Visite de Modi à Paris… L’Inde flirte avec la France sur la technologie
Le Premier ministre indien Narendra Modi entend mettre à profit sa visite à Paris – au cours de laquelle il assistera à la commémoration de la fête nationale française le 14 juillet (juillet) – pour accélérer l’accès de New Delhi à la technologie, notamment dans le secteur de la défense, et aux innovations françaises pour réduire émissions de gaz à effet de serre, selon un bilan publié jeudi par le journal français Le Figaro.
Modi veut accélérer la mise en service des sous-marins français Scorpène, assemblés en Inde dans le cadre d’un accord en 2005 ; Le groupe indien Tata collabore également avec l’européen Airbus pour fabriquer en Inde des avions de transport aérien tactique (C295).
« Partenariats industriels »
Outre les technologies militaires, l’Inde souhaite également obtenir des innovations de la France pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En tant que pays le plus peuplé du monde avec une population de 1,4 milliard d’habitants, c’est le troisième émetteur mondial après les États-Unis et la Chine. « L’hydrogène vert est une priorité pour l’Inde », déclare Mohan Kumar, qui a été ambassadeur de l’Inde en France entre 2015 et 2017. Il y a aussi la gestion des déchets et le traitement de l’eau.
Un diplomate français affirme qu’il devrait y avoir « des annonces de partenariats industriels » sur l’hydrogène vert lors de la visite de Modi en France. New Delhi reste intéressée par le projet de construction de six réacteurs nucléaires à Jaitapur, dans l’ouest de l’Inde, car l’expansion du parc nucléaire permettra de réduire les émissions.
Melissa Levian, spécialiste des questions de sécurité de l’Inde et de l’Indo-Pacifique, explique que les nombreux déplacements du Premier ministre indien ces dernières semaines, en Australie et aux Etats-Unis, s’inscrivent dans la « dynamique générale de la politique indienne » pour renforcer les liens avec les pays occidentaux , selon le rapport publié aujourd’hui, vendredi, par le magazine français Le Bes.
Critique de la politique intérieure du gouvernement indien
Alors que certains voient dans l’invitation du président français Emmanuel Macron au Premier ministre indien Narendra Modi un invité d’honneur à assister à la fête nationale française le 14 juillet comme un moyen de célébrer le partenariat que l’ancien président français Jacques Chirac a noué avec lui il y a 25 ans en Inde, d’autres considèrent cela visite en France une « grosse erreur » lors d’un événement patriotique comme le 14 juillet, selon un communiqué signé par de nombreux écologistes français et publié le 10 mai dans le journal français Libération, en raison « des politiques internes du gouvernement indien contre les valeurs de la République française ».
Selon le rapport, l’Inde, surnommée « la plus grande démocratie du monde », est restée entre les mains d’un gouvernement central pendant plusieurs années et le Premier ministre Narendra Modi jouit d’une grande popularité depuis son arrivée au pouvoir en 2014, avec 77 % des l’opinion publique votant pour lui, mais Modi Le chef du parti suprémaciste hindou Bharatiya Janata, représenté dans 14 des 28 États de la République unie de l’Inde, est régulièrement accusé d’une politique intérieure répressive contre les minorités religieuses, notamment contre les musulmans .
Le rapport indique que lors de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en novembre 2022, de nombreuses recommandations ont été faites à l’Inde sur les questions de droits de l’homme, ce qui est problématique. Selon Amnesty International, le gouvernement Narendra Modi est responsable de cette dégradation des libertés. Le parti Bharatiya Janata, selon Philippe Humbert, expert à la Fondation française Jean Jaurice et membre de l’Observatoire Asie-Pacifique, s’appuie sur « l’hégémonie idéologique et culturelle de l’hindouisme et tient un discours qui promeut l’ordre public en son sein ». nationalisme et souveraineté à l’extérieur.
Berenice Guyo-Rochar, maître de conférences en histoire contemporaine au Kings College de Londres, spécialisée dans le sous-continent indien, confirme que l’Inde est devenue un pays majeur sur la scène internationale, ce qui ne s’était pas produit depuis le début de la guerre froide. L’Inde, cinquième économie mondiale, souhaite dynamiser ses échanges et ne veut pas être considérée comme un contrepoids à la Chine, dont elle dépend encore fortement pour ses échanges. Elle veut être un partenaire à part entière du monde occidental.
Selon la journaliste et spécialiste des affaires indiennes Ingrid Thiruwath, « l’Inde veut devenir un partenaire économique majeur et s’affranchir de toute forme de dépendance économique ».
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