L’intelligence artificielle rapproche le monde. Les systèmes META traduisent 200 langues

Les systèmes d’intelligence artificielle sont désormais capables de traduire une multitude de langues différentes, rapprochant le monde de son ancien rêve d’éliminer les barrières linguistiques entre les habitants de la planète.

Meta, la société mère de Facebook, a annoncé mercredi que ses systèmes d’intelligence artificielle dans l’espace sont désormais capables de traduire de manière interchangeable deux cents langues, quelle que soit la combinaison, après avoir été limités à 100 langues.

Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, a déclaré dans un article de blog que « de nombreuses » langues impliquées dans cette nouvelle avancée « n’étaient pas disponibles pour la traduction automatique ».

Cette annonce est un exemple de la course à la traduction automatique entre les grandes entreprises de l’Internet qui veulent proposer leurs services et produits à l’ensemble de la population mondiale.

Les chercheurs de Google ont publié en mai un article scientifique intitulé « Construire des systèmes de traduction automatique pour les mille prochaines langues », reflétant les grandes ambitions dans le domaine.

Les systèmes d’intelligence artificielle développés par Google, Microsoft et Meta sont désormais capables de traduire des langues pour lesquelles il existe peu de données parallèles, ce qui signifie qu’ils sont rarement traduits dans d’autres langues.

Il permet la traduction de textes dans des langues à portée limitée sur la planète, comme le quechua (qui est largement confiné aux Eblero) et la langue du peuple peul (en Afrique de l’Ouest), bien qu’aucun humain n’ait jamais été impliqués dans cette tâche.

François Yvonne, chercheur spécialisé en linguistique au Centre national de la recherche scientifique en France, affirme que la traduction automatique est « particulièrement importante pour Facebook, qui doit surveiller les messages de haine » qui se propagent dans le monde et dans toutes les langues.

Il explique que selon l’AFP, la traduction automatique pourrait permettre notamment aux modérateurs anglophones d’intervenir sur des contenus publiés dans d’autres langues.

Cependant, la fiabilité de ces outils reste à déterminer. À cet égard, Meta note que son nouveau système est capable de fournir « une performance 44% supérieure par rapport au modèle précédent, qui pouvait traduire 100 langues ».

Dans certaines langues africaines et indiennes, cette amélioration est de plus de 70 % par rapport aux systèmes de traduction utilisés récemment, selon le premier réseau social mondial.

Cependant, François Yvonne estime que la qualité des traductions automatiques issues des moteurs Google ou Facebook restera sans doute inégale selon les langues.

200 langues

« Les langues hautement traduites comme les langues européennes conserveront probablement l’avantage », estime-t-il.

Vincent Godard, PDG de la société française de traduction automatique Systran, qui opère dans 56 langues, partage le même avis.

Godard note que la technologie utilisée par ce groupe est à l’origine la même que Meta et Google, mais a été améliorée grâce au travail de vrais linguistes pour éviter les erreurs.

« Lorsque vous traduisez un manuel d’assemblage d’un avion de chasse, vous ne pouvez pas vous permettre une seule erreur », explique-t-il, tandis que lorsque vous traduisez un avis sur un restaurant, les erreurs sont acceptées.

Alors, sommes-nous plus proches de la traduction automatique des langues pour pouvoir parler directement à n’importe qui sur cette planète, par exemple dans le futur monde de Metaverse ?

« Nous n’en sommes pas encore là, mais nous y travaillons », déclare Antoine Bord, directeur général du laboratoire de recherche VAIR pour l’intelligence artificielle du Meta Network.

« Nous avons un autre projet de traduction automatique de la parole qui fonctionne actuellement dans un ensemble de langues beaucoup plus restreint », dit-il.

Mais le bénéfice, selon Burd, sera « qu’un jour on pourra parler deux cents langues en combinant les deux projets tout en conservant l’intonation, les émotions et les dialectes… ».

Denise Herbert

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