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Motifs du retrait du Niger et du Burkina Faso de la zone du G5 Sahel

Lundi 4 décembre 2023

Le Burkina Faso et le Niger prennent de nouvelles mesures qui semblent susceptibles d’intensifier les tensions avec de nombreuses puissances régionales et internationales, en particulier certains pays européens, notamment la France. Le 2 décembre, les deux pays ont annoncé leur retrait de toutes les instances du groupe du G5 Sahel, y compris de la force conjointe, à compter du 29 novembre dernier, « après une évaluation approfondie du groupe et de son travail », soulevant de nombreuses interrogations. pour cette décision et les effets possibles qu’elle pourrait avoir. Elle le fera respecter, d’autant qu’il intervient au lendemain de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso au cours de laquelle ils ont recommandé la création d’une confédération qui ouvrirait la voie à l’unité entre les trois pays.

De nombreuses raisons

On peut dire que de nombreuses considérations expliquent la tendance des gouvernements du Niger et du Burkina Faso à annoncer leur retrait du G5 Sahel, dont les plus importantes sont :

1- Les tensions croissantes dans les relations avec l’Europe: Le 27 novembre, le Niger a annoncé l’abolition de la loi criminalisant l’immigration illégale, qui, selon les observateurs, a déclenché des vagues d’immigration clandestine vers l’Europe, suggérant que le Niger tente de faire pression sur l’Union européenne en réponse aux sanctions européennes imposées à la junte militaire.

Par ailleurs, le Mali avait justifié son retrait du groupe du Sahel en liant ce groupe à un pays extérieur à la région qui cherche à isoler le Mali, citant la France, que le Burkina Faso et le Niger ont également cité comme justification, comme l’indiquent dans leur déclaration commune, ils a réitéré : « Aucun groupe ne peut servir des intérêts étrangers au détriment des intérêts des peuples du Sahel, et les deux pays ne peuvent accepter les diktats d’une quelconque puissance », au nom d’un partenariat trompeur et puéril qui porte atteinte à leur souveraineté. peuples. »

2- Escalade Polarisation au sein du groupe: Il est à noter que la Mauritanie et le Tchad interviennent à un moment où les tensions entre le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la France s’intensifient, poussant cette dernière à retirer ses troupes du Mali puis du Niger et à transférer ces forces ou une partie d’entre elles au Tchad pour se relocaliser. , les relations avec la France restent stables. Bien que la Mauritanie ait exprimé une position neutre sur les développements dans la région, le Tchad semble intéressé à renforcer davantage ses relations avec la France, reflétant l’état de division politique entre les pays du groupe concernant les relations avec la France qui a pu conduire le Niger et le Burkina Faso à annoncer leur retrait et coordonner leurs politiques de défense et militaire avec le Mali.

3- Miser sur le soutien militaire russe: Cela était particulièrement évident dans l’implication croissante du groupe russe « Wagner » dans la guerre en cours entre l’armée malienne et les groupes armés de l’Azawad dans le nord du Mali, où l’armée malienne a réussi pour la première fois à contrôler la ville de Kidal, le fief du Mali. des Touareg et des groupes armés réclamant la sécession du nord Mali. Certains observateurs attribuent cette victoire de l’armée dans le contrôle de Kidal au soutien militaire du groupe « Wagner » dans les opérations de combat.

reflets Différent

Le retrait du Niger et du Burkina Faso devrait avoir de nombreuses implications sur l’avenir du groupe et sur l’évolution des relations entre ses membres, comme suit :

1- Possibilités croissantes de désintégration des alliances : Les observateurs soulignent que la décision des deux pays de se retirer du groupe représente une fin naturelle à cette alliance sécuritaire, notamment après le retrait des forces françaises du Mali puis du Niger, où la France était le sponsor officiel de cette alliance. Il n’est donc pas attendu que cette alliance se poursuive sans la France, surtout compte tenu des tensions persistantes entre les trois et derniers pays, ainsi que du manque de coordination entre les cinq pays membres du groupe, compte tenu des nettes divergences d’opinion sur la position. sur les relations avec la France, car les trois pays tendaient à renforcer leurs relations avec la Russie, tandis que le Tchad souhaitait maintenir ses relations avec la France et que la Mauritanie recherchait une position neutre.

2- Annonce de nouvelles mesures de sécurité: Il ne peut être exclu que les trois pays annoncent des accords militaires pour lutter contre le terrorisme au Sahel, car le Niger et le Burkina Faso, malgré leur retrait, ont exprimé leur intérêt pour la paix et la coopération avec le reste des pays et ont souligné que un groupe Ils sont profondément engagés en faveur d’une paix durable au Sahel et restent convaincus de la nécessité d’un engagement commun en faveur de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale ainsi que du développement. Toutefois, il est peu probable que les deux pays parviennent à conclure des accords de sécurité avec le Tchad ou la Mauritanie compte tenu de leurs liens avec la France.

3- Appliquer davantage Punir Européen: L’annonce par le Niger et le Burkina Faso de leur retrait du G5 Sahel représente une étape croissante contre la France et les pays européens en général, surtout après que l’Union européenne a imposé des sanctions au Niger. Les relations entre l’Union européenne et les trois pays devraient donc se détériorer et de nouvelles tensions surgir, ce qui pourrait conduire l’Union européenne à imposer de nouvelles sanctions. Il n’est pas improbable que les trois pays adoptent des mesures plus strictes qui pourraient, par exemple, affecter les intérêts économiques et les activités des entreprises européennes.

Coordination continue

En résumé, la décision du Niger et du Burkina Faso de se retirer du G5 Sahel reflète la volonté des deux pays de rompre leurs relations militaires et sécuritaires avec la France et de coordonner leurs politiques avec le Mali, alors que les trois pays (Mali, Niger et Burkina Faso) cherchent renforcer leurs relations avec la Russie. Il semble que l’avenir du groupe G5 Sahel soit devenu incertain, surtout après le retrait des trois pays, car il ne reste que le Tchad et la Mauritanie, enclins à poursuivre leurs relations avec la France, que les trois pays pourraient avoir dans des accords de sécurité communs. force B. la formation d’équipes militaires pour lutter contre le terrorisme, ou la tendance à transformer l’accord conclu par les ministres des Affaires étrangères de ces pays pour créer une confédération en étapes procédurales sur le terrain, ce qui donne finalement l’impression que le Sahel entre dans une nouvelle phase, au cours de laquelle les modèles d’interaction entre ses pays et les forces affectées par ses crises sont reformulés.

Édith Desjardins

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