va sans dire que la France a imposé la laïcité et la neutralité de l’État depuis des décennies et que les Français en ont payé le prix par beaucoup de sang, de sacrifices et d’accumulation.État et société, dans ce contexte historique et civil, ont le droit de défendre les valeurs et principes de la République, établis par les citoyens à l’unanimité et après de coûteux travaux. Inutile de dire aussi que les libertés publiques et individuelles garanties en France sont le principal déterminant qui fait de la comparaison de leurs contextes avec ceux de la domination des mollahs sur les Iraniens une forme de pure folie.

Mais il y a d’autres points peut-être moins clairs, jetant de gros nuages ​​aux yeux de ceux qui se passionnent pour le discours de l’inclusion. D’autant plus que la culture islamique, en tant que long et riche héritage civilisationnel, n’est pas réduite au voile, sauf dans les politiques identitaires. C’est la même politique qui ouvre la porte à la discrimination et à la stigmatisation du terrorisme, de la réaction et autres. Ce voile réductionniste contredit le principe de la séparation de la religion et de l’État au nom de la « liberté ». Les enthousiastes manquent à quel point leur formulation de discours exploite le climat de libertés qui résulte de cet État avec ses systèmes démocratiques et patriotiques et croit qu’il les soutient pour que le discours finisse par se retourner contre eux.

Et surtout, sa négligence de l’idée que le discours ne sert pas le politiquement correct exagéré et peut trahir même les combattantes iraniennes, irakiennes, afghanes et autres dans le monde avec un courage incroyable contre leur obscurcissement et leur marginalisation forcés en tant que corps, esprit et eux-mêmes, et parfois ils en paient la vie alors que la parole se veut solidaire d’eux. Et nous disons trahison parce que ce discours catégorise étroitement l’islam, les musulmans et les femmes musulmanes, et toute une culture qui comprend des variations dans le nombre de têtes velues. Et à l’occasion de la solidarité… Combien a-t-on vu de manifestations de soutien au mouvement des femmes iraniennes en Iran par le groupe Veil as a Option ? Dans quelle mesure l’option de ne pas porter le voile est-elle conservée dans leur dictionnaire ? Combien d’entre eux ont rejoint les manifestations d’Iraniens et d’Iraniennes en exil pour soutenir leurs citoyens contemporains chez eux tout en s’exprimant contre l’oppression religieuse, politique et militaire ?

Dans une interview accordée au magazine français Marianne en janvier dernier, la journaliste et militante irano-américaine Masih Alinejad s’est dite surprise à son arrivée aux États-Unis et que la gauche libérale, effrayée, lui avait conseillé de ne pas faire grand-chose contre elle pour entreprendre le mouvement islamique. foulard de « nourrir l’islamophobie ». L’auteur, qui a été kidnappée et assassinée dans son exil américain et soupçonnée d’être à l’origine des renseignements iraniens, ajoute : « J’ai contacté les organisateurs des activités de la Journée internationale du hijab pour rejoindre notre campagne contre le voile obligatoire et ils m’ont boycottée »… Une histoire courte et pleine de sens.

Édith Desjardins

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